Œuvre d’intérêt général régie par la loi de 1901, Missions a pour objet d’aider financièrement et spirituellement les prêtres de la Tradition en mission.
Il y a dix ans, Missions s’est formée afin d’accompagner l’avancée de la Fraternité vers l’Est de l’Europe. L’épicentre de cet apostolat se situait à Varsovie et a rayonné vers les Pays Baltes et la Biélorussie.
Dix ans après, un prêtre russe de la Fraternité célèbre la messe à Moscou. Il s’appelle l’abbé Passitchnik, a été ordonné le 30 juin 2018, et nous vous avons conté cet épisode dans plusieurs de nos Lettres trimestrielles. C’est l’abbé Werner Bosiger, suisse, pionnier de l’implantation en Biélorussie, qui a guidé ses premiers pas de prêtre catholique en Russie. Cela ressemble à une épopée militaire sous la conduite de la Très Sainte Vierge Marie vénérée par Saint Maximilien Kolbe et sa Milice de l’Immaculée.
Le Supérieur de Varsovie, l’abbé Karl Stehlin, allemand, a aussi œuvré en Asie, à partir de Singapour, vers l’Inde et les Philippines. Ce continent est plein de promesses depuis que Saint François-Xavier y a abordé au XVIe siècle. Aux Philippines, catholiques depuis le roi d’Espagne Philippe II, nous avons aujourd’hui trois prieurés, et le Docteur Jean-Pierre Dickès y a conduit plusieurs missions médicales avec ses équipes de Rosa Mystica.
Missions n’ira pas concurrencer les riches Américains du Nord, mais l’Amérique Latine fait aussi l’objet de ses sollicitudes. Nous citerons particulièrement le Guatemala, dernier né des prieurés latino-américains. Même chose en Afrique où Monseigneur Lefebvre a laissé sa forte empreinte, au Gabon bien entendu, mais aussi au Nigeria, pays anglophone le plus peuplé de ce continent, où l’abbé Chrissement s’implante progressivement à Enugu, en territoire Ibbo, connu jadis comme une partie du Biafra.
Notre inspiratrice et rédactrice depuis les débuts de Missions, Fabienne Dufour-Monclar, nous a quittés récemment pour un monde meilleur. Qu’elle repose en paix. Prions pour elle. Elle a bien connu le Nigeria qu’elle décrit dans son livre La Blanche avec sa Croix[1].
Nous ne baissons pas les bras pour autant et notre tâche se poursuit. La Tradition catholique progresse malgré les difficultés rencontrées. Avec nos fidèles et généreux donateurs nous sommes fiers du travail déjà accompli et rendons grâce à Dieu de contribuer à son expansion à travers le monde. La tâche est immense et enthousiasmante et nous nous devons de la poursuivre, tous ensemble, y compris les ouvriers de la onzième heure et les jeunes recrues que nous espérons nombreux et motivés.
Les pays d’apostolat
La Fraternité est fermement établie dans 36 pays, à partir desquels elle en dessert 36 autres où les conditions locales ne permettent pas encore aux missionnaires de trouver tout ce dont ils espèrent disposer pour mener à bien leur apostolat.
La première étape étant qu’un groupe suffisant demande la présence d’un prêtre, les missionnaires se rendent auprès de catholiques ou de personnes aspirant à le devenir pour donner les sacrements et dispenser l’enseignement permettant d’y accéder.
Mais entre une visite occasionnelle et une implantation, la différence est grande ! Il faut disposer d’un terrain ou au moins d’un bâtiment pouvant tenir lieu de chapelle. Ensuite, il faudra bâtir école, prieuré, etc. Tout cela demande de l’argent et des prêtres car si, dans les premiers temps, un prêtre pourra être accueilli et logé de temps à autre, en fonction de la disponibilité du prieuré qui l’envoie, souvent loin et de façon onéreuse, le but est d’établir localement une mission. Il faudra donc des prêtres, des sœurs si possible.
Le soutien financier est plus qu’utile, c’est la raison d’être de Missions ; la prière est indispensable, de la part de chacun, de tous les instants…
Marc Sillard, Président de Missions
Source : Lettre Missions n°40
- Fabienne Monclar, La Blanche avec sa Croix, Éditions Via Romana,18€[↩]