19 novembre 1989
Jubilé sacerdotal – 60 ans
Mes bien chers confrères,
Chers séminaristes,
Bien chères sœurs,
Mes bien chers frères,
Ce n’est pas sans une profonde émotion que je vous vois aujourd’hui, réunis si nombreux, à l’occasion de cet anniversaire sacerdotal. Vous avez pour beaucoup, supporté la fatigue du voyage. Et certains d’entre vous viennent de continents lointains. Mais je pense que cette fatigue valait bien le déplacement.
Car pourquoi sommes-nous aujourd’hui réunis, mes biens chers frères ? Pour fêter le sacerdoce catholique. Je pense que c’est le motif profond qui vous a déterminés à venir aujourd’hui. Oui, nous ne remercierons jamais suffisamment la Trinité Sainte, et Notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu fait homme, d’avoir institué le sacerdoce éternel.
Oui, Notre Seigneur est essentiellement le Médiateur, le Prêtre. Et Dieu qui s’est fait prêtre pour nous, pour offrir son saint Sacrifice, un sacrifice digne, à son Père, a voulu dans sa sagesse divine, a voulu faire participer à son sacerdoce des hommes choisis par Lui. Quel grand mystère de la charité divine, de l’amour de Dieu pour nous ! Comme nous nous sentons indignes de porter cette grâce immense du sacerdoce. Oui, que Dieu soit béni ! Que soit béni Notre Seigneur Jésus-Christ, que soit bénie aussi la Vierge Marie ; car sans Marie, nous n’aurions pas eu le Grand-Prêtre, au sacerdoce duquel nous participons. Marie, mère des prêtres, mère du sacerdoce ; oui, elle est bien notre mère, à nous prêtres. Que Dieu soit remercié et béni pour le sacerdoce qu’il a bien voulu me conférer, pour ces soixante années sacerdotales, ces quarante-deux années d’épiscopat au cours desquelles, par sa sainte Grâce, indigne, j’ai pu donner les consécrations épiscopales ; j’ai pu conférer de nombreuses ordinations sacerdotales – je pense environ cinq cents – ; j’ai pu célébrer la Sainte Messe, le Saint Sacrifice de la messe quotidiennement ; j’ai pu donner Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même aux ânes, par les sacrements, et particulièrement par le Saint Sacrement de l’Eucharistie. Que de grâces ! Que de dons !
Et je voudrai ajouter à cet hymne d’action de grâces – auquel vous voulez bien vous associer, mes bien chers frères –, je voudrais ajouter la traduction de la parole de l’oraison de l’offertoire, qui me semblent convenir parfaitement à cette circonstance et que le prêtre récite tous les jours « Recevez, Père très Saint, Dieu éternel et tout-puissant, cette hostie immaculée que je vous offre, bien indigne serviteur, à vous mon Dieu, vivant et véritable pour mes innombrables péchés, offenses et négligences, pour tous ceux qui sont ici présents, pour les fidèles chrétiens vivants et morts, pour que cette oblation serve à mon salut et au leur, pour la vie éternelle. Ainsi soit-il ». Voilà la prière d’oblation de l’hostie que le prêtre récite tous les jours au saint Autel. Quelle magnifique prière ! Oui, devant ce mystère sublime du sacerdoce, nous ne pouvons pas ne pas nous sentir bien indignes et bien pauvres.
Mes chers confrères dans le sacerdoce, c’est vers vous que je me tourne pendant quelques instants. À vous surtout, bien chers amis, bien chers confrères, qui êtes chargés de la formation des futurs prêtres : Oh oui, faites-nous beaucoup de prêtres, beaucoup de saints Prêtres, beaucoup de prêtres catholiques, ayant une foi profonde, ayant un désir de sainteté, et désir d’être missionnaire.
C’est ce que vous faites et je vous en remercie au nom de tous les fidèles qui sont ici présents et qui comprennent si bien la nécessité d’avoir des prêtres vraiment catholiques, vraiment d’autres Christ. C’est de cela dont vous avez besoin n’est-ce-pas, mes bien chers frères. Alors que le Bon Dieu vous donne la grâce, mes bien chers amis de former beaucoup de prêtres et beaucoup de saints Prêtres.
Je me tourne aussi vers vous, mes bien chers confrères, qui êtes dans la pastorale. C’est à vous de discerner les germes de vocation dans les cœurs des fidèles qui vous entourent, des jeunes gens qui vous entourent ; vocations aussi pour les sociétés religieuses. À vous, par conséquent, que le Bon Dieu donne la grâce aussi de vous préoccuper de rechercher les âmes que le Bon Dieu s’est choisies pour devenir prêtres et participer aussi d’une manière indirecte au sacerdoce par la vie religieuse.
Quant à vous, mes bien chers frères, vous parents chrétiens, vous êtes le sanctuaire dans lequel se forment les vocations sacerdotales ; vous êtes le sanctuaire dans lequel se forment les vocations religieuses. Sans vous que ferions-nous ? Où trouverions-nous les vocations de prêtres, les vocations de religieux et de religieuses ?
Alors je vous supplie, gardez ce sanctuaire loin, oh oui bien loin, de toutes les influences délétères, de toutes les influences mauvaises de ce monde. Ah, ne laissez pas pénétrer le monde dans vos foyers. Que vos foyers soient vraiment des annexes de vos paroisses, de vos églises. Que les enfants n’aient devant les yeux que des images édifiantes et non pas des images qui peuvent corrompre leurs âmes pour toute leur vie. Éloignez de leurs yeux tout ce qui peut corrompre leurs cœurs, afin que dans vos foyers le Bon Dieu se choisisse des âmes d’élite. Il n’y a rien de plus beau qu’un prêtre dans une famille, rien de plus beau qu’une vocation de religieux ou de religieuse dans une famille. C’est une protection pour toute la famille, pour les frères et sœurs ! N’en doutez pas.
Et c’est pourquoi, au cours de cette Sainte Messe nous allons prier tous ensemble pour que le Bon Dieu fasse en sorte que le sacerdoce catholique et que les vocations religieuses continuent malgré les assauts du monde et de l’enfer contre les bonnes vocations, contre le sacerdoce catholique. Qu’est-ce que serait une Église sans prêtre ? L’Église qui peut être encore une Église catholique, et qui n’aura bientôt plus que des A.D.A.P., comme l’on dit maintenant dans le langage moderne : « Assemblée Dominicale en l’Absence de Prêtre » ! Que peuvent bien être ces assemblées ?
Ce n’est plus le Sacrifice de Notre Seigneur renouvelé sur l’autel, auquel vous participez et auquel nous participons tous. Non, l’Église catholique n’est pas une Église d’A.D.A.P. L’Église catholique est une Église de prêtres catholiques. Sans prêtres catholiques, il n’y a plus d’Église catholique. Et il ne peut y avoir de prêtres catholiques sans évêques catholiques.
Nous aurions pu, peut-être, comme vous le savez, avoir, après les conversations romaines, un évêque. Mais quel eût été cet évêque ? Puisque l’on nous demandait qu’il ait le profil désiré par le Vatican ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Sinon que cet évêque fut un évêque conciliaire ; un évêque qui avait l’esprit du Concile, l’esprit de Vatican II. Et c’est précisément pour nous protéger de cet esprit qui n’est pas l’esprit de Dieu, qui n’est pas l’esprit catholique, que nous avons décidé de faire ces chers quatre évêques catholiques. Afin de transmettre à ceux qui viendront, et aux générations de séminaristes, le sacerdoce catholique. Et qu’ainsi vous êtes assurés que des prêtres continueront à vous enseigner et à enseigner à vos enfants la vraie foi catholique et vous transmettre la grâce par les vrais sacrements et par le vrai Saint Sacrifice de la messe.
Et à cette occasion, mes bien chers frères, je voudrais vous dire quelques mots de la situation actuelle à l’intérieur de l’Église.
Si l’on me posait la question : « Mais comment est-il possible que l’Église, catholique du temps de Pie XII, jusqu’à Pie XII, se soit muée en une église libérale et moderniste ? Comment cela est-il possible ? »
Mes bien chers frères, vous êtes suffisamment au courant de l’histoire du Concile, on vous l’a suffisamment expliqué, vous avez lu des livres qui parle de ces sujets malheureusement douloureux, tristes pour nos cœurs de catholiques. Nous avons senti une rupture, un éloignement du passé, un éloignement de la Tradition, un éloignement des prédécesseurs des papes qui ont fait le concile.
Et bien, parmi les nombreux faits qui ont émaillé l’histoire du Concile, je voudrais seulement relever, par une réponse brève, le fait suivant : « Ce qui a pesé sur la désorientation de l’Église – car c’est bien une désorientation –, sur le changement complet de l’esprit qui animait l’Église, en un esprit libéral, ce qui a pesé sur l’avant-Concile, le Concile et le post-Concile, c’est le Secrétariat de l’unité des chrétiens. »
Trois livres viennent de paraître, très instructifs à ce sujet : la vie de Mgr Bugnini, dans un énorme livre fait par lui-même, autobiographique, mais qui a été publié après sa mort.
Un livre sur le cardinal Bea. Énorme livre également, montrant toute l’influence du cardinal Bea, avant le Concile, pendant le Concile et après le Concile.
Et enfin, une vie du cardinal Villot qui également, montre les orientations du cardinal Villot et les influences que le cardinal Villot a eu dans le Concile et après le Concile.
Et cela nous montre qu’il y a eu une volonté ferme de changer l’esprit de l’Église, de faire cet aggiornamento, cette mise à jour de l’Église, d’ouvrir les portes de l’Église désormais à tous ceux qui n’ont pas notre foi, de leur donner l’impression qu’il n’y a pas de différence entre eux et nous. C’est un changement radical dans la position de l’Église.
Avant le Concile – et personnellement j’en ai bien l’expérience –, nous avons été envoyés en mission au delà des mers. J’ai passé trente ans en Afrique – et nos chers Gabonais qui sont ici en sont les témoins – trente ans en Afrique pour quoi faire ? Mais pour convertir les âmes à Notre Seigneur Jésus-Christ. Pour convertir les âmes à l’Église. Pour faire rentrer des âmes dans l’Église par le baptême catholique. Qu’a fait saint Pierre après son premier sermon à Jérusalem ? Il a baptisé quatre mille personnes. Parce qu’il savait que par le baptême il constituait l’Église et que désormais tous ceux qui voudraient entrer dans l’Église et dans la voie du salut, et suivre Notre Seigneur Jésus-Christ et participer au Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, au Sang rédempteur du Divin sauveur, devaient être baptisés catholiques. C’est ce que l’Église a fait pendant vingt siècles.
Tout à coup on nous dit : « Non, non, il faut maintenant dialoguer. II ne faut pas convertir. Il faut respecter l’opinion de chacun. Il ne faut pas leur donner l’impression qu’ils sont dans l’erreur. » Alors, où est la mission de l’Église ?
Et ce changement radical a été obtenu par les pressions de groupes qui particulièrement étaient membres du Secrétariat de l’unité des chrétiens. D’ailleurs, si nous réfléchissons quelques instants : pourquoi un Secrétariat pour l’unité des chrétiens ? N’était-ce pas la Congrégation de la Propagande, c’est-à-dire de la Propagation de la Foi, qui était chargée de porter la Foi à tous ceux qui ne l’avaient pas ? C’est la Congrégation de la Propagande de la Foi qui était chargée d’envoyer les missionnaires à travers le monde pour convertir toutes les âmes, qu’elles qu’elles soient : païens, animistes, athées, bouddhistes, musulmans, protestants. La propagation de la Foi était chargée d’envoyer des missionnaires pour ramener à l’intérieur de l’Église, par le baptême catholique, toutes ces âmes égarées.
Pourquoi à côté de la Congrégation de la Foi, instituer comme une nouvelle congrégation qui désormais prendra simplement des contacts, des contacts d’amitié avec toutes les fausses religions et avec toutes les fausses idéologies. Et c’est de cela dont meure actuellement l’Église. Elle ne mourra pas évidemment, vous en êtes les témoins et les acteurs. C’est vous qui êtes l’Église. C’est vous qui serez l’Église. C’est vous qui continuez l’Église par la Foi que vous maintenez et par la sainteté de l’Église que vous continuez ; c’est vous ! Mais sinon, nous pourrions nous demander où va aller notre sainte Église catholique.
Le cardinal Bea, avant le Concile, a parcouru tout le monde entier, réunissant les épiscopats pour leur demander de faire en sorte que ce concile soit un concile œcuméniste. Je ne parle pas de concile œcuménique, le concile est toujours œcuménique. Mais œcuméniste, c’est-à-dire qu’il fasse l’union entre toutes les religions. Cela n’est pas possible, cela est contraire à la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et c’est pourquoi il nous est impossible dans la situation actuelle, (de nous entendre avec Rome) tant que ce Secrétariat sera soutenu et encouragé par le Souverain Pontife. Et bien cela montrera que désormais, les membres de ce Secrétariat peuvent continuer leur action destructrice de l’Église et destructrice du règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Le nom de Mgr Willebrands est suffisamment connu pour savoir que c’est précisément son rôle d’aller partout et de prendre des contacts avec qui que ce soit. Plus personne n’est éloigné de l’idéologie de l’Église, de la Foi de l’Église. Mgr de Smedt, secrétaire du Secrétariat de l’unité des chrétiens, a été celui qui a soutenu pendant le Concile, la défense du thème de la liberté religieuse. Mgr Bugnini faisait partie du Secrétariat de l’unité des chrétiens. Et c’est Mgr Bugnini qui a détruit la liturgie et qui a remplacé la vrai liturgie de la Sainte Messe et des sacrements par cette nouvelle liturgie dont on ne sait pas où finira l’évolution. C’est toujours en changement. Alors devant cette situation, il est bien certain qu’il est impossible pour nous de pouvoir avoir des contacts suivis avec Rome, parce que jusqu’à présent Rome demande que si nous recevions quoique ce soit, quelque indult que ce soit pour la Sainte Messe, pour la liturgie, pour les séminaires, nous devrions signer la nouvelle profession de foi qui a été rédigée par le cardinal Ratzinger, au mois de février dernier. Et cette profession de foi contient explicitement l’acceptation du Concile et de ses conséquences.
Alors, il faut savoir ce que nous voulons.
C’est le Concile et ses conséquences qui ont détruit la Sainte Messe ; qui ont détruit notre Foi ; qui ont détruit les catéchismes ; qui ont détruit le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ dans les Sociétés civiles. Comment pouvons-nous l’accepter !
Voila mes bien chers frères, la situation actuelle. Alors devant cette situation, qu’est-ce que nous devons faire ? Il nous faut garder la Foi Catholique, garder la Foi Catholique, la protéger par tous les moyens.
Vous avez dans l’éventaire des livres qui sont exposés à la salle de lecture, aux tables de vente des livres, vous avez beaucoup de livres désormais qui sont à votre disposition pour que vous approfondissiez le sens de la crise que nous subissons et pour vous aider à garder la Foi.
Deux nouveaux livres viennent de paraître : le livre du Père Marziac et celui de Dom Guillou. Le livre de Dom Guillou en particulier traite du Canon romain de la messe et de la différence qu’il y a entre le canon de toujours et le nouveau canon. C’est un livre très précieux très intéressant et très instructif. Et puis nous avons rééditer certains livres très précieux, comme le petit livre « Jésus-Christ, Roi des Nations » par le Père Philippe, un rédemptoriste qui vivait au début du siècle. Il a fait ce petit livre admirable dans le style d’un catéchisme sur Jésus-Christ, Roi des nations. Il est rempli d’extraits des encycliques des Papes qui montrent quelle était la Foi de nos ancêtres, la Foi des Papes qui ont précédé le Concile. Qui est incompatible avec ce que l’on nous enseigne actuellement dans l’Église : la neutralité des États, la laïcité des États, la laïcisation des Sociétés civiles. Chose inadmissible, Notre Seigneur ne peut plus régner sur les Sociétés. Il n’est plus le Maître des Sociétés. Depuis quand ? N’est-ce pas lui qui est le Créateur ? N’a‑t-il plus le droit de régner ?
Alors, protégez votre Foi, entretenez votre Foi par des lectures. Je ne peux citer toutes les publications, toutes les revues, tout ce qui grâce à Dieu a été suscité par des âmes ferventes et intelligentes qui ont compris la nécessité d’aider les fidèles à garder la Foi catholique. Mais vous les connaissez. Je citerai seulement si vous le permettez « Monde et Vie » qui a été ferme dans sa position vis à vis des sacres des évêques. Et je pense qu’à travers « Radio Courtoisie », nous pouvons aussi, grâce à Dieu, faire passer notre message, celui de la Tradition. Ce sont là des moyens précieux, sans compter toutes les éditions : éditions de « Fideliter », éditions de Chiré-en-Montreuil, éditions de « Dismas » en Belgique. Je ne peux pas tout citer. Mais, désormais vraiment, se sont levées des âmes généreuses qui ont voulu écrire, parler en faveur de la tradition et défendre notre foi catholique, alors nous devons profiter de cette prolifération bienheureuse de la part de ceux qui veulent vous aider à demeurer catholiques.
Et puis ce n’est pas tout, il ne faut pas seulement défendre notre Foi, nous devons la professer. Voici la conclusion du Serment anti-moderniste de saint Pie X. Puissions-nous répéter souvent ces paroles :
« Je garde fermement et garderai jusqu’à mon dernier soupir la Foi des Pères en ce qui concerne le don de la Vérité qui est, a été et sera toujours dans l’épiscopat qui succède aux apôtres, non pas dans le sens que la Vérité doive s’adapter à la culture de chaque génération, mais que la Vérité absolue et immuable prêchée dès l’origine par les apôtres ne soit jamais ni crue, ni comprise dans un autre sens ».
Voilà ce que saint Pie X nous demandait et demandait à tous les prêtres de prêter comme serment sur l’Évangile, afin de garder la Foi de toujours, la Foi des apôtres. Nous n’en avons pas d’autre. C’est celle que nous professons. C’est celle que vous professez dans les petits catéchismes que vous transmettez à vos enfants. Oh oui, gardez bien les anciens catéchismes et si d’aventure quelques familles se trouvaient trop isolées pour être prises en charge par l’un de nos prêtres, qu’elles s’adressent à nos Sœurs de Saint-Michel-en-Brenne qui font un catéchisme par correspondance et qui peuvent ainsi instruire les familles par du vrai catéchisme. Elles ont maintenant 800 abonnés. J’espère qu’elles en auront toujours davantage pour permettre à la Foi de continuer pour ceux qui sont éloignés de nos prêtres.
Et enfin, nous devons garder la Sainteté, la grâce du Bon Dieu, et cela nous ne le pouvons pas sans Jésus-Christ. « Sans moi vous ne pouvez rien faire » a dit Notre Seigneur ; rien, rien. Par conséquent, c’est par son Sacrifice, par sa Croix, par sa participation à son Sang que nous recevons la grâce du Bon Dieu et cela dans tous les Sacrements et plus particulièrement dans le Sacrement de l’Eucharistie évidemment. Alors que nous soyons fidèles à la Messe de toujours, aux sacrement de toujours. Et ainsi nous garderons la grâce dans nos cœurs et nos âmes seront transformées et prêtes à aller se rendre au rendez-vous du Bon Dieu, prêtes pour l’éternité et prêtes pour la vie éternelle.
Je dirai encore deux mots – je m’excuse d’être un peut long –, mais je dirai deux mots encore de la situation internationale. Il me semble qu’il y a là une réflexion à faire pour nous et une conclusion à tirer devant les événements que nous vivons actuellement et qui ont vraiment quelque chose d’apocalyptique.
Vous le savez, les événements : « invasion des religions dans nos pays et plus particulièrement de l’Islam », invasion non seulement en France, invasion en Angleterre, invasion en Belgique, invasion en Allemagne.
Vous savez qu’il y a deux ans, 100 000 Turcs ont défilé dans les rues de Munich en poussant des slogans contre l’Allemagne et contre le christianisme. 100 000 Turcs ont défilé dans les rues de Munich ! voilà des faits qui sont symptomatiques. C’est cela à quoi nous sommes voués, si nos gouvernements ne prennent pas garde et laissent la Chrétienté envahie par l’Islam. Ce n’est pas pour rien que saint Pie V et les autres papes, ont voulu arrêter la marée de l’Islam qui aurait déjà fait disparaître la chrétienté autrefois.
Et puis, autre chose surprenante, tous ces mouvements auquel il faut dire, nous ne comprenons pas toujours parfaitement. Des sont ces choses extraordinaires qui se passent derrière le rideau de fer et à travers maintenant le rideau de fer. Nous ne devons pas oublier, à l’occasion de tous ces événements, ni – je dirai – les prophéties qu’ont faites les sectes maçonniques et qui ont été publiées par le pape Pie IX ; ils ont fait allusion à un gouvernement mondial et à la sujétion de Rome aux idéaux maçonniques ; ils ont fait des allusions claires, il y a de cela plus d’un siècle. Publiées par Pie IX, par l’intermédiaire de Jacques Crétineau-Joly.
Et puis, nous ne devons pas oublier non plus les prophéties de la Très Sainte Vierge. La Sainte Vierge nous a avertis. S’il n’y a pas de conversion de la Russie, si le monde ne se convertit pas et ne prie pas et ne fait pas pénitence, le communisme envahira le monde. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous savons très bien que le but des sectes secrètes, c’est un gouvernement mondial avec des idéaux maçonniques, c’est-à-dire les droits de l’homme, c’est-à-dire l’égalité, la fraternité et la liberté, comprises dans un sens anti-chrétien, contre Notre Seigneur. Que ces idéaux seraient défendus par ce gouvernement mondial qui établirait une espèce de socialisme à l’usage de tous les pays et ensuite un congrès des religions, comprenant toutes les religions, y compris la religion catholique, qui serait au service du gouvernement mondial comme les orthodoxes russes sont au service du gouvernement des Soviets. Il y aurait deux congrès : le congrès politique universel qui dirigerait le monde et ce congrès des religions qui viendrait au secours de ce gouvernement mondial, et qui serait évidemment à la solde de ce gouvernement.
Nous risquons d’arriver à ces choses-là. Nous devons nous y préparer. Alors, devant cela, que faire ?
Et bien, ceux qui résistent à cette destruction du Royaume de Notre Seigneur Jésus-Christ, – car c’est à cela qu’ils veulent arriver, à ruiner définitivement, totalement – c’est ce que disait Léon XIII dans son encyclique sur les Francs-Maçons : « Ils veulent détruire de fond en comble les institutions chrétiennes. Voila leur but ». Eh bien, ils y arrivent. Ils y arrivent !
Alors nous, nous devons les reconstruire. Devant cette destruction, nous devons nous lever, et c’est ce que vous faites et je vous en félicite. Je ne vous en féliciterai jamais assez. Je suis sûr que je suis l’interprète de Dieu, de Notre Seigneur, de la Très Sainte Vierge, pour vous dire : « Continuez, continuez à faire ce que vous faites. »
Partout s’élèvent des écoles, des prieurés, des paroisses se multiplient dans tous nos pays, partout des églises sont acquises pour la Tradition. Il faut reconstruire le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ dans ce monde chrétien qui disparaît.
Vous me direz : « Mais, Monseigneur, c’est la lutte de David contre Goliath ». Et oui, je le sais bien, mais dans la lutte qui l’a opposé à Goliath, David a eu la victoire. Comment a‑t-il obtenu la victoire sur Goliath ? Par un petit caillou qu’il est allé chercher dans le torrent. Quel est le caillou que nous avons, nous ? Jésus-Christ, Notre Seigneur Jésus-Christ.
Nous dirons comme nos ancêtres vendéens qui ont versé leur sang pour leur Foi : « Nous n’avons d’autre honneur que l’honneur de Jésus-Christ ; nous n’avons qu’une peur au monde, c’est d’offenser Jésus-Christ ». Voilà ce qu’ils ont chanté en allant à la mort pour défendre leur Dieu. Et bien, nous aussi, chantons cela avec courage, avec cœur : « Nous n’avons qu’un amour, c’est Notre Seigneur Jésus-Christ et nous n’avons qu’une peur, c’est de l’offenser ».
Et nous demanderons à la Très Sainte Vierge de nous aider dans ce combat. Et pour cela, dans quelques instants, après la Sainte Messe, nous nous réunirons, les évêques ici présents, les cinq que nous sommes, pour redire la consécration du Monde et de la Russie au Cœur Immaculé de la Très Sainte Vierge Marie.
Persuadés que la Très Sainte Vierge, notre Bonne Mère, qui Elle est toujours à la pointe du combat, c’est Elle qui nous encourage. C’est elle qui vient sur la terre pour nous demander de lutter, de ne pas avoir peur, que Jésus est avec nous ; qu’Elle est avec nous.
Alors nous Lui demanderons en nous consacrant, nos familles, nos personnes, nos cités, nos pays, nos patries, au Cœur Immaculé de Marie, nous sommes persuadés qu’elle viendra à notre secours et qu’elle fera en sorte que nous la rejoignions un jour dans la vie éternelle.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
23 août 1989 | 18 mars 1990 |