Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
Au cours des journées qui ont précédé cette fête de la Pâque, ce n’est pas sans émotion que nous avons suivi Notre Seigneur. Nous avons suivi Notre Seigneur à la sainte Cène, lorsqu’Il consacrait ses apôtres et en faisait des prêtres pour l’éternité. Nous l’avons suivi au Jardin des oliviers ; nous l’avons suivi encore sur le chemin du Calvaire.
Et comme le dit saint Augustin dans l’une des leçons que nous lisons au cours de ces saintes Journées. Notre Seigneur s’est présenté au cours de ces journées, comme homme. C’est vraiment un homme qui a sué du sang et de l’eau ; c’est vraiment un homme qui a été flagellé ; c’est un homme qui a été présenté aux juifs : Ecce homo : « Voici l’homme ». C’est encore un homme qui a été crucifié, dont le cœur a été percé.
Et c’est pourquoi ceux qui L’ont crucifié, ricanaient en face de la Croix où Il était suspendu, en disant : « Si tu es le Fils de Dieu, descend donc de la Croix et nous croirons en toi ».
Ô les misérables ! Ils connaissaient pourtant, eux, soi-disant du moins, les Écritures. Ils devaient savoir que lorsque le Messie serait sur terre, il serait crucifié. Tout cela avait été prédit dans les Écritures : son cœur serait transpercé ; Il verserait son Sang pour la Rédemption des péchés. Mais que, trois jours après. Il ressusciterait par sa propre force, par sa Toute-Puissance. Comme l’a dit Notre Seigneur : « Je dépose mon âme volontairement et je la reprendrai ».
Et voici que après ces journées, au cours desquelles d’ailleurs, beaucoup de ses disciples, de ses apôtres, l’ont abandonné, ont fui, ont eu peur, voici que tout à coup, Il manifeste sa divinité. Et d’une manière fulgurante. C’est dans toute sa splendeur que Notre Seigneur sort du tombeau. À tel point que les gardes sont terrassés par la splendeur qui sort du tombeau avec le Corps de Notre Seigneur plus éblouissant que le soleil.
Ah, nous aurions bien voulu être présents à cet événement ! Comme nous aurions voulu pouvoir suivre de nos yeux ce qu’ont pu voir ceux qui ont approché Notre Seigneur dans ces moments.
Et voici que devant cet événement, événement unique dans l’histoire de l’humanité, nous devons choisir : Ou nous croyons qu’un homme-Dieu est ressuscité et par conséquent qu’il a manifesté sa divinité, ou nous le refusons.
Eh bien, mes bien chers frères, nous avons choisi. Nous l’avons dit au cours de cette nuit de Pâques, lorsque nous avons renouvelé les promesses de notre baptême. On nous a demandé :
- Croyez-vous en Notre Seigneur qui est ressuscité et qui est monté au Ciel ?
- Nous croyons.
Nous avons répété ce que nos parrain et marraine ont dit pour nous, au jour de notre baptême et nous l’avons fat consciemment. Mais avons-nous songé que cette profession de foi que nous avons répétée au cours de cette nuit, nous engage, comme elle nous a engagés au jour de notre baptême et qu’elle a des conséquences très graves, très importantes ?
Car si nous croyons que Notre Seigneur est Dieu, que c’est vraiment Notre Seigneur Jésus-Christ, le Dieu Tout-Puissant, Celui par qui tout a été fait, qui est ressuscité le jour de Pâques, alors nous devons Le suivre, nous devons lui obéir.
Comme l’ont fait les juifs, lorsque les apôtres leur ont rappelé qu’ils avaient crucifié Notre Seigneur et que les juifs demandaient aux apôtres : « Mais alors, que devons-nous faire ? » Que devons-nous faire ? Et les apôtres leur ont dit : « Vous devez faire pénitence et recevoir le baptême ».
Faire pénitence et recevoir le baptême. Eh oui, désormais, plus aucun homme, aucune âme sur terre ne pourra être sauvé, ne pourra aller au Ciel, ne pourra atteindre le but pour lequel il a été créé, sans recevoir le baptême catholique.
Eh oui, cela est logique, car il faut que le baptême produise la sainte grâce. Il faut que ce baptême donne la grâce. Qu’est-ce que la grâce ? La grâce n’est pas autre chose que notre participation à la nature de Notre Seigneur Jésus-Christ, à sa nature divine. Par le baptême nous devenons participants à la nature de Notre Seigneur Jésus-Christ, à sa nature divine. Et nous avons besoin de cette appartenance pour entrer au Ciel.
Nous ne pouvons plus rien faire, sans Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est le seul intermédiaire. Nous ne pouvons plus accomplir une seule action qui soit méritoire, si nous ne sommes pas avec Notre Seigneur Jésus-Christ.
Voilà les conséquences de la Résurrection. Car il n’y a eu qu’un seul homme qui a pu dire qu’il avait ressuscité par ses propres forces ; qu’il avait déposé son âme et qu’il l’avait reprise. Il n’y a que l’auteur de la vie et de la mort qui est capable de dire une chose semblable, par conséquent Dieu Lui-même.
Si vraiment, c’est Dieu qui est ressuscité, les hommes ne peuvent pas être indifférents à la venue de Dieu qui est ressuscité parmi eux et qui leur dit : « Vous ne pouvez plus rien faire sans moi ». Ceci est très grave.
Et si nous jetons un regard sur ces vingt siècles qui ont suivi la résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ, nous sommes obligés de constater que l’humanité s’est divisée.
Il y a ceux qui croient en Notre Seigneur Jésus-Christ et il y a ceux qui ne croient pas. Et Notre Seigneur l’a dit Lui-même : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ». Oui, parce que nous avons le devoir de croire à Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est un devoir strict et un devoir qui a pour conséquence de nous donner la vie éternelle ou de nous l’enlever pour toujours.
Or nous voyons au cours de l’histoire, que c’est précisément autour de la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ et sur la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, que les hommes se sont divisés. Déjà dans les débuts de l’ère chrétienne, avec Arius, avec Nestorius, avec Eutychès, avec Pelage, toutes ces erreurs qui ont germé dans les débuts de la chrétienté, sont toutes à propos de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Ou bien on n’en fait qu’un Dieu, il n’est pas homme ; ou bien on n’en fait qu’un homme. On veut le réduire à un homme purement et simplement. On veut diviser Notre Seigneur Jésus-Christ. Et tout cela, toujours, pour échapper à sa loi, pour ne plus lui obéir, pour être libéré de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Parce que si nous croyons que Notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu, alors nous devons obéir à sa loi, au Décalogue qu’il nous a donné. Nous devons obéir à notre foi, qui nous oblige à réciter notre Credo. Nous devons obéir aussi à toute l’Église, qu’il a instituée et par laquelle Il nous donne le Saint Sacrifice de la messe et les sacrements. Tout cela nous engage et nous voyons qu’après toutes ces erreurs des débuts de la chrétienté, la lutte contre Notre Seigneur Jésus-Christ s’est développée sous le prétexte d’humanisme au moment de la Renaissance qui a produit le protestantisme, qui, en définitive, a voulu se libérer de la religion chrétienne, par le libre examen de la Sainte Écriture, que chacun pense ce qu’il croit devoir penser lorsqu’il lit la Sainte Écriture ; se libérer de la Sainte Église de Dieu.
Et plus nous avançons et plus nous voyons que les hommes veulent se séparer de Notre Seigneur Jésus-Christ, jusqu’au moment où il deviendra une chose normale, que les sociétés, que les familles ne soient plus chrétiennes, n’acceptent plus Notre Seigneur Jésus-Christ. Et surtout la société, que la société ne soit plus chrétienne ; quelle n’obéisse plus à Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et pourtant tout est entre ses mains. Rien n’échappera à Notre Seigneur Jésus-Christ au jour du Jugement. Ni les princes, ni les rois, ni les empereurs ; ni tous ceux qui ont été les princes des nations, de ce temps et de cette terre, n’échapperont à Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et c’est pourquoi nous devons remettre en honneur, la soumission que nous devons avoir en Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est Lui qui doit régner en nous, en nos personnes, dans nos âmes, dans nos volontés : Il est le Roi. Il est notre Roi, parce qu’il a gagné son royaume par sa Croix et par sa Résurrection. Il est le Roi de nos familles. Nous devons toujours introniser Notre Seigneur Jésus-Christ dans nos familles. C’est Lui le Roi de nos familles. C’est Lui qui a créé les parents, les enfants. Et c’est Lui qui les a rachetés par son Sang.
Dans nos cités, nos cités ont été créées par Notre Seigneur. Toute la société a été créée par Notre Seigneur. Les sociétés sont des créatures, car en définitive, la société civile est une créature de Dieu, comme la famille est une créature de Dieu ; elle doit aussi l’obéissance à Notre Seigneur Jésus-Christ.
Or qu’entend-on dire aujourd’hui ? Et surtout particulièrement depuis le dernier concile ? On veut faire échapper précisément toute la société au règne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Et l’on voudrait estimer, comme étant de même valeur, toutes les religions. Et par conséquent mettre sur le même pied les auteurs des différentes religions. Eh bien cela nous ne le pouvons pas. Parce que seul Notre Seigneur Jésus-Christ est ressuscité : seul Il est Dieu !
Et nous devons tout faire pour que ceux qui ne croient pas viennent à notre croyance, viennent à notre foi. Que nous ayons un esprit missionnaire. Que si vraiment nous croyons que Notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu, nous devons le prêcher partout et essayer d’instaurer son règne partout.
On nous dira : ce n’est pas possible à notre époque. Et nous savons bien que le règne de Notre Seigneur ne sera jamais parfait. Mais nous devons y tendre. Nous non plus nous n’arriverons probablement pas à être tous des saints. Nous aurons toujours des défauts, des tendances au péché. Est-ce que c’est pour cela que nous ne devons pas faire d’efforts pour le devenir ? Ce n’est pas parce que nous avons de la difficulté d’atteindre notre sanctification, que nous devons dire : il est inutile de la rechercher.
Mais c’est la même chose ici dans ce monde. Même si nous avons de grandes difficultés à faire parvenir le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ dans nos sociétés, ce n’est pas une raison pour ne pas rechercher son règne. Car c’est le salut des âmes, des âmes qui, par tous les scandales du monde se perdent. Or, on se demande aujourd’hui : Où est le monde ?
Lorsque l’on nous dit : Les protestants sont nos frères séparés. Lorsque l’on dit aux catholiques : Vous pouvez désormais faire partie de la franc-maçonnerie ; ce n’est plus exclu et il n’y a plus d’excommunication. Vous pouvez introduire dans vos églises des chapelles bouddhistes ou musulmanes, parce que ces gens ont bien droit à avoir leur religion et à pratiquer leur religion comme ils l’entendent.
Mais où est le monde aujourd’hui ? Si Notre Seigneur était encore présent ici-bas, qu’aurait-Il dit ? Est-ce qu’il n’aurait plus prononcé ces paroles : « Le monde me hait et le monde vous haïra parce que vous m’aimez, parce que vous croyez en moi ». Où est le monde ? N’existe-t-il plus ? Mais il n’a jamais existé autant qu’aujourd’hui ; jamais autant qu’aujourd’hui Satan n’a eu d’influence dans notre monde.
Et toute cette influence est contraire à Notre Seigneur Jésus-Christ. Et c’est pourquoi nous devons maintenir notre foi en Notre Seigneur Jésus-Christ.
Nous conclurons en disant que nous devons être fidèles. La fidélité doit être l’apanage des vrais catholiques. D’ailleurs on nous appelle : les fidèles. Nous sommes fidèles. Si nous sommes fidèles, nous devons pratiquer la fidélité. Qu’est-ce que la fidélité ? Sinon maintenir nos engagements, maintenir notre foi, dans ce qui a été – ce qui s’est passé – la fidélité comprend le passé, en elle. Il ne peut y avoir une fidélité sans quelque chose qui ait déjà été dit ou qui est déjà conclu. On est fidèle à sa parole, on est fidèle à sa foi. Alors nous voulons être fidèles à notre foi, à la foi de toujours.
On ne peut pas changer notre foi. Et nous croyons bien qu’aujourd’hui, comme au temps de Notre Seigneur et comme depuis 2.000 ans, Satan et le monde sont déchaînés contre Notre Seigneur Jésus-Christ ; contre ceux qui croient à Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et hélas, aujourd’hui nous le voyons dans l’Église elle-même, non plus en dehors de l’Église, mais à l’intérieur même de l’Église. On limite le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ. On ne veut plus que Notre Seigneur Jésus-Christ règne partout, en toutes les âmes et de toutes les manières, dans tous les domaines.
Tu nobis victor Rex miserere : Ô notre Roi vainqueur, ayez pitié de nous. Oui, qu’il ait pitié de nous et qu’il nous aide à être fidèles. Fidèles dans tout ce qu’il nous a donné dans notre sainte Religion. Fidèles à la Sainte Église, fidèles au Souverain Pontife, successeur de Pierre ; fidèles au Saint Sacrifice de la messe ; fidèles aux sacrements ; fidèles à notre foi, à notre Credo, fidèles au Décalogue – dont on voudrait supprimer certains articles aujourd’hui.
Eh bien , nous promettons aujourd’hui, n’est-ce pas mes bien chers frères, d’être fidèles à ce que l’Église nous a toujours enseigné et de transmettre aux générations futures la foi qui nous a été donnée par nos parents, qui nous a été donnée par nos prêtres, qui nous a été donnée par l’Église depuis vingt siècles.
Nous le demanderons à la très Sainte Vierge Marie – Virgo fidelis – à la Vierge fidèle – elle est restée avec Jésus au pied de la Croix, elle ne s’est pas enfuie, elle n’a pas abandonné Notre Seigneur.
Alors nous demanderons à la très Sainte Vierge d’être aussi toujours avec elle auprès de Notre Seigneur.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.