La famille en danger au Synode

À l’oc­ca­sion de ce pré­sent Synode, nous consta­tons aujourd’­hui com­bien la famille est atta­quée, non seule­ment par les gou­ver­ne­ments impies, mais aus­si par ceux qui occupent les plus hautes fonc­tions dans l’Église. Aussi, après un néces­saire rap­pel de la doc­trine catho­lique, nous ten­te­rons d’ap­por­ter quelques expli­ca­tions au sujet des faits actuels. Notons enfin qu’il n’est pas ques­tion pour nous de tout déni­grer et de se com­plaire dans un mor­bide pes­si­misme. Il nous suf­fit sim­ple­ment d’ou­vrir les yeux et de regar­der la réa­li­té telle qu’elle est, sans lunettes qui la défor­me­raient… Et comme le déses­poir n’est pas catho­lique, nous conclu­rons sur des exemples de familles vrai­ment catholiques.

1. Quelques rappels de la doctrine catholique

A. La loi naturelle

En obser­vant ce qui nous entoure, nous consta­tons que toute la nature obéit à des lois d’ordre phy­sique, bio­lo­gique… Il en est de même pour l’homme que Dieu a créé et doté d’une nature rai­son­nable, de laquelle découle une loi qui oriente ses actes : la loi natu­relle. Cette loi, résu­mée dans le Décalogue, oblige tous les hommes, catho­liques ou non. De même qu’on ne peut chan­ger sa nature, on ne peut pas non plus modi­fier la loi natu­relle. Aussi, tous doivent s’ef­for­cer de connaître ces prin­cipes d’ordre afin de les pra­ti­quer, sous peine de péché et d’en­cou­rir un châ­ti­ment dont l’am­pleur varie­ra selon la gra­vi­té du péché.

B. Le mariage

La loi ins­crite par Dieu dans notre nature s’ap­plique par­ti­cu­liè­re­ment à la trans­mis­sion de la vie, qu’elle pro­tège par les lois du mariage. Car « Dieu a pour­vu à l’ac­crois­se­ment du genre humain en ins­ti­tuant le mariage » [1]. Pourquoi le mariage ? « Pour s’en tenir à ce que Dieu a ins­ti­tué, et qu’en­seignent la nature ain­si que le magis­tère de l’Église, par­mi les fins du mariage, la fin pre­mière est uni­que­ment la pro­créa­tion et l’é­du­ca­tion des enfants… Quant aux autres fins objec­tives du mariage, même si elles découlent de sa nature, elles res­tent secon­daires : par exemple, l’aide mutuelle que se portent les conjoints et le remède à la concu­pis­cence » [2]. Si le mariage est avant tout pour les enfants, il joui­ra de cer­taines pro­prié­tés essen­tielles, indis­pen­sables au bien de la famille : « En res­tau­rant ce qui était tom­bé en déca­dence, le Christ a éta­bli que l’u­ni­té du mariage serait défi­ni­tive, aus­si bien pour les chré­tiens que pour tout homme ; et qu’il jouit d’une indis­so­lu­bi­li­té telle qu’il ne peut jamais être rom­pu ni par la volon­té des deux par­ties, ni par une auto­ri­té pure­ment humaine. » [3] Ainsi il ne peut y avoir dans le mariage ni infi­dé­li­té, ni divorce. Que l’on pense seule­ment aux enfants, pre­mières vic­times de ces graves dérè­gle­ments ! L’Église elle-​même ne peut bri­ser le lien matri­mo­nial : on ne peut faire « annu­ler » son mariage… Il arrive par­fois que, en cer­tains cas rares et extrêmes, l’au­to­ri­té ecclé­sias­tique recon­naisse qu’il n’y a jamais eu mariage, en rai­son de la nul­li­té des consen­te­ments (par exemple en cas de folie avé­rée de l’un des époux au moment du mariage). L’Église ne brise pas le lien : elle constate qu’il n’y en a jamais eu.

C. La famille

La famille est pour l’Église aus­si sacrée que le mariage dont elle est issue. En effet, l’Église a tou­jours ensei­gné que « la famille est vrai­ment une socié­té » [4], « le prin­cipe et le pré­sup­po­sé de toutes les autres socié­tés » [5]. Car elle « est et res­te­ra jus­qu’à la fin du monde le cadre de vie néces­saire à tout homme, en toute orga­ni­sa­tion de la socié­té, et nul ne sau­ra la détruire » [6]. Aussi, « selon l’ordre vou­lu par Dieu, la famille est consti­tuée des parents et des enfants, et son uni­té résulte d’un mariage légi­time, en l’ab­sence duquel il ne sau­rait y avoir, aux yeux de Dieu et de l’Église, aucune famille légi­time… Et donc les pro­prié­tés et les biens dont le mariage est doté, sur­tout l’u­ni­té, l’in­dis­so­lu­bi­li­té, la fidé­li­té et la chas­te­té que se vouent les époux, ont été don­nés par Dieu pour assu­rer la pro­tec­tion et le bien de toute la famille » [7].

D. La Miséricorde

Rappelons encore que cette loi et ces prin­cipes ne peuvent chan­ger, car Dieu est immuable. Les enfreindre consti­tue un péché, véniel ou mor­tel, que nul ici-​bas ne peut sous-​estimer, car c’est à Dieu que l’of­fense est faite. Certes, la Miséricorde divine est infi­nie, mais il faut encore que le pécheur l’ac­cepte, en regret­tant son péché, et en ayant le ferme pro­pos de ne plus le com­mettre. Si l’Église est la seule dis­pen­sa­trice de la Miséricorde, elle est aus­si la seule à prê­cher la Vérité aux âmes éga­rées, pour les sor­tir de leur impasse et les rame­ner dans le droit che­min, en leur com­mu­ni­quant la grâce. C’est l’u­nique pas­to­rale de la misé­ri­corde que l’on puisse appor­ter aux âmes. Prenons une image : une maman qui ver­rait son enfant incons­cient cou­rir sur le para­pet d’un pont, le laisserait-​elle ain­si sous pré­texte de cha­ri­té ? Ne ferait-​elle pas tout pour l’é­car­ter du dan­ger, avec dou­ceur certes, mais aus­si avec fer­me­té ? Ce que toute mère ferait pour le corps de son fils, la sainte Église le fait pour l’âme de ses enfants. Au contraire, une atti­tude de com­pli­ci­té avec le mal serait la pire des cruautés.

2. À la source du Synode : Vatican II

Il ne s’a­git pas ici de char­ger bête­ment ce funeste concile de tous les maux de l’hu­ma­ni­té. Mais on ne lutte effi­ca­ce­ment contre un mal qu’en s’at­ta­quant à sa racine. En énu­mé­rant quelques nou­veau­tés conci­liaires, on ne s’é­ton­ne­ra plus que le Synode en soit le fruit.

A. L’anthropocentrisme [8]

La reli­gion catho­lique oriente toute la créa­tion vers Dieu, et conver­tit l’homme déchu à son Créateur et Seigneur. Vatican II a opé­ré une révo­lu­tion fon­da­men­tale, en affir­mant que l’homme « est la seule créa­ture sur terre que Dieu a vou­lu pour elle-​même » [9], ou encore ceci : « Croyants et incroyants sont géné­ra­le­ment d’ac­cord sur ce point : tous les biens de la terre doivent être ordon­nés à l’homme comme à son centre et à son som­met » [10]. Le pape Paul VI pour­ra affir­mer dans l’ho­mé­lie de clô­tu­re­du Concile : « La reli­gion du Dieu qui s’est fait homme s’est ren­con­trée avec la reli­gion (car c’en est une) de l’homme qui se fait Dieu. Qu’est-​il arri­vé ? Un choc, une lutte, un ana­thème ? Cela pou­vait arri­ver, mais cela n’a pas eu lieu… Nous aus­si, nous plus que qui­conque, nous avons le culte de l’homme » [11]. On est pas­sé de la reli­gion théo­cen­trique (cen­trée sur Dieu), à la reli­gion anthro­po­cen­trique (cen­trée sur l’homme), ou du moins on a vou­lu conci­lier ces deux inconciliables.

À cette nou­velle concep­tion, on peut rat­ta­cher plu­sieurs autres erreurs du Concile. Si l’homme usurpe ain­si la place de Dieu, sa conscience aura ten­dance à se pla­cer au-​dessus de la Loi divine… La liber­té reli­gieuse devient dès lors un droit impres­crip­tible de la nature humaine, et tout homme, du moment qu’il est sin­cère, aura « le droit de pro­fes­ser une autre reli­gion ou de n’en pro­fes­ser aucune » [12], comme on a pu le voir à Assise avec Jean-​Paul II en 1986 ou Benoît XVI en 2011 : la conscience de l’homme se dresse contre le pre­mier com­man­de­ment de Dieu.

Le mariage selon Vatican II ne com­porte plus la néces­saire et natu­relle hié­rar­chie des fins (d’a­bord les enfants, puis le secours mutuel, comme nous l’a­vons vu ci-​dessus). Le Concile les met au même niveau, et le nou­veau Code les inverse [13], tant il est vrai que l’homme conci­liaire répugne à se sou­mettre à la loi natu­relle. Il en résulte un trouble grave qui, depuis cin­quante ans, oublie peu à peu les enfants pour ne pen­ser qu’au bon­heur des époux, égoïste et donc illusoire.

B. L’œcuménisme ecclésial

Pour le Concile [14], l’Église du Christ n’est pas l’Église catho­lique, mais elle « sub­siste » dans l’Église catho­lique. Autrement dit, des élé­ments de sanc­ti­fi­ca­tion et de salut (sacre­ments, Foi, Sainte Ecriture…) se trouvent aus­si dans les autres reli­gions [15], en même temps que dans l’Église du Christ. Cette erreur est à la base de l’œ­cu­mé­nisme. En effet, d’a­près Vatican II, si ces reli­gions n’ont pas la plé­ni­tude des élé­ments de salut (seule l’Église catho­lique la pos­sède), elles sont néan­moins bonnes et peuvent sau­ver dans la mesure où elles ont quelques-​uns de ces élé­ments. Comme l’ex­plique M. l’ab­bé de la Rocque [16], l’Église n’est plus consi­dé­rée comme un tout enti­ta­tif, mais numé­rique. Comprendre cette dif­fé­rence se fait à l’aide d’un exemple. Un bras humain est certes un élé­ment du corps humain. Si nous décou­vrons non seule­ment un bras mais aus­si une jambe, nous pos­sé­dons davan­tage d’élé­ments du corps humain. Mais la pos­ses­sion de ces seuls élé­ments, voire la recons­ti­tu­tion de tous les élé­ments du corps d’un homme, ne nous donne qu’un cadavre, qui ne sera jamais un homme vivant. Nous n’au­rons qu’un tout numé­rique (tous les élé­ments du corps), nul­le­ment un tout enti­ta­tif (un homme réel, vivant). Et c’est ain­si que le Concile conçoit l’Église, et voit dans les autres reli­gions des « degrés de com­mu­nion », plus ou moins par­faite ou pleine… Ce prin­cipe sera appli­qué au mariage, mais n’an­ti­ci­pons pas.

En résu­mé, nous pou­vons consta­ter que, si le péché n’a pas dis­pa­ru du lan­gage conci­liaire, il a été vidé de sa signi­fi­ca­tion : plu­tôt qu’une offense à Dieu parce qu’en­frei­gnant sa Loi, il est une atteinte à la digni­té de l’homme. Encore faut-​il que l’homme n’ait pas été sin­cère avec lui-​même en le com­met­tant. Ce bou­le­ver­se­ment doc­tri­nal s’est évi­dem­ment opé­ré sous pré­texte pas­to­ral, au milieu d’un flou lin­guis­tique alliant pro­po­si­tions tra­di­tion­nelles et avan­cées pré­ten­du­ment auda­cieuses à saveur héré­tique. C’est tou­jours ain­si que pro­cède la Révolution. Aussi, même si le venin ne paraît pas tou­jours pré­sent à forte dose, cinq pour cent de poi­son suf­fisent à cor­rompre l’en­semble. Si l’on n’ose y croire, il suf­fit d’a­voir l’hon­nê­te­té d’ou­vrir les yeux sur les fruits de ce Concile, inexo­ra­ble­ment appli­qué depuis cin­quante ans.

3. L’actuel Synode sur la famille [17]

Quelques rap­pels pré­li­mi­naires ne seront sans doute pas super­flus. Tout d’a­bord, un Synode ne peut édic­ter des conclu­sions ayant force de loi. Convoqué par le pape, il est un moyen pour ce der­nier de prendre conseil auprès des évêques, avant de pro­mul­guer une exhor­ta­tion qui seule fait auto­ri­té. Ce Synode se divise en deux ses­sions, dont l’une a eu lieu en octobre 2014, et la seconde, du 4 au 25 octobre 2015. L’exhortation du pape devrait paraître dans les mois à venir. Il est pour­tant inté­res­sant d’é­tu­dier l’at­ti­tude du pape tout au long de ces der­niers mois. De plus, ce Synode n’est pas le pre­mier. En 1980, le pape Jean-​Paul II avait convo­qué les évêques à Rome pour étu­dier ce sujet. Déjà, les textes d’é­tude lais­saient son­geurs, et l’Exhortation apos­to­lique Familiaris consor­tio [18], tout en vou­lant évi­ter cer­tains excès, était imbue des erreurs conci­liaires. Enfin, il ne fau­drait pas croire que le pape François, en convo­quant ce Synode révo­lu­tion­naire, se mette en oppo­si­tion avec ses proches pré­dé­ces­seurs. Il n’est pas un théo­lo­gien des erreurs conci­liaires, car son action est plus pra­tique que théo­rique. Il applique à la morale les prin­cipes des papes conci­liaires, qui n’a­vaient pas osé le faire jus­qu’i­ci, ou du moins, pas à ce point.

A. L’avant Synode

Comme nous venons de le dire, il ne faut pas attendre le pon­ti­fi­cat de François pour voir la doc­trine de l’Église mal­me­née sur ce point. En 2012, sous le pon­ti­fi­cat de Benoît XVI, un de ses proches, le Cardinal Ouellet, publie un livre [19] dans lequel il traite des divor­cés « rema­riés », – en réa­li­té des adul­tères. Après avoir énon­cé que la deuxième union peut être la bonne même si la pre­mière est indis­so­luble, il émet le juge­ment sui­vant : « Même si elles ne peuvent pas rece­voir les sacre­ments expli­cites, ces per­sonnes peuvent retrou­ver la grâce de Dieu par le repen­tir de l’é­chec ini­tial » [20].

Mais c’est sur­tout avec la convo­ca­tion du Synode actuel que les pro­gres­sistes vont avan­cer leurs posi­tions. Elles por­te­ront prin­ci­pa­le­ment sur deux points : les divor­cés « rema­riés » (adul­tères) et les sodo­mites. Lors d’un dis­cours au Consistoire en février 2014, le Cardinal Kasper a invo­qué mal­hon­nê­te­ment la Tradition et a reven­di­qué un droit, pour les divor­cés adul­tères, d’a­voir « à leur dis­po­si­tion, après un temps de péni­tence, non pas un second mariage, mais une planche de salut à tra­vers la par­ti­ci­pa­tion à la com­mu­nion. » [21] Et pour ras­su­rer ses pairs, il a invo­qué le der­nier concile qui « sans vio­ler la tra­di­tion dog­ma­tique contrai­gnante, a ouvert des portes » [22]. La réac­tion du pape ne s’est pas faite attendre. Le len­de­main, devant les pèle­rins de la Place Saint- Pierre, il a remer­cié chau­de­ment le Cardinal, louant sa « théo­lo­gie pro­fonde… sereine… l’a­mour pour notre Mère la sainte Église… cela s’ap­pelle faire de la théo­lo­gie à genoux » [23]. Le Cardinal Kasper sera nom­mé, de par la seule volon­té du pape, membre du Synode.

À l’in­verse, cinq car­di­naux, voyant le dan­ger, publient un livre, dont le titre [24] est repris de Familiaris consor­tio. Nous ne remet­tons pas en cause la bonne volon­té et même le cou­rage de ces car­di­naux. Il est cepen­dant regret­table de les voir s’a­grip­per aux prin­cipes modernes et pro­fes­ser des pro­po­si­tions peu catho­liques [25], conser­va­trices… du concile [26]. On n’é­teint pas un incen­die avec de l’es­sence, et pour eux aus­si Bossuet aurait pu s’é­crier : « Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détour­ner les mal­heurs publics quand on ne s’op­pose pas à ce qui se fait pour les atti­rer. Que dis-​je ? Quand on l’ap­prouve et qu’on y sous­crit »[27]. Espérons que le bon Dieu leur don­ne­ra la lumière qui leur per­met­trait d’al­ler plus loin et de remettre en cause leurs faux principes.

B. La première session (octobre 2014)

Elle fut mou­ve­men­tée, et pour cause. Un couple aus­tra­lien, applau­di par plu­sieurs Pères, vint y prê­cher le rela­ti­visme vis-​à-​vis du vice contre-​nature [28]. On prô­na l’ac­cès à la com­mu­nion pour les divor­cés adul­tères, sous cou­vert d’une « pas­to­rale de la misé­ri­corde et non de la répres­sion » [29]. Le grand absent fut le péché : « Il convient ici d’é­vi­ter les for­mules du type “état per­ma­nent de péché”, et d’ex­pli­quer que la non admis­sion à la com­mu­nion n’é­li­mine pas auto­ma­ti­que­ment la grâce du Christ » [30]. Cela se passe de com­men­taire. Un rap­port inter­mé­diaire fut publié pen­dant cette ses­sion : la vie de péché des sodo­mites y était qua­li­fiée de « sou­tien réci­proque jus­qu’au sacri­fice (qui) consti­tue une aide pré­cieuse pour la vie des par­te­naires » [31]. De plus, un prin­cipe per­ni­cieux y fut invo­qué, même s’il n’est pas nou­veau, car on le trou­vait pré­sent au Synode de 1980. Il s’a­git de la loi de gra­dua­li­té [32]. On recon­naît que l’i­déal à atteindre, c’est le mariage tra­di­tion­nel. Cependant, il faut appli­quer les prin­cipes de l’œ­cu­mé­nisme ecclé­sial de Vatican II : il s’a­git main­te­nant de trou­ver des élé­ments de mariage (l’a­mour, une cer­taine fidé­li­té, des enfants…) dans les autres unions qui ne sont pas un mariage. À par­tir du moment où ces unions pec­ca­mi­neuses pos­sèdent l’un ou l’autre de ces élé­ments, elles ont déjà une cer­taine bon­té et ne peuvent être condam­nées… Voici ce que confiait, à la veille de cette ses­sion, le Cardinal Kasper au jour­na­liste Tornielli du Vatican Insider, repris dans DICI : « La doc­trine de l’Eglise n’est pas un sys­tème fer­mé : le concile Vatican II enseigne qu’il y a un déve­lop­pe­ment dans le sens d’un pos­sible appro­fon­dis­se­ment. Je me demande si un appro­fon­dis­se­ment simi­laire à ce qui s’est pas­sé dans l’ec­clé­sio­lo­gie est pos­sible dans ce cas (des divor­cés rema­riés civi­le­ment, ndlr) : bien que l’Eglise catho­lique soit la véri­table Eglise du Christ, il y a des élé­ments d’ec­clé­sia­li­té aus­si en dehors des fron­tières ins­ti­tu­tion­nelles de l’Eglise catho­lique. Dans cer­tains cas, ne pourrait-​on pas recon­naître éga­le­ment dans un mariage civil des élé­ments du mariage sacra­men­tel ? Par exemple, l’en­ga­ge­ment défi­ni­tif, l’a­mour et le soin mutuel, la vie chré­tienne, l’en­ga­ge­ment public qu’il n’y a pas dans les unions de fait (i.e. les unions libres, ndlr) ? » [33] À la lumière de ce prin­cipe, on com­prend mieux l’é­loge que nous venons de lire à pro­pos du vice contre-nature.

Le rap­port final de cette pre­mière ses­sion miti­gea les pro­pos scan­da­leux, tout en rela­ti­vi­sant les deux péchés que nous avons évo­qués. Les para­graphes per­ni­cieux concer­nant ces situa­tions furent votés par beau­coup de Pères, sans pour­tant obte­nir la majo­ri­té qua­li­fiée des deux-​tiers. Qu’à cela ne tienne ! Le pape les fit mal­gré tout publier : le débat devait res­ter ouvert…

C. Quelques réactions

Les car­di­naux et évêques conser­va­teurs ten­tèrent alors de s’or­ga­ni­ser et de mani­fes­ter publi­que­ment leur oppo­si­tion. N’a-​t-​on pas enten­du le Cardinal Burke affir­mer qu’il résis­te­rait au pape ? [34] Mais n’ou­blions pas trop vite son atta­che­ment incon­di­tion­nel au Concile. Le Cardinal Sarah convo­qua quant à lui une réunion au Ghana, en juin 2015, afin de pré­pa­rer la défense du mariage. Il faut recon­naître la per­ti­nence de cer­tains de ses pro­pos [35], même s’il est lui aus­si imbu de théo­lo­gie conci­liaire. Cependant, se sen­tant sou­te­nus à Rome, les pro­gres­sistes n’ont pas eu peur de se dévoi­ler. Le Cardinal Marx, connu pour sa posi­tion révo­lu­tion­naire [36], pré­sident de la confé­rence des évêques alle­mands et conseiller du pape, affir­mait publi­que­ment en février der­nier : « Nous ne sommes pas une filiale de Rome, et nous ne pou­vons pas attendre qu’un Synode nous dise com­ment nous devons nous com­por­ter ici sur le mariage et la pas­to­rale de la famille » [37]. Des pré­lats se réunirent à lui et au Cardinal Kasper pour pré­pa­rer en secret la deuxième ses­sion du Synode [38]. D’autres, comme Mgr Mogavero [39] mani­fes­tèrent publi­que­ment leur accord pour que les États recon­naissent les unions des sodo­mites. On pour­rait s’é­ton­ner du silence de Rome : où sont les condam­na­tions, les démen­tis ? Que fait le pape ?

Que fait-​il ? Il concé­lèbre avec un prêtre sodo­mite [40], avant de lui embras­ser la main en s’in­cli­nant devant lui [41]. Après tout, « si quel­qu’un est gay… qui suis-​je pour le juger ? » [42]. Il pro­clame un Jubilé de la Miséricorde pour fêter le cin­quan­te­naire de la clô­ture de Vatican II. Et voi­là com­ment il rap­proche cet évé­ne­ment du Synode : « Peu avant le début de l’Année Jubilaire de la Miséricorde, l’Église célé­bre­ra le Synode Ordinaire consa­cré aux familles, pour faire mûrir un vrai dis­cer­ne­ment spi­ri­tuel et trou­ver des solu­tions concrètes aux nom­breuses dif­fi­cul­tés et aux impor­tants défis que la famille doit affron­ter de nos jours. Je vous invite à inten­si­fier votre prière à cette inten­tion, pour que même ce qui nous semble encore impur, nous scan­da­lise ou nous effraie, Dieu – en le fai­sant pas­ser par son heure – puisse le trans­for­mer en miracle »[43]. Il tient au Vatican un dis­cours pour le moins flou sur les divor­cés adul­tères [44], et il publie deux Motu Proprio, afin de faci­li­ter les pro­cès de nul­li­té de mariage.

D. La seconde session (octobre 2015)

Dans son homé­lie d’ou­ver­ture, le pape rap­pe­la fer­me­ment la doc­trine catho­lique sur l’in­dis­so­lu­bi­li­té du mariage. Sans juger de ses inten­tions, ne peut-​on pas y voir un rap­pel ras­su­rant de la doc­trine, avant de l’é­cor­cher allè­gre­ment par le biais de la pas­to­rale ? L’expérience de la tac­tique de Vatican II, tout comme les faits que nous venons de rap­por­ter, ne peuvent mal­heu­reu­se­ment pas nous ras­su­rer à ce sujet. Mais lais­sons du temps au temps.

4. En guise de conclusion

Ce long et fas­ti­dieux énon­cé des faits et dires du Synode ne peut nous lais­ser indif­fé­rents. Quelle que soit l’is­sue de cette assem­blée, un scan­dale immense a déjà été pro­duit : on a lais­sé croire que l’on pou­vait libre­ment débattre de la Loi de Dieu, tout en invo­quant hypo­cri­te­ment Sa Miséricorde. De tels crimes ne peuvent demeu­rer impu­nis, et l’heure est plus que jamais à la prière et à la péni­tence, non moins qu’à la for­ma­tion doc­tri­nale, afin de ne pas se lais­ser char­mer par les sirènes du libé­ra­lisme et du moder­nisme. Il faut donc reve­nir aux prin­cipes catho­liques – les seuls vrais -, et les mettre en pra­tique, de peur que ne se véri­fie un jour l’a­dage : « À force de ne pas vivre comme on pense, on finit par pen­ser comme on vit » [45]. Familles catho­liques, vous êtes la cou­ronne de l’Église ! Vos sacri­fices sont sa gloire ! Portez haut et fier le flam­beau intact de la Loi divine !

Le chré­tien, s’il doit regar­der la réa­li­té sans l’en­jo­li­ver, ne peut cepen­dant céder au déses­poir. À chaque époque, le bon Dieu nous rap­pelle que sa loi est belle, qu’elle est aimable, et qu’il est enthou­sias­mant de l’ac­com­plir. S’il y a eu cet inter­mi­nable cor­tège de saints, c’est grâce aux familles catho­liques et à leur modèle : la Sainte Famille. Sans la famille, point d’é­du­ca­tion, point de fon­de­ment natu­rel sur lequel la grâce trou­ve­ra à s’é­pa­nouir. Aujourd’hui comme hier, les familles sont l’a­ve­nir de la socié­té, la gloire de l’Église à qui elles donnent de si nom­breux enfants. Aussi, nous pren­drons plai­sir à citer en exemple deux familles vrai­ment chré­tiennes et contem­po­raines : la famille Limac [46] et la famille Martin. L’une est res­tée dans l’obs­cu­ri­té et l’a­no­ny­mat com­muns à la plu­part des familles, l’autre est connue pour avoir don­né la plus grande sainte des temps modernes. L’une a éprou­vé la dou­leur de la sépa­ra­tion, l’autre a tou­jours goû­té, au milieu des épreuves, la joie d’un foyer uni. Mais toutes deux ont ce point en com­mun : elles sont tou­jours res­tées fidèles à la loi de Dieu, grâce à une vie authen­ti­que­ment chrétienne.

La pre­mière famille a été choi­sie en rai­son de l’é­preuve de la sépa­ra­tion qu’elle connut. Jean et Marie Limac vécurent au début du siècle pas­sé. Foyer uni et heu­reux, pro­fon­dé­ment catho­lique, béni par la venue de sept enfants, tout sem­blait leur sou­rire. Mais voi­là qu’un cer­tain soir, Jean ne revient pas. Il laisse sept enfants en bas âge aux soins de son épouse désem­pa­rée. Leur fils de quinze ans, rap­pe­lé de toute urgence de son pen­sion­nat, apprend la nou­velle par les jour­naux qui se sont empa­rés de l’af­faire… On y crie au sui­cide ou à l’ac­ci­dent, avant de salir par une mise en scène odieuse la répu­ta­tion du foyer. Marie se bat de tous côtés. Ses amis, cho­qués, l’a­ban­donnent. Elle ne peut se résoudre à accu­ser son mari, et veut voir en tout la Volonté de Dieu, si éprou­vante soit-​elle. Voici ce que, hum­ble­ment, elle confie­ra plus tard : « La réflexion m’a ame­née à com­prendre que mon incer­ti­tude si dou­lou­reuse du fond des choses était une grâce. Si en effet, j’a­vais cru mon mari cou­pable, mon pauvre cœur eût été sans doute sub­mer­gé par un res­sen­ti­ment qui aurait sté­ri­li­sé en moi toute force et toute paix. Je n’au­rais sans doute pas eu le cou­rage, la ver­tu de par­don­ner… Et si j’a­vais eu la cer­ti­tude abso­lue que mon mari était une vic­time choi­sie par Dieu, mon orgueil se serait accru à un tel degré de toutes les calom­nies et injus­tices subies, qu’il m’au­rait pré­ci­pi­té dans un abîme, per­pé­tuant à jamais le mal au lieu de le compenser. »

Des conseillers peu scru­pu­leux veulent la contraindre à deman­der le divorce, raris­sime à l’é­poque. La Justice la menace même, si elle s’obs­tine dans son refus, de cou­per ses reve­nus. Envers et contre tous, réduite par­fois à la pré­ca­ri­té, Marie tient, ne vou­lant point être objet de scan­dale. Elle s’ef­force de main­te­nir dans l’âme de ses enfants une véné­ra­tion intacte mêlée d’a­mour pour leur père, les encou­ra­geant à accom­plir leurs efforts « pour quand Papa revien­dra ». Mais il ne revien­dra jamais, tom­bant dans l’ou­bli et lais­sant son épouse, fidèle jus­qu’au bout, l’at­tendre pen­dant plus de qua­rante ans. Le secret de Marie ? Elle le livre d’au­tant plus volon­tiers qu’elle ne se sent pas meilleure que les autres : c’est la com­mu­nion quo­ti­dienne, encou­ra­gée depuis peu par saint Pie X. Les fruits de sa fidé­li­té ? Tous les enfants per­sé­vé­rèrent dans la Foi et la pra­tique reli­gieuse, ain­si que dans l’a­mour et la véné­ra­tion com­mune de leurs parents pour­tant dés­unis. Sur sept enfants, trois mariages (qui don­ne­ront de belles lignées et de nom­breuses voca­tions aux géné­ra­tions sui­vantes), une céli­ba­taire adon­née aux œuvres de cha­ri­té, un Père char­treux, et deux morts pré­coces, l’une à la veille de son entrée au Carmel, l’autre au front si meur­trier de la Grande Guerre, où il édi­fia ses proches. Nous ter­mi­ne­rons par un extrait de la lettre post­hume de ce der­nier à sa mère, magni­fique témoi­gnage de sa recon­nais­sance, qui, sans doute, ne peut être com­pris que par une âme pro­fon­dé­ment chré­tienne : « De ma mort ne vous déso­lez pas, j’en ai fait le sacri­fice à Dieu ; vous direz à Papa, que je suis mort en fai­sant mon devoir, et comme vous et lui avez l’âme haute, ce sera la meilleure des consolations…».

La famille Martin n’est sans doute plus à pré­sen­ter en Normandie. Rappelons cepen­dant que Louis et Zélie Martin, mariés le 13 juillet 1858, déci­dèrent de com­men­cer leur union dans la chas­te­té par­faite. N’avaient-​ils pas tous deux nour­ri aupa­ra­vant le pro­jet d’en­trer en reli­gion, lui chez les Chanoines du Grand- Saint-​Bernard en Valais, et elle comme Soeur de la Charité à Alençon ? C’est dix mois après leur union que l’ex­hor­ta­tion d’un confes­seur leur fit voir l’im­por­tance et la beau­té d’une famille chré­tienne, et les fit chan­ger d’a­vis. Après son essai de vie reli­gieuse, Zélie avait ain­si prié : « Mon Dieu, puisque je ne suis pas digne d’être votre épouse, j’en­tre­rai dans l’é­tat du mariage pour accom­plir votre volon­té sainte. Alors, je vous en prie, donnez- moi beau­coup d’en­fants, et qu’ils vous soient tous consa­crés ». Sa prière allait être exau­cée, au tra­vers de l’é­preuve. Neufenfants vien­dront bénir cette union, mais quatre iront rejoindre le Ciel en bas âge. Aucun gar­çon ne sur­vi­vra, ce qui sera une grande épreuve pour les parents : ils auraient tant vou­lu don­ner un mis­sion­naire à l’Église ! Des cinq filles qui res­tent, quatre entre­ront au Carmel de Lisieux, alors que Léonie, l’en­fant dif­fi­cile, mani­fes­te­ra son émi­nente ver­tu au monas­tère de la Visitation à Caen. Comment en est-​on arri­vé là ? Grâce à une édu­ca­tion solide et équi­li­brée. Solide par sa pié­té : Louis et Zélie se levaient tous les matins à cinq heures, pour entendre la sainte Messe, et y com­mu­nier plu­sieurs fois la semaine. Au foyer, tout était consi­dé­ré sous le regard de l’é­ter­ni­té. On y obser­vait rigou­reu­se­ment les jeûnes et abs­ti­nences de l’Église, ain­si que le repos domi­ni­cal. Solide par la pié­té, l’é­du­ca­tion l’é­tait aus­si par la ver­tu : l’on tra­vaillait au foyer Martin (Louis était hor­lo­ger ; Zélie, den­tel­lière), et l’on vivait modes­te­ment, reje­tant le super­flu et le confort, pour pré­fé­rer l’a­ban­don à la Providence. L’amour du sacri­fice était incul­qué aux jeunes âmes par sa pra­tique fré­quente et par l’exemple des parents. Une telle vie chré­tienne ne pou­vait man­quer de rayon­ner. Sans osten­ta­tion ni res­pect humain, l’on brillait par le charme conta­gieux de la cha­ri­té. Louis et Zélie aimaient à rame­ner à Dieu les pauvres qu’ils visi­taient. Et c’est ain­si que cette édu­ca­tion équi­li­brée res­pi­rait la joie et la bonne humeur, mal­gré les ter­ribles épreuves : la mort des quatre petits, sui­vie de celle de Zélie, alors que Thérèse n’a­vait pas cinq ans, et enfin l’hu­mi­liante mala­die de Louis. Cette famille ne fit rien d’ex­tra­or­di­naire, mais c’est une telle vie chré­tienne qui pro­dui­sit de si beaux fruits pour le Ciel : n’est-​ce pas le but du mariage ? Louis et Zélie ont vécu de la grâce de leur mariage chré­tien, et cela leur valut le plus bel éloge, sor­ti de la bouche de la petite Thérèse : « Le bon Dieu m’a don­né des parents plus dignes du Ciel que de la terre ».

Abbé Raphaël d’Abbadie d’Arrast, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

Source : Le Petit Eudiste d’octobre-​novembre 2015

Notes de bas de page

  1. Chasteté, Virginité, Mariage, Famille : Schémas pré­pa­ra­toires du Concile Vatican II, Publications du Courrier de Rome, 2015, p. 21. Cet ouvrage, tra­duit par M. l’ab­bé Gleize, a le grand avan­tage de mettre à notre por­tée une magis­trale syn­thèse de l’en­sei­gne­ment des Papes avant Vatican II. À voir la clar­té de ce texte, on com­prend aisé­ment qu’il a subi le même sort que les autres sché­mas pré­pa­ra­toires, et on ne peut que se réjouir de le voir aujourd’­hui reti­ré de l’ou­bli où il avait injus­te­ment été relé­gué.[]
  2. Ibid. p. 27 et 28.[]
  3. Ibid. p. 25.[]
  4. Ibid. p. 46.[]
  5. Ibid. p. 47.[]
  6. Ibid. p. 47.[]
  7. Ibid. p. 46 et 47.[]
  8. Pour ce para­graphe, nous nous ins­pi­rons du Courrier de Rome n° 342 de mars 2011. On lira aus­si avec pro­fit le livre de M. François- Xavier Peron, Le Synode sur la famille, la Révolution du pape François, dis­po­nible aux édi­tions Civitas. Seul ouvrage vrai­ment catho­lique de langue fran­çaise sur ce sujet, de lec­ture acces­sible à tous, il nous révèle d’in­té­res­santes infor­ma­tions ain­si que des textes sublimes du Pape Pie XII.[]
  9. Gaudium et Spes, n° 24.[]
  10. Ibid. n°12. Mgr Tissier de Mallerais com­men­te­ra : « Ce pas­sage conci­liaire est l’ex­pres­sion d’un anthro­po­cen­trisme qui frise le blas­phème » (Fideliter n° 94, 1993, p. 7).[]
  11. Homélie de la messe de clô­ture du Concile Vatican II, pro­non­cée par le Pape Paul VI le 7 décembre 1965.[]
  12. Benoît XVI, Message pour la Paix, 1er jan­vier 2011.[]
  13. Canon 1055 du Nouveau Code de Droit Canon, pro­mul­gué par le pape Jean-​Paul II en 1983.[]
  14. Lumen Gentium, n°8.[]
  15. Unitatis Redintegratio, n°3.[]
  16. Le Chardonnet, n°302, novembre 2014. Cet article (que nous résu­mons ici) est repris dans le livre de M. François-​Xavier Peron cité ci-​dessus, p. 35–36. On pour­ra lire aus­si sur ce sujet un article de M. l’ab­bé Gleize paru dans Nouvelles de Chrétienté, n° 149, p.14–15.[]
  17. Pour cette par­tie, nous nous ins­pi­rons lar­ge­ment du livre de M. François-​Xavier Peron, Le Synode sur la famille, la Révolution du pape François, que nous avons évo­qué ci-​dessus.[]
  18. 22 novembre 1981.[]
  19. Cardinal Marc Ouellet, Actualité et ave­nir du Concile œcu­mé­nique Vatican II, 2012.[]
  20. Ibid. Repris dans le livre de M. François-​Xavier Peron, Le Synode sur la famille, la Révolution du pape François, p. 16.[]
  21. Rapport intro­duc­tif du car­di­nal Kasper, le 20 février 2014, cité in Le Synode sur la famille, la Révolution du pape François, p. 21.[]
  22. Ibid. p 23–24.[]
  23. Ibid. p 24.[]
  24. Demeurer dans la Vérité du Christ, Éditions Artège, 2014.[]
  25. Par exemple le Cardinal Müller, nom­mé par Benoît XVI pré­fet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, c’est-​à-​dire le gar­dien du dogme, alors qu’il avait tenu des pro­pos allant à l’en­contre de la vir­gi­ni­té de Notre-​Dame ou du dogme de la Transsubstantiation. Voir ces pro­pos dans Le Synode sur la famille, la Révolution du pape François, p. 25–26.[]
  26. Cardinal Burke : « Toute mon édu­ca­tion théo­lo­gique au sémi­naire était basée sur les docu­ments de Vatican II, et je m’ef­force encore aujourd’­hui d’é­tu­dier plus pro­fon­dé­ment ces docu­ments. Je ne suis en rien contraire au Concile… ». Entretien cité in Le Synode sur la famille, la Révolution du pape François, p. 46.[]
  27. Histoire des varia­tions des églises pro­tes­tantes, au livre IV (œuvres com­plètes, éd. Vivès, p. 145).[]
  28. Le Synode sur la famille, la Révolution du pape François, p. 30.[]
  29. Ibid. p. 31.[]
  30. Ibid. p. 33.[]
  31. Ibid. p. 35.[]
  32. On pour­ra se repor­ter aux n° 172 et 174 du Combat de la Foi, ain­si qu’aux n° 3 et 4 et du Sel de la Terre.[]
  33. DICI n°301, p.3.[]
  34. Ibid. p. 45.[]
  35. Ibid. p. 59.[]
  36. Ibid. p. 62.[]
  37. Ibid. p. 62.[]
  38. Ibid. p. 51–52.[]
  39. Ibid. p. 65.[]
  40. Ibid. p. 55.[]
  41. Le 6 mai 2015. Ibid. p. 55.[]
  42. Ibid. p. 53. Conférence de presse du 28 juillet 2013.[]
  43. à. Homélie du 6 juillet 2015 à Guayaquil. Ibid. p. 56. M. l’ab­bé Bouchacourt avait peu avant pré­vu ce rap­pro­che­ment, dans son appré­cia­tion de l’Année Jubilaire, datée du 23 juin : « Il est en outre à craindre que cette démarche, qui doit entrer en vigueur le 8 décembre pro­chain, à l’is­sue du pro­chain Synode annon­cé pour l’au­tomne, serve de cau­tion aux déci­sions, qui auront été prises lors de cette assem­blée. Si, ce qu’à Dieu ne plaise, celle-​ci renie la morale et la dis­ci­pline de l’Eglise sur plu­sieurs de ses points essen­tiels, en accep­tant de don­ner la com­mu­nion eucha­ris­tique aux divor­cés rema­riés et en adop­tant une vision plus posi­tive à l’é­gard des couples homo­sexuels, il est clair que les catho­liques auront une qua­trième bonne rai­son de contes­ter le bien­fon­dé de la démarche annon­cée par le pape François. Car alors, celle-​ci appa­raî­tra comme la garan­tie d’un scan­dale public, auquel nul catho­lique ne sau­rait don­ner son appro­ba­tion. ».[]
  44. Ibid. p. 57.[]
  45. Paul Bourget, Le démon de midi.[]
  46. Nom d’emprunt afin de gar­der l’a­no­ny­mat.[]