Oblata n° 3 d’octobre 2006

Noviciat des Oblates de la Fraternité St Pie X

Octobre 2006 – n° 3

Chers Amis, chers Bienfaiteurs,

Parmi les nom­breuses invo­ca­tions de la Très Sainte Vierge Marie, une nous doit être par­ti­cu­liè­re­ment chère : Notre-​Dame, Gardienne de la Foi.

N’est-​ce pas le titre d’hon­neur que la Mère de Dieu porte au sanc­tuaire de Bourguillon près de la ville de Fribourg en Suisse ?

Le grand doc­teur de l’Eglise, saint Pierre Canisius, pèle­rin assi­du de la cha­pelle, ren­dait en 1581 ce témoi­gnage à Notre-​Dame de Bourguillon :

« Dieu veut que sa Mère soit hono­rée en ce lieu avec grande dévo­tion, et l’ef­fi­ca­ci­té de son inter­ces­sion, déjà si bien prou­vée jus­qu’i­ci, d’autres l’ex­pé­ri­men­te­ront encore. »

Quatre siècles plus tard, nous trou­vons le fon­da­teur de la Fraternité Saint Pie X au pied de Notre-​Dame de Bourguillon, confé­rant sous le regard de la Madone et de son Enfant les pre­mières ton­sures et les pre­miers ordres mineurs.

Arrêtons-​nous à cette ville de Fribourg et son illustre sanc­tuaire auquel est lié toute une his­toire de com­bat pour la vraie foi.

Vos soeurs oblates de Salvan

Notre-​Dame de Bourguillon, Gardienne de la Foi

uel est le prin­ci­pal bien­fait pour les per­sonnes, pour les familles et un pays ? C’est cer­tai­ne­ment la vraie foi catho­lique. Voici une inter­ven­tion de la Sainte Vierge Marie en faveur du main­tien de la vraie foi.

Sur la hau­teur qui domine la ville de Fribourg du côté Est, on ren­contre une jolie cha­pelle, appe­lée Notre-​Dame de Bourguillon. A quelque heure qu’on y entre, on trouve des fidèles en prière. Au Moyen Age, cet endroit était occu­pé par une lépro­se­rie. La cha­pelle était celle des lépreux. L’un de ceux-​ci avait sculp­té dans un bloc de chêne une sta­tue de la Mère de Dieu por­tant l’Enfant-​Jésus dans ses bras. La Sainte Vierge a été invo­quée par les lépreux et elle leur a répon­du, elle les a conso­lés, elle en a gué­ris. Celle qui dans la suite des âges devait opé­rer à Bourguillon tant de gué­ri­sons, ne devait-​elle pas, à son titre de Salut des infirmes d’en accor­der les pré­mices aux plus malheureux ?

Mais le titre d’hon­neur « Gardienne de la Foi » de Notre-​Dame de Bourguillon rap­pelle un fait plus récent. C’était au XVIe siècle. Le pro­tes­tan­tisme venait de pas­ser de l’Allemagne en Suisse et y fai­sait de rapides ravages. Les can­tons pri­mi­tifs demeu­rèrent fidèles à la foi antique, mais presque tous les autres pas­sèrent à la Réforme. Le can­ton de Fribourg était res­té catho­lique. Le dan­ger cepen­dant était grand qu’il sui­vit l’exemple des autres qui l’en­cer­claient de toutes parts. Le cercle se res­ser­rait de plus en plus. Par ailleurs, la pra­tique reli­gieuse des Fribourgeois se res­sen­tait fort de la tié­deur de l’é­poque. Dans la ville de Fribourg, c’est à peine si une ving­taine de catho­liques s’ac­quit­taient de leur devoir pascal.

Les magis­trats, qui tenaient à la foi de leurs ancêtres, prirent peur. Que faire ?. Ils avaient gar­dé leur confiance en Marie. Ils firent le vœu que les habi­tants de Fribourg iraient, durant la bonne sai­son, tous les quinze jours, en pro­ces­sion, au sanc­tuaire de Notre-​Dame de Bourguillon. La bonne Vierge enten­dit leurs sup­pli­ca­tions : le pro­tes­tan­tisme s’ar­rê­ta aux fron­tières du Canton. En 1528, le péril se fai­sant plus pres­sant, le Petit Conseil déci­da que les hommes se ren­draient en pro­ces­sion à Bourguillon, et là, aux pieds de Notre Dame, ils pro­non­cèrent le ser­ment solen­nel de fidé­li­té à la foi catho­lique. Et le résul­tat ? La Sainte Vierge répon­dit aux prières fer­ventes de ses enfants. Elle ins­pi­ra aux gou­ver­nants de ne jamais per­mettre qu’on pas­sât à la Réforme.

Si la grande bataille entre le catho­li­cisme et le pro­tes­tan­tisme à Fribourg était ter­mi­née, il s’en fal­lait de beau­coup que l’é­tat reli­gieux et moral y fut par­fait. Le vrai cri­tère de la pié­té est la fré­quen­ta­tion des sacre­ments. A cet égard, il paraît consta­té que la fer­veur lais­sait beau­coup à dési­rer, même les com­mu­nions pas­cales étaient rares. En 1580, la Sainte Vierge envoya à Fribourg son plus illustre ser­vi­teur de l’é­poque, saint Pierre Canisius, dont le grand ouvrage sur la Mère de Dieu, De Virgine incom­pa­ra­bi­li, venait de paraître. Il allait pas­ser à Fribourg le reste de sa vie. Le saint jésuite se ren­dit bien­tôt compte du relâ­che­ment trop géné­ral des Fribourgeois dans la pra­tique de leurs devoirs reli­gieux. Quelle était alors la tâche qui atten­dait le Père Canisius ? Fortifier, affer­mir, ache­ver la gué­ri­son, immu­ni­ser contre toute rechute. Il se mit à la besogne immé­dia­te­ment et, pour cela, fon­da le col­lège Saint-​Michel, réor­ga­ni­sa la pré­di­ca­tion, mul­ti­plia les caté­chismes, ins­ti­tua les congré­ga­tions qui étaient une forme d’ac­tion catho­lique. Or, quatre ans plus tard, au lieu de vingt per­sonnes fai­sant leurs Pâques, il y en avait six cents. De plus, les Exercices des Quarante-​Heures éta­blis par lui étaient sui­vis très assi­dû­ment. Ce suc­cès, ce mer­veilleux retour, l’ardent apôtre l’at­tri­buait à l’as­sis­tance mater­nelle de Notre-​Dame de Bourguillon. Il savait que c’est elle qui avait pré­ser­vé Fribourg de l’in­va­sion pro­tes­tante, c’est d’elle qu’il avait sol­li­ci­té et obte­nu le réveil de la foi, le retour à la pra­tique religieuse.

Dès le début, le Saint se sen­tait atti­ré par la pieuse cha­pelle de Bourguillon. Il prit l’ha­bi­tude de s’y rendre qua­si quo­ti­dien­ne­ment, rosaire en main, et y prê­cha sou­vent avec une convic­tion entraî­nante sur la bon­té et la puis­sance de la Vierge aux pèle­rins qui venaient la prier, leur assu­rant que « dans ce sanc­tuaire Marie fai­sait des miracles ». Dans une allo­cu­tion du 30 juillet 1581, il pro­non­ça ces paroles :

« Dieu veut que sa Mère soit hono­rée en ce lieu avec grande dévo­tion, et l’ef­fi­ca­ci­té de son inter­ces­sion, déjà si bien prou­vée jus­qu’i­ci, d’autres l’ex­pé­ri­men­te­ront encore. »

Non seule­ment le Saint allait à Bourguillon, mais encore il y envoyait des pèle­rins. Pendant la peste de 1587, le Père Canisius venait chaque jour en pèle­ri­nage à Notre-​Dame de Bourguillon, et, sou­vent, il était accom­pa­gné par les élèves du Collège. Durant l’an­née 1588, il y condui­sit une pro­ces­sion de plus de 3000 per­sonnes. Leurs prières furent exau­cées et la peste ces­sa ses ravages.

Saint Pierre Canisius mou­rut le 21 décembre 1597. Le 21 mai 1925 il était solen­nel­le­ment décla­ré « saint, et en même temps doc­teur de l’Eglise ». Son nom est lié à Bourguillon comme celui de son plus fidèle pèle­rin et de son plus grand apôtre. Son sou­ve­nir est res­té gra­vé dans les cœurs comme celui d’un per­son­nage en avance sur son temps et de l’un des plus ardents pion­niers dans la lutte pour la sau­ve­garde de la foi dans le monde, et en par­ti­cu­lier à Fribourg ; et sa mémoire est demeu­rée en bénédiction.

Echos du Noviciat : janvier à juillet 2006

Jeudi 5 jan­vier : Tout au long de l’an­née litur­gique, l’Eglise, notre Mère, a pré­vu de nom­breuses béné­dic­tions, nous accor­dant par ces sacra­men­taux une puis­sante aide et pro­tec­tion. En cette veille de l’Epiphanie, Monsieur l’Aumônier pro­cède à la béné­dic­tion de l’eau et du sel de l’Epiphanie, sui­vie de la tra­di­tion­nelle béné­dic­tion des maisons.

Vendredi 27 jan­vier : Le pays des 7100 îles nous envoie une nou­velle voca­tion. Nous sou­hai­tons la bien­ve­nue à notre pos­tu­lante philippine.

Dimanche 5 février : Bénédiction des pains de Sainte Agathe après la Messe domi­ni­cale. Tous les fidèles reçoivent des pains bénits à conser­ver dans leur mai­son contre les incen­dies mais aus­si comme nour­ri­ture – pour la grande joie des enfants.

Dimanche 26 au mar­di 28 février : A tour de rôle, nos soeurs se relayent devant le Saint-​Sacrement expo­sé pour l’a­do­ra­tion des 40 heures. La répa­ra­tion s’a­vère de plus en plus néces­saire en ce monde en dégradation.

Mardi 7 mars : Soeur Marie Emmanuella a obte­nu son visa pour le Canada et s’en­vole aujourd’­hui pour son pre­mier poste à l’é­cole Sainte-​Famille à Lévis. Ses deux consoeurs ont déjà bien pré­pa­ré son arri­vée, semble-​t-​il : igloo, gros man­teau, chaus­sures de neige !

Samedi 25 mars : En cette fête de Notre-​Dame de l’Annonciation, la Sainte Vierge nous fait la grâce de l’au­to­ri­sa­tion de la com­mune pour la réno­va­tion des toi­tures avec créa­tion de nou­velles chambres.

Samedi 1er avril : S. E. Monseigneur Fellay ordonne en ce pre­mier same­di du mois dix sous-​diacres et huit lecteurs/​exorcistes au Séminaire d’Ecône ; très belle céré­mo­nie que nous avons vou­lu faire décou­vrir à nos nou­velles postulantes.

Jeudi Saint 13 avril : La Messe chris­male avec sa grande assis­tance du cler­gé, la Messe ves­pé­rale avec le sou­ve­nir de l’ins­ti­tu­tion de la sainte Messe et du Sacerdoce, l’a­do­ra­tion de Notre Seigneur Jésus-​Christ, sou­ve­rain Prêtre, au repo­soir : toute la litur­gie du Jeudi saint nous rap­pelle notre voca­tion de prier et de nous sanc­ti­fier pour les prêtres.

Lundi 24 au same­di 29 avril : Les pre­miers tra­vaux de démon­tage en vue du chan­ge­ment des toi­tures sont effec­tués avec l’aide d’une famille amie et une équipe de soeurs.

Lundi 1er mai :Avant la réci­ta­tion du cha­pe­let devant le Saint-​Sacrement expo­sé, toute la com­mu­nau­té est réunie devant la sta­tue du Cœur Immaculé de Marie. Notre Dame a reçu aujourd’­hui une place d’hon­neur dans notre jar­din et après la béné­dic­tion de Monsieur l’Aumônier, nous saluons la Reine du Ciel et de la terre par le chant poly­pho­nique « Salve Regina caelitum ».

Jeudi 25 mai – Ascension de Notre Seigneur : Monsieur l’Abbé Verlinden, prieur de Kaunas en Lituanie, pré­side la céré­mo­nie des prises d’ha­bit de nos deux pos­tu­lantes ori­gi­naires de Lituanie et des Indes et reçoit le pre­mier enga­ge­ment de notre novice mexi­caine, Soeur Alejandra de Jesús. Cette varié­té de natio­na­li­tés, n’est-​ce pas l’i­mage de la Fraternité ?

Jeudi 29 juin :Jour de grandes grâces à Ecône ! Nous assis­tons aux ordi­na­tions au sacer­doce et au dia­co­nat et sommes heu­reuses de rece­voir avec les nom­breux fidèles les béné­dic­tions des quatre nou­veaux prêtres.

Vendredi 30 juin : Notre nou­velle oblate, Soeur Alejandra de Jesús, quitte le Noviciat pour sa pre­mière nomi­na­tion au prieu­ré de Montalenghe (Italie) où deux oblates exercent déjà leur apostolat.

Dimanche 2 au same­di 15 juillet :Tandis que les membres du Chapitre Général sont réunis à Ecône pour l’é­lec­tion du Supérieur Général et de ses Assistants, la coïn­ci­dence de nos retraites annuelles à Flavigny pour les soeurs de langue fran­çaise et à Mels pour les anglo­phones, nous per­met de prier davan­tage pour les membres du Chapitre Général. Pendant une courte visite au sanc­tuaire de Notre- Dame de Bourguillon qui se trouve sur le che­min de Mels, nous avons à cœur de confier à la Très Sainte Vierge Marie tout par­ti­cu­liè­re­ment les inten­tions du Chapitre Général.

Les versions complètes d’Oblata n° 3 en version pdf avec un complément sur les travaux en cours

Oblata n° 3 en langue française 
Oblata n° 3 en langue allemande 
Oblata n° 3 en langue anglaise 

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