Note de la rédaction de La Porte Latine : il est bien entendu que les commentaires repris dans la presse extérieure à la FSSPX ne sont en aucun cas une quelconque adhésion à ce qui y est écrit par ailleurs. |
Pour la première fois dans une histoire pluridécennale, un Synode des évêques aura lieu en grande partie à huis clos. Dans les nombreux Synodes précédents, le public n’était pas non plus admis ; mais toutes les relations, de celle de l’archevêque de Milan à celle du dernier diocèse de Patagonie étaient publiées, en entier ou en résumé, quotidiennement.
Au contraire, dans ce Synode, aucune intervention ne sera pas rendue publique.
Il est surprenant que cela se passe durant le règne d’un Pontife qui – au moins à en juger par les choix qu’il faits, et les outils rhétoriques qu’il utilise – est le plus « moderne » et le plus « progressiste » de l’histoire récente ; même à l’époque des « conservateurs » saint Jean-Paul II et Benoît XVI, on n’avait jamais mis le bâillon aux évêques.
Voyons quelques-unes des étapes du processus.
Il a été demandé aux participants d’envoyer leur intervention écrite d’ici le 8 Septembre 2014. Dans la fiche indiquant comment devait être modulée l’intervention, ils étaient invités à indiquer le « numéro » du document préparatoire – l’Instrumentum Laboris (1) – auquel elle se référait, et l’alinéa du « numéro » intéressée par l’intervention. On ne voulait pas, bien sûr, que l’intervention embrasse des thèmes généraux, peut-être considérés comme dangereux. S’agissait-il ainsi d’empêcher de réagir à ce qui avait été dit en séance ?
Les journalistes – et le public – sauront ce qui s’est passé par une conférence de presse où les attachés de presse donneront une idée générale du débat. Unique pour toutes les langues. …
Hypothèse : aurait-on réalisé que la très grande majorité des participants, de Berlin aux Philippines, était opposée aux théses avancées par Kasper (2) – qui continue presque tous les jours à paraître dans des interviews (3) – et voudrait-on éviter que la chose apparaisse de manière flagrante, gagnant peut-être ainsi un peu de liberté de manœuvre pour l’après [-Synode] (4), avec des propositions, messages, etc .. etc ..?
Par ailleurs, si l’on jette une pierre dans un étang, on ne devrait pas ensuite avoir peur des vagues.
Et la communion naît de la liberté de confrontation, à visage découvert. Pierre et Paul s’en sont dits de toutes sortes. Mais, que ce soit dans les Actes, et dans les Epîtres, ils ont publié leurs interventions.
Et on est aussi un peu surpris – c’est peut-être notre ignorance, nous sommes prêts à faire amende honorable – de la passivité singulière avec laquelle la presse spécialisé ne réagit pas à la nouvelle que pour la première fois, pour savoir ce qui s’est passé au Synode, elle devra jongler entre l’officiel et les bavardage, sans vérification de documents.
Sources : La Stampa Opinioni/San Pietro e dintorni /benoîtetmoi/
Notes de LPL
(1) Voir notre dossier complet sur la pastorale du mariage
(2) Interview du cardinal Kasper : « Ils veulent la guerre au Synode, c’est le Pape qui est visé »
(3) Divorcés remariés : la réponse stupéfiante du cardinal Kasper aux critiques de cinq cardinaux
(4) Le synode sur la famille prend des airs de concile, par Marie-Lucile Kubacki