Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
En cette belle fête de la Pentecôte qui est comme un couronnement de toute la liturgie de l’année, nous pouvons nous demander à juste titre, quelle est l’œuvre du Saint-Esprit, comment caractériser l’œuvre de l’Esprit Saint. Et la Providence elle-même s’est chargée dans l’effusion du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte sur les apôtres, de nous signifier ce qu’est le Saint-Esprit.
Comment définir son action : en sensibilisant la présence de l’Esprit Saint dans les apôtres par ces langues de feu qui apparurent sur la tête des apôtres et des disciples qui étaient avec eux.
Et c’est saint Jean qui exprime de manière très concrète ce que sont ces langues de feu, lorsqu’il dit que le Saint-Esprit qui nous est donné est lucerna ardens et lucens (Jn 5,35) : une lampe ardente et brillante, qui brûle et qui luit, lumière et chaleur, lumière et charité. Voilà ce qu’est l’Esprit Saint.
En effet, ces langues de feu éclairent et réchauffent. Ainsi d’une manière très simple et d’une manière très concrète, nous sommes renseignés sur l’action du Saint-Esprit dans le monde, dans nos âmes.
Le Saint-Esprit éclaire. Comment éclaire-t-il nos âmes ? Il les éclaire par la Révélation divine, par la lumière qu’il infuse dans nos âmes, lumière de Vérité, Vérité naturelle, Vérité surnaturelle. Ce n’est pas seulement la Révélation surnaturelle que le Saint-Esprit nous découvre et qu’il nous découvre particulièrement dans la personne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Car, en définitive, toute la Révélation est faite pour nous faire découvrir Dieu en Notre Seigneur Jésus-Christ, par Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est Dieu Lui-même.
Lumière naturelle, lumière surnaturelle, car le Saint-Esprit a voulu aussi – et les premières paroles de notre Credo le signifient – le Saint-Esprit a voulu nous confirmer dans les vérités naturelles, dans la Création de Dieu, que Dieu a tout fait, les choses visibles et les choses invisibles.
Ainsi l’Esprit Saint est vraiment la Lumière de notre intelligence. Il nous révèle les choses de la nature et Il nous révèle aussi les choses de l’au-delà, les grands mystères que le Bon Dieu a voulu nous révéler, par Notre Seigneur Jésus-Christ : mystère de la Trinité, mystère de l’Incarnation, mystère de la Rédemption, mystère du Ciel, de toutes les réalités de l’au-delà.
Et quelle est la vertu qui dans nos âmes représente cette lumière, c’est notre foi. Et c’est pourquoi notre foi est si importante. Elle est capitale dans notre vie. Elle est le fondement même de notre vie. Si nous n’avons plus cette lumière sur les choses naturelles et sur les choses surnaturelles, nous sommes des aveugles ; nous marchons en cette vie comme des aveugles. Et c’est pourquoi nous sommes tellement attachés à notre foi. Et c’est d’ailleurs l’Écriture Sainte elle-même qui nous le demande. À tout instant. Notre Seigneur demande à ceux qu’il va guérir, à ceux auxquels Il va apporter la santé du corps ou la santé de l’âme : Croyez-vous ? Et croyez-vous en qui ? Croyez-vous en quoi ? Croyez-vous que Jésus est le Fils de Dieu ?
Voilà la seule vérité en définitive qui nous est demandée. Croyez-vous que Jésus est le Fils de Dieu.
Si nous croyons que Jésus est le Fils de Dieu, comme le dit si bien saint Jean dans ses magnifiques Épîtres : Celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu, a Dieu en lui et Dieu demeure en lui. Celui qui ne croit pas que Jésus-Christ est Dieu, celui-là est dans les ténèbres.
Alors nous avons besoin de nous attacher à cette foi d’une manière profonde, d’une manière totale.
Et c’est ce que le prêtre demande à l’enfant baptisé, qui répond par la bouche de ses parrain et marraine : « Que demandez-vous à l’Église ? » – « Nous lui demandons la foi ». – C’est la première question qui nous est posée, lorsque tout enfant nous sommes portés dans les bras de nos parrain et marraine, dans nos églises. Le prêtre, au nom de l’Église, leur demande : « Que demandez-vous à l’Église ? » – « Nous lui demandons la foi ».
Et on veut nous l’arracher cette foi ! On veut nous la diminuer ; on veut l’éteindre par tous les moyens. Et aujourd’hui, il semble que le démon possède tous les moyens pour arracher de nos esprits cette lumière dont nous avons besoin ; cette lumière qui nous est essentielle ; sans laquelle nous ne savons pas pourquoi nous sommes ici-bas ; ce que nous faisons ici-bas, où nous allons ici-bas.
On voudrait nous diminuer Notre Seigneur Jésus-Christ. On voudrait nous diminuer la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, par tous les moyens possibles. Cette lutte continue, elle est terrible, parce que non seulement il y a les ennemis jurés de Notre Seigneur Jésus-Christ qui L’ont crucifié et qui veulent continuer de Le crucifier tout au cours de l’Histoire et qui veulent faire disparaître l’Église et toutes les institutions chrétiennes, ceux-là nous les connaissons ces ennemis et aujourd’hui ils sont réunis dans cette secte que l’on appelle la franc-maçonnerie – nous devons l’appeler par son nom – Ceux-là nous le savons, ce sont des ennemis jurés de Notre Seigneur Jésus-Christ. Mais hélas, il y en a d’autres et de ceux qui pour nous sont peut-être plus dangereux encore. Ce sont ceux qui disent croire en Notre Seigneur Jésus-Christ, ceux qui disent affirmer la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, mais cependant, dans la réalité, dans les faits, font des compromissions avec les ennemis de l’Église et ainsi diminuent la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ, diminuent son action salvatrice, diminuent son sacerdoce. Et alors, conduisent les âmes dans l’erreur, sans qu’elles s’en aperçoivent. Insensiblement les âmes s’éloignent de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Il est plus facile de résister à un ennemi déclaré, que de résister à un ennemi équivoque, ambigu, qui dit affirmer la divinité de Notre Seigneur et qui, en définitive, agit et vit comme s’il n’y croyait pas. Que d’âmes sont ainsi entraînées dans l’erreur aujourd’hui !
Vous le savez bien, toutes ces erreurs modernes qui sont l’œcuménisme, qui sont la liberté religieuse, tout cela diminue la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ, diminue les attributs essentiels de Notre Seigneur Jésus-Christ et vont donc à l’encontre de sa divinité.
Or nous, nous croyons et nous voulons croire à la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ totalement, complètement, avec toutes ses conséquences. Et ces conséquences sont grandes, sont graves pour nous, pour notre vie quotidienne.
Nous devons nous soumettre. La foi est une obéissance et une obéissance totale de notre intelligence qui doit être dans la docilité, vis-à-vis de la Révélation. Cette Révélation – je vous le disais – se résume, c’est saint Jean qui le dit : « elle se résume dans la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ ».
Cela transforme complètement notre vie. Si nous croyons vraiment à la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, à son Sacrifice, à son titre de Sauveur, de Prêtre et de Roi, voilà la foi qui est la nôtre. La foi qui vous est enseignée ici, mes chers amis, pendant les six ans que vous êtes au séminaire. Ce n’est pas autre chose. Toutes les études que vous faites ici, toutes se ramènent à cette Vérité : Vous croyez que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.
Voilà le résumé de toutes vos études. Vous croyez que Jésus est le Sauveur, le Prêtre, le Roi. Moyennant quoi. Notre Seigneur sera le guide de votre vie, la lumière de votre vie. Son Esprit Saint éclairera vos intelligences, vos cœurs, vos âmes, et vous saurez pourquoi vous êtes fait ; ce pourquoi vous êtes prêtre. Ce pourquoi vous devez être le guide des autres. Ce pourquoi vous avez reçu les grâces de l’ordination sacerdotale, que vous êtes marqué du sceau du sacerdoce de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et non seulement l’Esprit Saint éclaire nos intelligences et nous donne cette vertu de foi, mais encore Il brûle nos cœurs de la charité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Car enfin qu’est-ce donc que Notre Seigneur Jésus-Christ, sinon l’amour de Dieu personnalisé ; l’amour de Dieu qui est concrétisé : la charité de Dieu.
Peut-il y avoir une charité plus grande que de donner sa vie pour ceux que l’on aime ? Notre Seigneur Jésus-Christ a donné sa vie pour son Père, sur sa Croix. C’est toute sa vie. C’est son heure. C’est le centre de sa vie, c’est la raison d’être de son Incarnation : Mourir sur la Croix. Il avait soif de cette heure, pour donner son Sang pour nous racheter, pour donner son Sang pour la gloire de son Père, rétablir la gloire de son Père. Jésus est charité. Et alors, nous aussi, nous devons être charité à l’image de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Voilà ce que le Saint-Esprit veut nous enseigner, veut nous communiquer, ce qu’il nous communique par sa grâce, constamment, depuis la grâce du baptême jusqu’à la grâce de la confirmation. La grâce par tous les sacrements et particulièrement par le sacerdoce qui nous configure à Notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous enseigne que nous devons être charité.
Et cette charité a des exigences. Ce n’est pas une charité sentimentale, quelconque. C’est une charité qui s’exprime dans le Décalogue, dans des commandements bien précis, bien nets, une charité totale, une charité complète, qui lutte contre l’égoïsme et l’orgueil.
Par le péché originel nous gardons – dans les suites du péché originel – toutes ces tendances à l’orgueil et à l’égoïsme. La charité combat cet orgueil et cet égoïsme. Elle les combat constamment et nous devons les combattre constamment. Or, là aussi, les ennemis de l’Église, cherchent par tous le moyens, à exalter l’orgueil et l’égoïsme de l’homme. Et devant les commandements de Dieu, les commandements d’amour du Bon Dieu, ils ont inscrit dans les constitutions aujourd’hui des États, ces Droits de l’homme. Droits de l’homme qui sont tout simplement les droits à l’égoïsme et à l’orgueil. À renier toute autorité et à faire ce que l’on veut. Alors, nous refusons ces législations humaines qui se dressent contre la charité du Bon Dieu ; qui se dressent contre le Décalogue.
Alors nous apparaissons – évidemment – comme des gens étranges, qui ne veulent pas admettre ce que tout le monde admet : c’est-à-dire, des assassinats quotidiens, des milliers et des milliers d’enfants assassinés par égoïsme, contre la loi du Bon Dieu, contre la loi d’amour du Bon Dieu. Ces vols manifestes, partout, par tous les moyens, ces écoles dont on veut faire des instruments qui détruisent dans le cœur des enfants la véritable charité.
Alors, nous devons résister à cette entreprise démoniaque, diabolique, contre Notre Seigneur Jésus-Christ, contre son Esprit Saint, contre sa foi, contre sa charité.
Alors, ayons une foi profonde, ayons une charité ardente et alors vous serez de ces lumières : Vos estis lux mundi : Vous êtes la lumière du monde. Le monde attend de vous cet exemple, mes chers amis, ce monde qui s’enfonce dans les ténèbres et dans l’égoïsme, qui marche tout droit vers les ténèbres éternelles, attend de vous cette lumière dont (les hommes) ont besoin. Lumière de la foi, ardeur de la charité. Qu’ils voient en vous des exemples de Notre Seigneur Jésus-Christ, imitateurs de Notre Seigneur Jésus-Christ, remplis de l’Esprit Saint. De cet Esprit qui est descendu sur les apôtres, le jour de la Pentecôte et qui ont (ensuite) donné leur sang pour Notre Seigneur Jésus-Christ ; pour affirmer la Vérité ; que Jésus-Christ est Dieu, est le Fils de Dieu et qu’il n’y en a pas d’autre. Qu’il n’y a pas d’autre voie pour aller au Ciel ; qu’il n’y a pas d’autre dieu au Ciel. Nous devons le répéter à satiété, pour éclairer les âmes, pour affirmer la Vérité de toujours, la Vérité d’aujourd’hui, la Vérité de demain : Christus heri hodie et in sæcula : Jésus-Christ hier, aujourd’hui et dans tous les siècles de l’avenir. Voilà ce que l’Esprit Saint nous enseigne.
Mes bien chers frères, mes bien chers amis, demandons à la très Sainte Vierge Marie qui est remplie de cette Lumière – elle a été remplie du Saint-Esprit – demandons-lui de nous apprendre à croire que son Fils est Dieu, elle qui est la Mère de Dieu.
Peut-elle avoir dans son intelligence, peut-elle avoir dans son cœur un autre nom que celui de Jésus. Tout ce qui peut ternir son amour de Jésus, la Lumière qu’elle a de Jésus, sa vision de Jésus, tout cela est contraire à son être, à l’être de la Vierge Marie elle-même. Et c’est pourquoi elle est contraire à tout ce qui diminue tant soit peu la divinité de son divin Fils, tant soit peu l’honneur de son divin Fils. Elle est jalouse de l’honneur de son divin Fils.
Soyons aussi, comme la très Sainte Vierge Marie, jaloux de l’honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ, de notre Dieu.
Dans les psaumes « Ne donnez pas votre gloire à un autre », nous le disons à Dieu Lui-même. Et nous alors, ne donnons pas à d’autres, la gloire de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.