La messe qui enterre Vatican II

Les Pères du Concile Vatican II durant une des sessions. Crédit: Lothar Wolleh, Wikimedia Commons

Fréquenter la messe tra­di­tion­nelle éloigne du concile, quelques faits d’ex­pé­rience le manifestent.

Cet été est paru un motu pro­prio du pape sur l’usage de la messe tra­di­tion­nelle pour pro­gram­mer ni plus, ni moins… sa dis­pa­ri­tion pro­gres­sive. Et pour cause ? C’est une messe qui enterre Vatican II. La fré­quen­ta­tion de cette messe éloigne en effet du concile (incons­ciem­ment d’abord, puis de manière de plus en plus expli­cite), puisqu’elle est l’expression ache­vée et bien frap­pée de la foi et de la vie catho­lique, dont le concile s’est de fait écar­té, en vou­lant s’adapter à la moder­ni­té. Quelques faits d’expérience le manifestent.

Plus un prêtre célèbre la messe tra­di­tion­nelle, et plus il découvre qu’il n’est pas tel­le­ment le pré­sident d’une assem­blée, mais le ministre de Jésus-​Christ qui s’offre sur la Croix. Est-​ce seule­ment un hasard, si le nombre de prêtres dio­cé­sains chute alors que là où se célèbre la messe tra­di­tion­nelle, là naissent bien plus – pro­por­tion­nel­le­ment par­lant – de voca­tions sacerdotales ?

Plus les fidèles assistent à la messe tra­di­tion­nelle, et plus ils com­prennent que la par­ti­ci­pa­tion active ne consiste pas dans des pos­tures exté­rieures (lire une lec­ture, frap­per des mains…), mais dans une atti­tude pro­fonde d’union à la Croix de Notre Seigneur. Est-​ce seule­ment un hasard, si là où se célèbre la messe tra­di­tion­nelle, là fleu­rissent plus qu’ailleurs, avec l’esprit de sacri­fice, des familles nom­breuses et des voca­tions religieuses ?

Plus les hommes se rap­prochent de la messe tra­di­tion­nelle, et plus ils entre­voient le sens et la gra­vi­té du péché. Est-​ce seule­ment un hasard si les per­sonnes qui arrivent dans nos centres de messe, retrouvent bien sou­vent en même temps le che­min du sacre­ment de péni­tence ? Et n’osent plus, comme ils le fai­saient jusque-​là, com­mu­nier en état de péché sans s’être confessé ?

Plus on pra­tique la messe tra­di­tion­nelle, et plus on y entend la pré­di­ca­tion de la Vérité claire et per­cu­tante de Jésus-​Christ. Est-​ce seule­ment un hasard si bien des fidèles catho­liques mécon­naissent, voire nient des véri­tés essen­tielles de la foi ? Et retrouvent avec la messe tra­di­tion­nelle des idées plus ortho­doxes sur la foi catholique ?

Plus on fré­quente la messe tra­di­tion­nelle, et plus on com­prend que la Royauté de Notre Seigneur n’est pas seule­ment celle du juge­ment der­nier et de la vie éter­nelle, mais qu’elle com­mence déjà ici-​bas sur la terre, dans nos familles et dans nos patries char­nelles. Est-​ce seule­ment un hasard, si là où est célé­brée la messe tra­di­tion­nelle, se sont déve­lop­pées l’an der­nier les ini­tia­tives pour défendre la liber­té de culte dans notre pays ?

Pour le pape François, il fal­lait donc mettre fin à la messe tra­di­tion­nelle pour que ne soit pas enter­ré le concile Vatican II…

Abbé Louis-​Marie Berthe

Source : Apostol n° 156