LAB de l’ADEC n° 22 – Le travail de formation qui se réalise dans les internats de la Tradition

Chers amis et bienfaiteurs

La sor­tie du numé­ro de Fideliter n°210, daté des mois de novembre-​décembre 2012 et com­por­tant un dos­sier consa­cré aux inter­nats (« La pen­sion en ques­tion »), nous donne l’oc­ca­sion d’é­vo­quer le tra­vail de for­ma­tion qui s’y réa­lise, avec la grâce de Dieu. En com­men­tant briè­ve­ment l’ex­trait d’un dis­cours peu connu de Pie XII, pro­non­cé en 1956, (à lire en page 3), nous aime­rions insis­ter sur le fait que les prin­cipes énon­cés par le Souverain Pontife se retrouvent effec­ti­ve­ment mis en œuvre dans nos écoles.

Après avoir décli­né les prin­ci­paux avan­tages de la vie d’in­ter­nat qui forme la per­son­na­li­té de l’en­fant et lui donne le goût du bien com­mun, par le déve­lop­pe­ment de l’o­béis­sance et le sens du sacri­fice, Pie XII répond aux détrac­teurs d’une telle édu­ca­tion. Si les excès sont pos­sibles, comme en toutes choses, trois remèdes, qui sont en fait trois ver­tus indis­pen­sables aux édu­ca­teurs, évi­te­ront, en revanche, toute dérive en matière d’é­du­ca­tion, que ce soit, d’ailleurs, en exter­nat ou en inter­nat : le dis­cer­ne­ment, la modé­ra­tion et la douceur.

C’est d’a­bord la taille humaine d’une divi­sion qui per­met­tra à l’en­fant d’être et de se sen­tir recon­nu de celui qui l’éduque.

Cela favo­rise chez l’é­lève l’en­vie d’ap­prendre, de pro­gres­ser, car il obéit à une auto­ri­té humaine dis­cer­nable, reflet de l’au­to­ri­té divine plus loin­taine. Cela per­met aus­si au maître lui-​même d’a­dap­ter ou d’ap­pli­quer en connais­sance de cause une règle à un indi­vi­du connu. Ensuite, la modé­ra­tion dans la durée des diverses acti­vi­tés qui ponc­tuent la vie d’une école et enfin la dou­ceur, comme mode habi­tuel d’au­to­ri­té, com­plètent cette prise en compte du carac­tère unique de ces âmes nom­breuses qui vivent en com­mun, et de leur for­ma­tion pro­gres­sive aux exi­gences de la vie d’a­dulte qui sera la leur.

On peut dire qu’a­vec le temps, les inter­nats tenus par des prêtres de la FSSPX res­pectent et illus­trent les prin­cipes énon­cés par le Souverain Pontife, mani­fes­tant ain­si leur per­ti­nence et leur uni­ver­sa­li­té. La taille rai­son­nable de leurs effec­tifs, la proxi­mi­té et la dis­po­ni­bi­li­té de tout le per­son­nel édu­ca­tif, à com­men­cer par celles des prêtres, rendent pos­sible ce que le Pape appelle le dis­cer­ne­ment. Les temps modernes ont cer­tai­ne­ment contraint les édu­ca­teurs à tenir compte d’une plus grande fra­gi­li­té des enfants et de leur dif­fi­cul­té à se lais­ser for­mer par les auto­ri­tés aux­quelles ils sont sou­mis, du fait du relâ­che­ment moral de la socié­té ambiante qui, en impré­gnant d’in­di­vi­dua­lisme toutes les struc­tures sociales, rend moins fortes et moins habiles les auto­ri­tés consti­tuées et plus rebelles les sujets qui leur sont soumis.

Aussi Pie XII insiste-​t-​il sur cette modé­ra­tion et cette dou­ceur per­sua­sive qui faci­litent gran­de­ment l’é­du­ca­tion en pro­fon­deur, plus que des règle­ments inflexibles qui engendrent une vie de façade et par­fois un rejet des prin­cipes incul­qués. Il ne s’a­git pas pour autant d’ex­clure la fer­me­té et la rigueur de l’au­to­ri­té quand la jus­tice ou la malice d’un enfant l’im­posent. C’est là que le tra­vail de la grâce s’a­vère indis­pen­sable pour per­mettre à ces âmes inégales de soi­gner leurs fai­blesses natu­relles. Les néces­saires sacri­fices impo­sés ou sug­gé­rés, tout comme les bien­faits d’une ému­la­tion rai­son­née per­mettent alors aux plus géné­reux d’entre eux de pro­fi­ter au mieux des règles com­munes et des leçons de vie que ne manque pas de pro­cu­rer une telle har­mo­nie éducative.

Abbé Philippe Bourrat, Directeur de l’en­sei­gne­ment pour le District de France

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