Les enseignements conciliaires sont-​ils proprement magistériels ?

Une question de principe

1. L’Exhortation post-​synodale Amoris læti­tia n’a lais­sé per­sonne indif­fé­rent. Mais voi­ci que, de l’a­vis du Pape lui-​même, la seule inter­pré­ta­tion pos­sible du cha­pitre VIII de ce docu­ment est celle qu’en ont don­née les évêques de la région de Buenos Aires en Argentine, en affir­mant ouver­te­ment que l’ac­cès aux sacre­ments peut-​être auto­ri­sé pour cer­tains couples de divor­cés rema­riés. « L’écrit est très bon et il expli­cite par­fai­te­ment le sens du cha­pitre VIII d’Amoris læti­tia, il n’y a pas d’autre inter­pré­ta­tion », affirme le Pape dans une lettre datant de sep­tembre 2016. Et voi­ci qu’en juin der­nier, la Secrétairerie d’État du Vatican recon­naît le sta­tut de « Magistère authen­tique » à cette affirmation.

2. Voilà qui ne man­que­ra pas d’a­gi­ter à nou­veau une ques­tion pour­tant déjà étu­diée depuis long­temps [1]. Étant admis que les auto­ri­tés de la hié­rar­chie ecclé­sias­tique res­tent en pos­ses­sion de leur pou­voir de Magistère, on peut se deman­der quelle valeur attri­buer aux actes d’en­sei­gne­ments dis­pen­sés par ces auto­ri­tés en place dans l’Église, le Pape et les évêques, depuis le concile Vatican II ? Faut-​il y voir comme jus­qu’i­ci l’exer­cice d’un véri­table Magistère, quand bien même, en tout ou en par­tie, ces ensei­gne­ments s’é­car­te­raient de la Tradition de l’Église ? La posi­tion de la Fraternité Saint-​Pie X [2] tient qu’à Vatican II et depuis a sévi et sévi encore dans la sainte Église « un nou­veau type de magis­tère, imbu des prin­cipes moder­nistes, viciant la nature, le conte­nu, le rôle et l’exer­cice du Magistère ecclésiastique ».

3. Cette posi­tion a rete­nu toute l’at­ten­tion d’un repré­sen­tant atti­tré du Souverain Pontife, le Secrétaire de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, Mgr Guido Pozzo, et lui a ins­pi­ré la pro­blé­ma­tique fon­da­men­tale de tout son dis­cours [3], dans la ligne de celui du pape Benoît XVI.

Le but de cette pro­blé­ma­tique est d’ac­cré­di­ter aux yeux de la Fraternité la valeur pro­pre­ment magis­té­rielle des ensei­gne­ments conci­liaires, avant de les lui faire accep­ter. Car il lui faut les accep­ter. Dès avant les dis­cus­sions doc­tri­nales de 2009–2011, Benoît XVI avait clai­re­ment annon­cé cette intention :

« Les pro­blèmes à trai­ter main­te­nant sont essen­tiel­le­ment de nature doc­tri­nale, en par­ti­cu­lier ceux concer­nant l’ac­cep­ta­tion du concile Vatican II et le magis­tère post­con­ci­liaire des Papes. […] On ne peut pas geler l’au­to­ri­té du magis­tère de l’Église en 1962 et – cela doit être très clair pour la Fraternité [4]. »

C’est dire toute l’ur­gence encore actuelle de cette ques­tion cru­ciale, qui est une ques­tion de prin­cipe. Nous la réexa­mi­ne­rons ici sous la forme syn­thé­tique d’une ques­tion dis­pu­tée, en fai­sant valoir les dif­fé­rents argu­ments pour ou contre, afin de remettre en évi­dence le bien-​fondé de la posi­tion défen­due jus­qu’i­ci par la Fraternité.

Arguments pour ou contre

Il semble que oui

1. Premièrement [5], la véri­table nature des ensei­gne­ments du concile Vatican II et du post­con­cile se situe­rait comme sur un som­met, au-​dessus de deux erreurs extrêmes oppo­sées, et c’est pour­quoi il convien­drait de tra­cer deux lignes blanches infran­chis­sables à gauche et à droite de la route qui doit conduire à l’in­tel­li­gence de la véri­té. À gauche, la ligne blanche doit évi­ter la posi­tion maxi­ma­liste, qui fait du concile Vatican II une sorte de super-​dogme de nature pas­to­rale, au nom duquel on rela­ti­vise la doc­trine catho­lique de la Tradition. À droite, elle doit évi­ter la posi­tion mini­ma­liste, qui sou­tient que Vatican II n’est qu’un concile pas­to­ral et par le fait même dépour­vu de toute valeur doc­tri­nale et magis­té­rielle. Refusant les deux posi­tions maxi­ma­listes et mini­ma­listes, « il faut lire et com­prendre les docu­ments du Magistère de Vatican II et des Pontifes sui­vants direc­te­ment à par­tir de ce qu’ils entendent réel­le­ment ensei­gner (la mens de l’au­teur) sans se lais­ser condi­tion­ner par la réa­li­té vir­tuelle ou alté­rée mise en cir­cu­la­tion par d’autres inter­prètes humains non auto­ri­sés [6]. » L’on doit ain­si tenir que le Concile, même s’il n’a pas vou­lu pro­po­ser de nou­velles défi­ni­tions dog­ma­tiques, a tout de même don­né un ensei­gne­ment magis­té­riel concer­nant la foi et la morale, et récla­mant l’as­sen­ti­ment inté­rieur de l’in­tel­lect et de la volon­té, ain­si que d’autres ensei­gne­ments de carac­tère pra­ti­co­pas­to­ral, qui demandent une adhé­sion res­pec­tueuse quoique différente.

2. Deuxièmement, de fait, nous voyons bien qu’il existe des actes d’en­sei­gne­ment du concile Vatican II et des Papes pos­té­rieurs qui sont pro­pre­ment magis­té­riels – comme par exemple la sacra­men­ta­li­té de l’é­pis­co­pat dans le cha­pitre III de la consti­tu­tion Lumen gen­tium ou la condam­na­tion du sacer­doce des femmes dans Lettre apos­to­lique Ordinatio sacer­do­ta­lis de Jean-​Paul II – puisque le conte­nu, le ton et la fina­li­té de ces actes mani­festent clai­re­ment que le Pape entend y faire réel­le­ment usage de son auto­ri­té magis­té­rielle dans le sens le plus traditionnel.

3. Troisièmement, le Magistère est, comme l’en­seigne Pie XII, la règle pro­chaine de la véri­té en matière de foi et de mœurs. Or, de même que l’Église ne pour­rait pas demeu­rer indé­fec­tible sur une longue période sans un Pape véri­ta­ble­ment régnant, elle ne le pour­rait pas non plus sans que le Magistère s’exerce en acte. C’est pour­quoi, nier que les ensei­gne­ments post­con­ci­liaires soient pro­pre­ment magis­té­riels et nier qu’il y ait à la tête de l’Église un Pape véri­ta­ble­ment régnant conduit aux mêmes consé­quences, c’est-​à-​dire à remettre en ques­tion les pro­messes faites par Notre Seigneur et à nier l’in­dé­fec­ti­bi­li­té de l’Église.

4. Quatrièmement, Mgr Lefebvre a décla­ré en par­lant du concile Vatican II : « Il existe un Magistère ordi­naire pas­to­ral qui peut très bien conte­nir des erreurs ou expri­mer de simples opi­nions [7]. » Il a éga­le­ment décla­ré qu’il fal­lait juger les docu­ments du Concile à la lumière de la Tradition, pour accep­ter ceux qui sont conformes à la Tradition [8]. Le concile Vatican II repré­sen­tait donc à ses yeux un « Magistère » pro­pre­ment dit.

Il semble que non

5. Cinquièmement, dans une confé­rence don­née à Écône [9], Mgr Lefebvre a déclaré :

Nous avons le Pape Jean XXIII, le Pape Paul VI et le Pape Jean-​Paul II. […] Ce sont des libé­raux. Ils ont un esprit libé­ral. […] Alors com­ment voulez-​vous que des esprits comme ceux-​là fassent des actes qu’ils estiment, eux, défi­ni­tifs et qui obligent tous les fidèles à y adhé­rer d’une manière défi­ni­tive ? Ils ne peuvent pas faire des actes comme cela. C’est pour­quoi ils ont tou­jours eu des res­tric­tions dans leurs com­men­taires, dans des lettres, dans des com­mu­ni­ca­tions offi­cielles qu’ils ont faits, soit dans un consis­toire, soit dans une réunion publique. […] Il y a donc tout un ensemble à Rome main­te­nant, qui n’exis­tait pas autre­fois, et qui ne peut pas nous don­ner des lois à la manière dont les papes nous don­naient pré­cé­dem­ment, parce qu’ils n’ont plus l’es­prit vrai­ment catho­lique à ce sujet-​là. Ils n’ont pas la concep­tion clai­re­ment catho­lique de l’in­failli­bi­li­té, de l’im­mu­ta­bi­li­té du dogme, de la per­ma­nence de la Tradition, per­ma­nence de la Révélation, ni même, je dirais, de l’o­béis­sance doc­tri­nale aus­si. […] Alors toute cette concep­tion qu’ils ont, voyez, les empêche de faire des actes exac­te­ment dans les mêmes condi­tions et la même concep­tion que le fai­saient les papes autre­fois. Il me semble que c’est clair. Et c’est pour­quoi nous nous trou­vons tous dans une confu­sion invraisemblable.

Mgr Lefebvre avait donc au moins un doute sérieux sur la nature magis­té­rielle des nou­veaux ensei­gne­ments conciliaires.

6. Sixièmement, lors du 25e anni­ver­saire des sacres épis­co­paux de 1988, Mgr Fellay a déclaré :

Nous sommes bien obli­gés de consta­ter que ce Concile aty­pique, qui a vou­lu n’être que pas­to­ral et non pas dog­ma­tique, a inau­gu­ré un nou­veau type de magis­tère, incon­nu jus­qu’a­lors dans l’Église, sans racines dans la Tradition ; un magis­tère réso­lu à conci­lier la doc­trine catho­lique avec les idées libé­rales ; un magis­tère imbu des prin­cipes moder­nistes du sub­jec­ti­visme, de l’im­ma­nen­tisme et en per­pé­tuelle évo­lu­tion selon le faux concept de tra­di­tion vivante, viciant la nature, le conte­nu, le rôle et l’exer­cice du magis­tère ecclésiastique.

MGR FELLAY, « Déclaration à l’oc­ca­sion du 25e anni­ver­saire des sacres épis­co­paux », le 27 juin 2013, n° 4, dans Cor unum, n° 106, p. 36.

On en tire la même conclu­sion que dans le sep­tième argument.

Principe de réponse

7. Pour répondre, il faut défi­nir les termes de la question.

8. Définissons le pré­di­cat de notre ques­tion et voyons ce qu’est un acte « pro­pre­ment magis­té­riel ». L’acte du Magistère ecclé­sias­tique est celui d’un témoi­gnage ren­du avec auto­ri­té au nom du Christ : c’est essen­tiel­le­ment l’acte d’une auto­ri­té vicaire. Cet acte est donc défi­ni et limi­té par son objet, qui est la sau­ve­garde et l’ex­pli­ci­ta­tion des véri­tés divi­ne­ment révé­lées. En dehors de cet objet, l’acte de l’au­to­ri­té ecclé­sias­tique ne sau­rait cor­res­pondre à celui d’un Magistère pro­pre­ment dit [10]. La droite rai­son éclai­rée par la foi est capable de véri­fier dans cer­tains cas que l’au­to­ri­té ecclé­sias­tique s’exerce en dehors de ses limites, lors­qu’elle voit pré­ci­sé­ment que cette auto­ri­té contre­dit l’ob­jet propre du Magistère, déjà pro­po­sé comme tel. Il y a là un cri­tère néga­tif indi­qué par saint Paul dans l’Épître aux Galates [11] : les auto­ri­tés ecclé­sias­tiques agissent en dehors de leurs limites lors­qu’elles donnent un ensei­gne­ment contraire aux véri­tés déjà défi­nies par le Magistère infaillible ou constam­ment pro­po­sées par le Magistère ordi­naire, même sim­ple­ment authen­tique. Dans un pareil cas, il est donc pos­sible de véri­fier l’illé­gi­ti­mi­té et la nature non-​magistérielle d’un acte d’en­sei­gne­ment en pro­cé­dant a pos­te­rio­ri, et en exa­mi­nant l’ob­jet de cet acte, dans sa rela­tion aux autres objets des autres actes anté­rieurs du Magistère.

Mais ceci pose alors la ques­tion de la nature pro­pre­ment magis­té­rielle de cet ensei­gne­ment, car, si l’ob­jet même de cet ensei­gne­ment (son « quod » pour par­ler en lan­gage sco­las­tique) est la néga­tion de l’ob­jet du Magistère, ne serait-​ce que sur quelques points, on peut bien se deman­der si le motif for­mel de cet ensei­gne­ment (le « quo ») est habi­tuel­le­ment (c’est-​à-​dire dans tous les autres actes) celui du Magistère ; il y a en effet une rela­tion néces­saire d’a­dé­qua­tion entre les deux. Bien sûr, il peut arri­ver que le Pape enseigne dans un acte iso­lé quelque chose qui n’est pas l’ob­jet de son Magistère (par exemple, une opi­nion théo­lo­gique) sans que cela soit le signe que son ensei­gne­ment habi­tuel n’est pas de nature magis­té­rielle. Cependant, lorsque le Pape enseigne, même dans un acte iso­lé, quelque chose qui contre­dit l’ob­jet de son Magistère (une erreur grave, voire une héré­sie), il n’est pas dérai­son­nable de se deman­der s’il n’y a pas là le signe que son ensei­gne­ment habi­tuel n’est plus de nature magis­té­rielle. En effet, la néga­tion du « quod » (qui est davan­tage que son absence) est ordi­nai­re­ment le signe de l’ab­sence du quo, s’a­gis­sant des actes du pou­voir, non du pou­voir lui-même.

9. Définissons ensuite le sujet de notre ques­tion et voyons ce que sont « les ensei­gne­ments conci­liaires ». Les ensei­gne­ments de Vatican II, ain­si que ceux des Papes pos­té­rieurs à ce concile, sont pre­miè­re­ment des ensei­gne­ments qui contre­disent, au moins sur plu­sieurs points d’im­por­tance (la liber­té reli­gieuse et l’in­dif­fé­ren­tisme des États, la nou­velle ecclé­sio­lo­gie lati­tu­di­na­riste du « sub­sis­tit », l’œ­cu­mé­nisme et le dia­logue inter­re­li­gieux, la col­lé­gia­li­té et le sacer­doce com­mun, la nou­velle litur­gie, le nou­veau Code de droit cano­nique) les don­nées objec­tives du Magistère constant, déjà clai­re­ment pro­po­sé avec l’au­to­ri­té requise. Ce sont deuxiè­me­ment des ensei­gne­ments qui entraînent pour consé­quence pra­tique une pro­tes­tan­ti­sa­tion géné­ra­li­sée des fidèles catho­liques. Ce sont troi­siè­me­ment des ensei­gne­ments qui se donnent comme ceux d’un nou­veau « magis­tère », que les Papes Jean XXIII [12] et Paul VI [13] ont pré­sen­té comme étant de type pas­to­ral et dont le Pape Benoît XVI [14] a dit qu’il s’é­tait pro­po­sé de redé­fi­nir la rela­tion de la foi de l’Église vis-​à-​vis de cer­tains élé­ments essen­tiels de la pen­sée moderne.

10. Il est alors pos­sible de conclure en disant que : pre­miè­re­ment, les ensei­gne­ments conci­liaires ne sont cer­tai­ne­ment pas de nature magis­té­rielle, sur tous les points par­ti­cu­liers et iso­lés où ils sont contraires aux véri­tés déjà défi­nies par le Magistère infaillible ou constam­ment pro­po­sés par le Magistère ordi­naire ; deuxiè­me­ment, sur les autres points, nous sommes dans le doute, car les ensei­gne­ments conci­liaires pro­cèdent glo­ba­le­ment d’un nou­veau « magis­tère » de type pas­to­ral, dont l’in­ten­tion, « viciant la nature, le conte­nu, le rôle et l’exer­cice du Magistère ecclé­sias­tique » [15], n’est que dou­teu­se­ment celle du Magistère pro­pre­ment dit. C’est pour­quoi, si nous les consi­dé­rons for­mel­le­ment comme l’ex­pres­sion de ce nou­veau « magis­tère » (et pas seule­ment en tant qu’ils peuvent être maté­riel­le­ment conformes à la Tradition, et éven­tuel­le­ment béné­fi­cier de l’au­to­ri­té du Magistère anté­rieur), ces ensei­gne­ments conci­liaires sont dou­teu­se­ment de nature magis­té­rielle. En rai­son de ce doute, il nous appa­raît pru­dent, en règle géné­rale, d’é­vi­ter de pré­sen­ter dans notre pré­di­ca­tion les décla­ra­tions du nou­veau « magis­tère » comme des argu­ments revê­tus d’une auto­ri­té magis­té­rielle pro­pre­ment dite, afin de ne pas ins­pi­rer à l’é­gard de ces ensei­gne­ments conci­liaires et post­con­ci­liaires une confiance qui s’a­vé­re­rait à la longue nui­sible dans l’es­prit de nos fidèles. Avec cela, sur tous les points iso­lés où ces ensei­gne­ments sont maté­riel­le­ment et appa­rem­ment conformes à la Tradition (comme par exemple la condam­na­tion du sacer­doce des femmes dans Ordinatio sacer­do­ta­lis), la même pru­dence ne nous inter­dit pas non plus d’en tenir compte et d’en tirer tout le par­ti rai­son­na­ble­ment pos­sible, en les uti­li­sant d’une manière ou d’une autre, en deçà du degré d’au­to­ri­té magis­té­rielle, en par­ti­cu­lier comme argu­ments ad homi­nem ou comme matière à ren­sei­gne­ment ou réflexion théologique.

11. Cette double conclu­sion s’im­pose du fait que nous jugeons l’arbre à ses fruits, confor­mé­ment à la méthode pré­co­ni­sée et sui­vie par Mgr Lefebvre : « Sans reje­ter en bloc ce Concile, je pense qu’il est le plus grand désastre de ce siècle et de tous les siècles pas­sés, depuis la fon­da­tion de l’Église. En ceci, je ne fais que le juger à ses fruits, uti­li­sant le cri­tère que nous a don­né Notre Seigneur (Mt, VII, 16) [16]. » Ce juge­ment est en effet la conclu­sion d’un rai­son­ne­ment a pos­te­rio­ri, où l’on remonte de l’ob­jet de l’en­sei­gne­ment à la nature dou­teu­se­ment magis­té­rielle de cet ensei­gne­ment, comme de l’ef­fet à sa cause for­melle. Ce carac­tère dou­teux de l’en­sei­gne­ment s’ac­cen­tue lorsque les tenants de l’au­to­ri­té affirment de plus un chan­ge­ment au niveau de leur inten­tion. Et il appa­raît encore plus fon­dé si l’on tient compte de la men­ta­li­té libé­rale qui infecte leurs esprits.

12. Cette double conclu­sion se donne comme vraie non pas spé­cu­la­ti­ve­ment mais pra­ti­que­ment par­lant. Ce n’est pas une conclu­sion dog­ma­tique, éta­blie par la foi ni même par la théo­lo­gie. C’est une conclu­sion éta­blie par la pru­dence sur­na­tu­relle et le don de conseil [17]. Elle est donc vraie jus­qu’à nou­vel ordre et res­tant sauf le juge­ment futur du Magistère de l’Église, que Dieu sus­ci­te­ra cer­tai­ne­ment pour cla­ri­fier tous les doutes que sus­cite la crise présente.

Réponse aux arguments

13. Au pre­mier, nous répon­dons que cet argu­ment, en ce qu’il conteste la posi­tion dite « mini­ma­liste », découle logi­que­ment d’un double pos­tu­lat. Le pre­mier pos­tu­lat est celui de la conti­nui­té sys­té­ma­tique de tous les ensei­gne­ments conci­liaires avec la Tradition, au nom de l’i­ner­rance du Concile ; il s’a­git là pré­ci­sé­ment d’un pos­tu­lat, c’est-​à-​dire d’une posi­tion non-​vérifiée, et invé­ri­fiable, puisque les faits la contre­disent. Le second pos­tu­lat est celui de la mens selon laquelle les auteurs des ensei­gne­ments conci­liaires auraient l’in­ten­tion d’exer­cer un acte de Magistère même non infaillible ; il s’a­git encore là d’un pos­tu­lat, puisque cette inten­tion n’est pas prou­vée. Nous avons des rai­sons plus sérieuses de pré­su­mer chez tous les suc­ces­seurs de Jean XXIII et de Paul VI, l’in­ten­tion radi­cale et ordi­naire de se rat­ta­cher aux pré­sup­po­sés libé­raux et per­son­na­listes de la pen­sée moderne. Dans son livre paru en 1982, Les Principes de la théo­lo­gie catho­lique, le car­di­nal Joseph Ratzinger affirme que l’in­ten­tion fon­da­men­tale du concile Vatican II est conte­nue dans la consti­tu­tion pas­to­rale Gaudium et spes [18]. Le pré­fet de la foi y affirme : « Ce texte joue le rôle d’un contre-​Syllabus dans la mesure où il repré­sente une ten­ta­tive pour une récon­ci­lia­tion offi­cielle de l’Église avec le monde tel qu’il était deve­nu depuis 1789. » En 1984, le même car­di­nal Ratzinger déclare encore que le Concile a été réuni pour faire entrer dans l’Église des doc­trines qui sont nées en dehors d’elle, doc­trines qui viennent du monde [19]. Le Discours du 22 décembre 2005 affirme de même que le concile Vatican II s’est pro­po­sé de défi­nir d’une manière nou­velle « la rela­tion entre la foi de l’Église et cer­tains élé­ments essen­tiels de la pen­sée moderne ». Vatican II s’est donc fixé pour tâche d’har­mo­ni­ser la pré­di­ca­tion de l’Église avec les prin­cipes de la pen­sée moderne et libé­rale, issue de 1789. Tel est aus­si le constat fait par Mgr Lefebvre dès la fin du Concile : « Nous avons assis­té au mariage de l’Église avec les idées libé­rales. Ce serait nier l’é­vi­dence, se fer­mer les yeux que de ne pas affir­mer cou­ra­geu­se­ment que le Concile a per­mis à ceux qui pro­fessent les erreurs et les ten­dances condam­nées par les Papes, ci-​dessus nom­més, de croire légi­ti­me­ment que leurs doc­trines étaient désor­mais approu­vées [20]. » Plus tard, à Écône, il dira : « Alors toute cette concep­tion qu’ils ont, voyez, les empêche de faire des actes exac­te­ment dans les mêmes condi­tions et la même concep­tion que le fai­saient les papes autre­fois » [21]. Cette inten­tion fon­da­men­tale n’a pas été récu­sée, elle est même tou­jours impli­ci­te­ment main­te­nue dans la réfé­rence habi­tuelle (et le plus sou­vent exclu­sive) que les hommes d’Église font au concile Vatican II. Elle rend dou­teuse la nature magis­té­rielle de la pré­di­ca­tion habi­tuelle de ces hommes d’Église.

14. Au deuxième, nous répon­dons que, même si l’on admet par pure hypo­thèse (dato non conces­so) que les ensei­gne­ments conci­liaires soient sur quelques points conformes à la Tradition, ces points se trouvent insé­rés dans une syn­thèse glo­bale qui est contraire à la Tradition catho­lique de tou­jours. Nous pou­vons nous en tenir au prin­cipe d’a­na­lyse que nous a lais­sé Mgr Lefebvre : « Le Concile a été détour­né de sa fin par un groupe de conju­rés et il nous est impos­sible d’en­trer dans cette conju­ra­tion quand bien même il y aurait beau­coup de textes satis­fai­sants dans ce Concile. Car les bons textes ont ser­vi pour faire accep­ter les textes équi­voques, minés, pié­gés [22]. » Ce que Mgr Lefebvre dit ici du concile glo­ba­le­ment pris peut se dire aus­si de manière ana­lo­gique de tous les ensei­gne­ments post-​conciliaires glo­ba­le­ment pris : nous ne pou­vons enté­ri­ner ce nou­veau « Magistère », quand bien même il y aurait beau­coup de textes maté­riel­le­ment satis­fai­sants, car ces textes maté­riel­le­ment bons s’ins­crivent for­mel­le­ment dans une logique mau­vaise et servent pour faire accep­ter d’autres textes équi­voques, minés ou pié­gés. D’autre part, même sur les points signa­lés en guise d’exemple, il n’est pas dif­fi­cile de mon­trer que la confor­mi­té aux ensei­gne­ments de la Tradition est plus appa­rente que réelle. La sacra­men­ta­li­té de l’é­pis­co­pat telle que Lumen gen­tium l’en­seigne [23] et les pré­sup­po­sés épis­té­mo­lo­giques d’Ordinatio sacer­do­ta­lis [24] se situent dans une optique qui n’est que dou­teu­se­ment celle de la Tradition.

15. Au troi­sième, nous accor­dons que l’in­dé­fec­ti­bi­li­té de l’Église rend néces­saire l’exis­tence et l’exer­cice per­pé­tuel d’un Magistère vivant, mais nous nions que la nature dou­teu­se­ment magis­té­rielle des ensei­gne­ments de la hié­rar­chie depuis Vatican II entraî­ne­rait pour consé­quence l’ab­sence abso­lue de tout exer­cice de tout Magistère dans toute l’Église, et cela pour deux rai­sons. Tout d’a­bord, et fon­da­men­ta­le­ment, parce que le Magistère vivant dont l’exer­cice est néces­saire à l’in­dé­fec­ti­bi­li­té de l’Église, ne se réduit pas au Magistère pré­sent [25], car il intègre tous les actes du Magistère pas­sé. Ensuite, parce que le Magistère pré­sent s’exerce comme tel dans le cadre d’une action com­mune ordon­née, et ne se réduit pas à la seule acti­vi­té du Pape ni à la seule acti­vi­té com­mune de tous les évêques. L’unité et la per­pé­tui­té de l’exer­cice du Magistère sont main­te­nues pour­vu qu’il y ait au moins une par­tie des pas­teurs, voire un seul, qui demeurent fidèles à trans­mettre la foi [26]. Et le doute que nous posons concerne tout l’en­sei­gne­ment pos­té­rieur à Vatican II d’un point de vue pré­ci­sé­ment logique et non pas chro­no­lo­gique : est dou­teux tout ensei­gne­ment for­mel­le­ment conci­liaire, au sens où il pro­cède selon l’in­ten­tion for­melle indi­quée dans le prin­cipe de réponse et com­mu­né­ment adop­tée par la hié­rar­chie, bon gré, mal gré, dans sa pré­di­ca­tion offi­cielle. L’objectant pose ici un dilemme qui peut se rame­ner à ces termes : soit le « magis­tère » conci­liaire pré­sent est le Magistère de l’Église, soit le Magistère de l’Église n’est pas ; or, le Magistère de l’Église ne peut pas ne pas être ; donc le « magis­tère » conci­liaire pré­sent est le Magistère de l’Église. C’est oublier que la règle de la véri­té en matière de foi et de mœurs est suf­fi­sam­ment éta­blie dans l’Église d’une manière propre à la condi­tion humaine, c’est-​à-​dire dès lors que le Magistère s’exerce à tra­vers quelques actes d’en­sei­gne­ment de quelques pas­teurs, au moins pas­sés, voire pré­sents, mais non néces­sai­re­ment à tra­vers tous les actes d’en­sei­gne­ment de tous les pas­teurs. Tout fidèle peut recou­rir à ces quelques actes, et s’y appuyer, en ayant la cer­ti­tude requise d’y trou­ver la garan­tie dont il a besoin pour pro­fes­ser sa foi dans l’u­ni­té catho­lique de l’Église, et ce, quand bien même la Providence auto­ri­se­rait pour une quel­conque durée une cer­taine carence dans tous les autres actes. Comme le sou­ligne Franzelin, déjà cité, l’é­poque de l’a­ria­nisme mani­feste sérieu­se­ment la pos­si­bi­li­té d’une pareille situation.

16. Au qua­trième, nous répon­dons que la cita­tion attri­buée à Mgr Lefebvre est tirée hors de son contexte. Il s’a­git d’une note qui pré­cise la véri­table signi­fi­ca­tion de cer­tains points évo­qués dans l’é­change épis­to­laire entre Mgr Lefebvre et le car­di­nal Ratzinger : « À sup­po­ser que les textes de Vatican II soient des actes magis­té­riels, trois faits res­tent indé­niables. Premièrement, à la dif­fé­rence de tous les conciles œcu­mé­niques anté­rieurs, Vatican II s’est vou­lu « Concile pas­to­ral » et n’a défi­ni aucun point de doc­trine au sens de défi­ni­tion irré­for­mable. Par consé­quent, les docu­ments de ce concile relèvent tout au plus du Magistère ordi­naire de l’Église, dans lequel il n’est pas exclu de ren­con­trer des erreurs. » Ce « à sup­po­ser que » (dato non conces­so) donne tout sens véri­table à la cita­tion. Il est clair à par­tir de là que l’on ne sau­rait en tirer l’ar­gu­ment que l’ob­jec­tant vou­drait y trou­ver. La fin de la note pré­cise d’ailleurs : « Mettre l’Église à jour, c’est-​à-​dire en concor­dance avec les erreurs modernes pour la faire soi-​disant sor­tir de son ghet­to, en tour­nant le dos à la Tradition, véhi­cule de la foi, c’est une héré­sie mons­trueuse. C’est ce qu’a fait Vatican II : mariage de l’Église et de l’i­déo­lo­gie de 89 ». La véri­table pen­sée de Mgr Lefebvre est quand même plus com­plexe et nuan­cée que ce qu’elle pour­rait paraître, au vu d’une note iso­lée, citée à contre­sens. Il suf­fit pour s’en rendre compte de par­cou­rir les dif­fé­rentes confé­rences où le fon­da­teur de la Fraternité s’ex­prime sur la ques­tion, au fil des ans. On peut s’a­per­ce­voir que Mgr Lefebvre parle rare­ment de Vatican II comme d’un Magistère. Lorsqu’il le fait, les pré­ci­sions qu’il emploie montrent que ce mot ne peut pas être appli­qué au der­nier concile dans son sens propre et habi­tuel. Il évoque en effet : « un magis­tère qui détruit ce Magistère [de tou­jours], qui détruit cette Tradition » [27] ; « un magis­tère nou­veau ou une concep­tion nou­velle du Magistère de l’Église, concep­tion qui est d’ailleurs une concep­tion moder­niste » [28] ; « un magis­tère de plus en plus mal défi­ni » [29] ; « un magis­tère infi­dèle, un magis­tère qui n’est pas fidèle à la Tradition » [30] ; « un magis­tère qui n’est pas fidèle au Magistère de tou­jours » [31] ; « un magis­tère nou­veau » [32]. Dans une cor­res­pon­dance offi­cielle adres­sée au pré­fet de la Sacrée congré­ga­tion pour la doc­trine de la foi, Mgr Lefebvre a por­té le juge­ment sui­vant : « Un magis­tère nou­veau, sans racine dans le pas­sé, et à plus forte rai­son contraire au Magistère de tou­jours, ne peut être que schis­ma­tique, sinon héré­tique » [33]. Voilà qui est repré­sen­ta­tif de la réflexion menée par Mgr Lefebvre, face à l’am­pleur de ce phé­no­mène inédit intro­duit dans l’Église par Vatican II.

17. Nous accor­dons le cin­quième et le sixième, pour autant qu’il s’a­git d’une véri­té pra­tique et d’une conclu­sion pru­dente, non d’une véri­té spé­cu­la­tive et d’une conclu­sion dog­ma­tique ou théo­lo­gique – sal­vo futu­ro judi­cio Ecclesiæ.

Abbé Jean-​Michel Gleize, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

Sources : Courrier de rome n° 606 de jan­vier 2018

Notes de bas de page
  1. La réflexion menée à l’in­té­rieur de la Fraternité depuis plus de dix ans abou­tit à cir­cons­crire de mieux en mieux les pro­blèmes. Cf. par exemple : MGR LEFEBVRE, « Vatican II. L’autorité d’un concile en ques­tion », INSTITUT UNIVERSITAIRE SAINT-​PIE X, Vu de haut n° 13, 2006 ; Autorité et récep­tion du concile Vatican II. Études théo­lo­giques. Quatrième sym­po­sium de Paris (6–7 au 8 octobre 2005), Vu de haut hors série, 2006 ; FRATERNITÉ SACERDOTALE SAINT-​PIE X, Magistère de soufre. Études théo­lo­giques sur le concile Vatican II, Iris, 2009 ; ABBÉ JEAN-​MICHEL GLEIZE : « Magistère et foi », Courrier de Rome n° 346 (536) de juillet-​août 2011 ; « Une ques­tion cru­ciale », Courrier de Rome n° 350 (540) de décembre 2011 ; « Magistère ou Tradition vivante », Courrier de Rome n° 352 (542) de février 2012 ; « À pro­pos d’un article récent », Courrier de Rome n° 358 (548) de sep­tembre 2012 ; « Pour un Magistère syno­dal ? », Courrier de Rome n° 390 (581) d’oc­tobre 2015.[]
  2. Mgr Lefebvre, « Lettre du 20 décembre 1966 adres­sée au car­di­nal Ottaviani » in J’accuse le Concile, Éd. Saint-​Gabriel, Martigny, 1976, p. 107–111 ; MGR FELLAY, « Déclaration à l’oc­ca­sion du 25e anni­ver­saire des sacres épis­co­paux, le 27 juin 2013 », n° 4 dans Cor unum, n° 106, p. 36 ; ABBÉ JEAN-​MICHEL GLEIZE, Vatican II en débat, 2e par­tie, cha­pitre XI, n° 19, Courrier de Rome, 2012, p. 196.[]
  3. Les idées maî­tresse en sont syn­thé­ti­sées dans la confé­rence don­née le ven­dre­di 4 avril 2014 à l’a­dresse des membres de l’Institut du Bon pas­teur, et publiée sur le site inter­net Catholicae Disputationes : « Le concile Vatican II : renou­veau dans la conti­nui­té avec la Tradition ». Ce pro­pos a été ana­ly­sé et réfu­té en détail dans les deux articles « 40 ans plus tard », et « 40 ans pas­sés autour du Concile », Courrier de Rome n° 382 (572) de décembre 2014.[]
  4. BENOÎT XVI, « Lettre du 10 mars 2009 aux évêques de l’Église catho­lique » dans La Documentation catho­lique (DC) n° 2421, p. 319–320. []
  5. POZZO, ibi­dem, p. 8.[]
  6. ID, ibi­dem, p. 11.[]
  7. Fideliter, numé­ro 46 de juillet-​août 1985, p. 4 ; Cor unum, numé­ros 21, p. 30–32 et 101, p. 29 et sq.[]
  8. MGR LEFEBVRE, Conférence du 2 décembre 1982 à Écône dans Vu de haut n° 13, p. 57.[]
  9. « Conférence à Écône du 12 juin 1984 », Cospec n° 111.[]
  10. SAINT THOMAS D’AQUIN, Somme théo­lo­gique, 2a2æ, ques­tion 104, article 5, cor­pus et ad 3.[]
  11. Gal, I, 8.[]
  12. DC n° 1387, col. 1382–1383 et DC n° 1391, col. 101.[]
  13. DC n° 1410, col. 1 348 ; DC n° 1462, col. 64.[]
  14. DC n° 2350, col. 59–63.[]
  15. MGR FELLAY, « Déclaration à l’oc­ca­sion du 25e anni­ver­saire des sacres épis­co­paux », le 27 juin 2013, n° 4, dans Cor unum, n° 106, p. 36.[]
  16. MGR LEFEBVRE, Ils L’ont décou­ron­né, Éditions Fideliter, 1986, p 23.[]
  17. MGR LEFEBVRE, « Conférence à Écône le 5 octobre 1978 », Cospec, n° 060A et 060B.[]
  18. Les Principes de la théo­lo­gie catho­lique. Esquisse et maté­riaux, Téqui, 1982, p. 423–440.[]
  19. CARDINAL JOSEPH RATZINGER, Entretiens sur la foi, Paris, Fayard, 1985, p. 38.[]
  20. MGR LEFEBVRE, « Lettre du 20 décembre 1966 adres­sée au car­di­nal Ottaviani » in J’accuse le Concile, Éd. Saint-​Gabriel, Martigny, 1976, p. 107–111.[]
  21. MGR LEFBVRE,« Conférence à Écône du 12 juin 1984 », Cospec n° 111.[]
  22. ID., J’accuse le Concile, p. 10.[]
  23. ABBÉ JEAN-​MICHEL GLEIZE, « Une concep­tion col­lé­giale de l’Église vue comme com­mu­nion » dans Institut Universitaire Saint-​Pie X, Vatican II, les points de rup­ture. Actes du Colloque des 10 et 11 novembre 2012, Vu de haut n° 20, 2014, p. 31–44 ; « Évêque de Rome ? », Courrier de Rome n° 376 (566) de mai 2014.[]
  24. ABBÉ JEAN-​MICHEL GLEIZE, Vatican II en débat, 2e par­tie, cha­pitre X, n° 21, Courrier de Rome, 2012, p. 176–178.[]
  25. Cf. « 40 ans pas­sés autour du Concile », Courrier de Rome n° 382 (572) de décembre 2014 ; « Seulement le Magistère ? », Courrier de Rome de février 2016 ; ABBÉ JEANMICHEL GLEIZE, Vatican II en débat, 2e par­tie, cha­pitre XI, n° 28, Courrier de Rome, 2012, p. 204–205.[]
  26. Cf. JEAN-​BAPTISTE FRANZELIN, La Tradition divine, thèse 12, Corollaire, n° 209, Courrier de Rome, 2008, p. 149–150.[]
  27. MGR LEFEBVRE, « Conférence à Écône le 29 sep­tembre 1975 » dans Vu de haut n° 13, p. 23.[]
  28. ID., « Conférence à Écône le 13 jan­vier 1977 » dans Vu de haut n° 13, p. 51.[]
  29. ID., « Conférence à Écône le 13 jan­vier 1977 » dans Vu de haut n° 13, p. 52.[]
  30. ID., « Conférence à Angers le 20 novembre 1980 » dans Vu de haut n° 13, p. 53.[]
  31. ID., « Conférence à Écône le 10 avril 1981 » dans Vu de haut n° 13, p. 55.[]
  32. ID., « Conférence à Écône le 10 avril 1981 » dans Vu de haut n° 13, p. 56.[]
  33. ID., « Lettre du 8 juillet 1987 au car­di­nal Ratzinger » dans Vu de haut n° 13, p. 62.[]

FSSPX

M. l’ab­bé Jean-​Michel Gleize est pro­fes­seur d’a­po­lo­gé­tique, d’ec­clé­sio­lo­gie et de dogme au Séminaire Saint-​Pie X d’Écône. Il est le prin­ci­pal contri­bu­teur du Courrier de Rome. Il a par­ti­ci­pé aux dis­cus­sions doc­tri­nales entre Rome et la FSSPX entre 2009 et 2011.