Tel est le titre d’un article daté du 6 mai sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem pour évoquer le prochain voyage du pape François en Terre Sainte. En effet, c’est la première fois que deux représentants d’autres religions accompagneront un pape en déplacement officiel. Le rabbin Abraham Skorka, recteur du Séminaire rabbinique latino-américain de Buenos Aires, et Omar Abboud, président musulman de l’Institut pour le dialogue interreligieux de Buenos Aires et ancien secrétaire général du Centre Islamique d’Argentine, feront partie de la délégation qui accompagnera le pape François en Terre Sainte, du 24 au 26 mai 2014, a confirmé le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le 4 mai dernier.
« Nous espérons pour notre communauté chrétienne qu’elle ne se contentera pas du ‘show’ qui entourera cette visite, mais qu’elle pourra entendre le message que le pape veut nous laisser », déclarait le 16 avril Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem. Et d’ajouter que bien que « sa visite soit une visite pastorale pour commémorer la rencontre entre Paul VI et le patriarche Athénagoras » et si nous « n’attendons pas qu’il vienne pour résoudre tous les problèmes politiques de la région qui sont tellement grands, nous espérons toujours et nous attendons sa visite avec joie ».
Abraham Skorka et Omar Abboud sont « deux amis d’Argentine avec lesquels il a œuvré pour le dialogue interreligieux en tant qu’archevêque de Buenos Aires. Ils se connaissent depuis plus de 20 ans », précise l’article du Patriarcat latin de Jérusalem. Citant un entretien avec Andrea Tornielli publié par Vatican Insider, en janvier 2014, l’auteur ajoute que le rabbin et le pape « partagent un rêve commun : ‘prier ensemble’ et ‘montrer au monde que cela est possible’ ». Ainsi ils décident d’aller prier ensemble au Mur des Lamentations et à Bethléem. De même Omar Abboud confiait à Vatican Insider, le 3 mai, que cela correspond à l’élan donné par le cardinal Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, « pour créer des espaces afin qu’une culture de la rencontre puisse voir le jour ». Il y a beaucoup à attendre du dialogue entre religions, explique-t-il, car ce n’est pas « un pur show photographique » mais un engagement sans lequel « nous ne pouvons avancer ». Le Patriarcat latin de Jérusalem rappelle qu’en novembre 2012, « lors de violentes tensions entre Israéliens et Palestiniens, le futur pape avait invité juifs, musulmans, protestants et grecs-orthodoxes, à prier ensemble dans la cathédrale de Buenos Aires pour la paix ».
Le 30 avril, lors d’une rencontre sur la communication dans l’Eglise, le P. Lombardi a déclaré au sujet du prochain voyage du pape en Terre Sainte : « Nous n’avons pas encore tout vu de la communication du pape François », estimant qu’on se dirigeait vers de « nouvelles étapes dans la communication du message » du souverain pontife au monde.
Sources : lpj/apic/imedia/radiovatican – DICI n° 296 du 16/05/14