Lettre aux Amis et Bienfaiteurs du District d’Asie – Editorial de M. l’abbé Karl Stehlin – Novembre 2016

Saint François d’Assise enten­dit le divin Crucifié lui dire : « Va, François et recons­truis mon Eglise ».

Chers Amis et Bienfaiteurs !

Il y a cin­quante ans, peu après la fin du concile Vatican II, Mgr Lefebvre affir­mait que l’Église catho­lique était sur le point de s’ef­fon­drer. Déjà en 1966, dans une lettre écrite au car­di­nal Ottaviani, il avait énu­mé­ré quelques-​uns des mau­vais fruits du Concile (cf. « J’accuse le Concile »). Sur son lit de mort, 25 ans plus tard, il déplo­rait la dévas­ta­tion pro­vo­quée par l’oe­cu­mé­nisme fré­né­tique du pape Jean-​Paul II qui avait atteint son apo­gée lors de la réunion inter­re­li­gieuse d’Assise en 1986, avec ses céré­mo­nies blas­phé­ma­toires et sacrilèges.

Depuis lors, la situa­tion ne s’est pas amé­lio­rée. L’usage répan­du d’internet dans la dif­fu­sion de com­por­te­ments pec­ca­mi­neux, la légis­la­tion sur le « mariage » homo­sexuel et la pro­mo­tion de la théo­rie du genre sont quelques-​unes des der­nières attaques contre la civi­li­sa­tion chré­tienne. L’effondrement de la foi a fini par atteindre la vie morale des catho­liques qui tenait encore bon. Au cours des 25 années écou­lées depuis la mort de Mgr Lefebvre, nous avons assis­té à la des­truc­tion de toutes les ins­ti­tu­tions catho­liques, la ruine de la notion même de famille et la dis­pa­ri­tion de la connais­sance du droit natu­rel, tout cela pro­mu par de nom­breux membres influents de la hié­rar­chie catholique.

Un signe visible des consé­quences désas­treuses de ces chan­ge­ments dans l’Église sont la fer­me­ture de tant d’é­glises et sanc­tuaires, et la construc­tion de bâti­ments étranges dans les plus pres­ti­gieux centres de pèle­ri­nage du monde catho­lique (Saint Giovanni Rotondo, Fatima, Kraków – sanc­tuaire de la Miséricorde Divine, Guadaloupe, Lourdes, etc.). La glo­ri­fi­ca­tion de Dieu dans l’ar­chi­tec­ture a cédé la place à l’exal­ta­tion du monde avec des églises qui res­semblent aux zones de départ des aéro­ports, à des par­kings sou­ter­rains, des théâtres ou des temples païens cel­tiques. Cette trans­for­ma­tion visible des lieux les plus sacrés de la terre a atteint un but : chan­ger la men­ta­li­té des fidèles. Ceux qui avaient l’ha­bi­tude d’al­ler à l’é­glise pour ado­rer Dieu, seront ame­nés à pra­ti­quer une nou­velle « reli­gion », que Michael Davies appe­lait le « culte de l’homme ».

Face à la situa­tion catas­tro­phique dans l’Église, on pour­rait être ten­té par deux réac­tions oppo­sées : soit le décou­ra­ge­ment menant à l’abattement, soit l’amertume condui­sant aux cri­tiques sté­riles et aux juge­ments. À l’ère de l’in­ter­net, de nom­breux experts auto­pro­cla­més pro­posent des solu­tions faciles à une crise com­plexe. Comme s’ils étaient doués d’in­failli­bi­li­té papale, ils font abon­dam­ment usage d’anathèmes dans un affi­chage d’a­gres­si­vi­té qui n’a rien à voir avec l’es­prit de Notre-​Seigneur et l’exemple des saints. Les sédé­va­can­tistes et autres intel­lec­tuels fumeux sont bons à ça.

L’attitude catho­lique est aux anti­podes : « Face à de tels coups de force per­pé­trés par les enne­mis de l’Eglise de Dieu, sommes-​nous auto­ri­sés à res­ter les bras croi­sés ? Est-​il per­mis d’uniquement se plaindre et de ver­ser des larmes ? Non ! Prenez en compte qu’au juge­ment der­nier nous ne répon­drons pas seule­ment de nos bonnes actions, mais que Dieu pren­dra en compte toutes les bonnes actions que nous aurions pu faire mais que nous avons échouées à réa­li­ser. A cha­cun de nous incombe le grave devoir de se tenir sur les lignes de front et de repous­ser phy­si­que­ment les attaques de l’en­ne­mi. Souvent, on entend la remarque : « Mais que puis-​je faire ? Le camp adverse est si bien orga­ni­sé, a tant de pou­voir et de richesse, etc. » Un tel indi­vi­du a sûre­ment oublié ce que saint Paul dit : « Je peux tout en Celui qui me for­ti­fie ». » (St.Maximilian Kolbe, « Rycerz Niepokalanej » n ° 2, 1923).

Lorsque beau­coup de choses se sont effon­drées au 12ème siècle, le Christ a deman­dé à saint François d’Assise de recons­truire son Église. Comment a‑t-​il fait ? Comme tous les saints avant lui : par la prière fer­vente et le sacri­fice, il est allé à la conquête de ceux qui étaient tom­bés dans l’er­reur. Il se leva et recons­trui­sit ce que les autres avaient abat­tu. Ce fut exac­te­ment l’at­ti­tude de Mgr Lefebvre, c’est aus­si la voie de la Fraternité Saint-​Pie X : « Omnia ins­tau­rare in Christo ». Restaurer, répa­rer, renou­ve­ler toutes choses, tout dans le Christ : les sémi­naires, la prê­trise, les com­mu­nau­tés reli­gieuses, les familles, les ins­ti­tu­tions, la chrétienté.

Un signe visible de la fécon­di­té du tra­vail de la Fraternité Saint-​Pie X est le fait que par­tout où elle va, elle construit des cha­pelles, des églises, des écoles, des mai­sons de retraite, des cou­vents, etc. Le Christ est la pierre, le roc sur lequel a été éta­bli l’Église (Mt 16, 18). Nous ne devons pas (re) construire le chris­tia­nisme sur le sable (Mt 7, 24). Comme des pierres vivantes dans le grand sanc­tuaire de notre Mère l’Église (1 Pierre 2, 5), nous devons construire sur le roc. Voici ce que les membres de la Fraternité Saint-​Pie X ne se lassent pas de faire. Telle est la rai­son de son succès.

Le sym­bole du Christ Roc devient réa­li­té lorsque les prêtres, avec les fidèles, mettent ensemble de vraies pierres et construisent leurs sanc­tuaires. Ceux-​ci deviennent des centres spi­ri­tuels de renou­veau catho­lique et d’im­menses sources de grâces, en rai­son de la pré­sence du Très Saint Sacrifice de la Croix renou­ve­lé sur les autels par les prêtres. Ici, le prêtre donne la grâce et la vie éter­nelle à tra­vers les sacre­ments, béné­dic­tions, sacra­men­taux, etc . ; il dirige le peuple sur la bonne voie, et avec l’aide des caté­chistes, il enseigne la véri­té.

Ceci est aus­si en quelque sorte toute l’his­toire du District d’Asie. Par exemple, il y a 2 ans à General Santos, dans notre petite cha­pelle (un garage), nous avions envi­ron 70 fidèles. Aujourd’hui, dans l’é­glise (encore en construc­tion mais déjà uti­li­sable), ils sont 400. Par consé­quent, dans ce numé­ro de l’Apostle, nous vou­lons vous pré­sen­ter le gigan­tesque tra­vail de construc­tion actuel­le­ment accom­pli dans notre dis­trict, vaste et pauvre. Vous pou­vez le consi­dé­rer comme un hom­mage spé­cial d’ac­tion de grâces envers Notre-​Dame, à qui toutes ces futures églises seront consacrées.

La construc­tion de belles églises est une expres­sion de l’ob­jec­tif prin­ci­pal de la Tradition catho­lique qui dévoile aux yeux et au cœur de beau­coup le plus beau mys­tère et le plus grand miracle sur la terre : la pré­sence réelle du Roi des Rois et Son drame per­pé­tuel d’Amour ; « Jusqu’à la mort sur la croix ».

Autour de ces églises, il y a déjà des mil­liers de Chevaliers de l’Immaculée et des cen­taines de Légionnaires de Marie. Comme beau­coup de fidèles adultes découvrent ou redé­couvrent la gran­deur du catho­li­cisme dans nos églises, c’est notre grande conso­la­tion de voir qu’un grand nombre de jeunes sont éga­le­ment atti­rés par le tré­sor de notre sainte reli­gion, où ils ont accès à sa richesse ancienne et pour­tant tou­jours nou­velle, et dans lequel ils peuvent vivre un avant-​goût de l’éternité.

Comme l’Avent approche et « le Seigneur est proche », nous vous sou­hai­tons une pré­pa­ra­tion fruc­tueuse à la fête de Noël, en com­pa­gnie de notre Sainte Mère.

Abbé Karl Stehlin, Supérieur du District d’Asie

Sources : Apostle n° 44 de novembre 2016/​La Porte Latine du 27 octobre2016

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