Mes bien chers frères,
Mes bien chers amis,
C’est avec une grande joie, une profonde émotion que nous nous retrouvons chaque année, à cette époque, à cette date, pour conférer l’ordination sacerdotale aux jeunes diacres qui se sont préparés pendant de longues années à recevoir l’Onction sainte du sacerdoce.
Et nous nous réjouissons non seulement de conférer cette ordination à ceux de la Fraternité, mais aussi à ceux qui ont été préparés avec tant de soin dans les monastères de Dom Gérard et de Dom Augustin.
Si le nombre cette année, paraît moins grand, c’est que, avant-hier, je faisais la même cérémonie dans notre maison de Zaitzkofen, en Allemagne, où j’ordonnais cinq des membres de la Fraternité qui avaient accompli leurs études complètement soit à Weissbad, soit à Zaitzkofen. Et je dois dire que cette cérémonie a été vraiment émouvante, remarquable. Remarquable par la piété de tous les fidèles qui étaient présents, par le nombre aussi des fidèles présents qui, je pense, atteignait au moins trois mille. Nous avons eu vraiment une journée bénie du Bon Dieu. Et je suis sûr que, aujourd’hui aussi – et le ciel le prouve par le soleil que le Bon Dieu nous donne – que le Bon Dieu nous bénit également à Écône comme de coutume.
Mes bien chers frères, nous profitons souvent de cette cérémonie où vous venez de partout, pour faire en quelque sorte le point de la situation, situation de la Fraternité, situation aussi de l’Église. Et nous sommes bien obligé de constater que la Passion de l’Église continue, Passion qui se manifeste même, je dirai, dans la santé du Chef de l’Église. C’est corporellement que le pape souffre en quelque sorte la Passion de l’Église. Dans ces temps douloureux, difficiles, par cet accident incroyable, inconcevable en d’autres temps. Il a fallu que nous, nous vivions une époque où le pape pouvait être en quelque sorte être frappé mortellement. Oui, nous vivons vraiment la Passion de l’Église !
Mais cette Passion se manifeste d’une manière encore plus émouvante, plus dure, plus étonnante, lorsque l’on pense à tout ce qui se passe aujourd’hui dans le monde et qui est favorisée – il faut le dire – par le clergé, par les membres de l’Église.
De même que Notre Seigneur a été trahi par l’un des siens, que Notre Seigneur a été abandonné par les apôtres, lorsque la soldatesque est venue mettre la main sur Notre Seigneur, de même, aujourd’hui, il en est parmi les membres du clergé – et non des moindres – qui trahissent, qui trahissent de nouveau Notre Seigneur Jésus-Christ.
Nous avons pu constater hélas, dans notre cher pays de France, comment à l’occasion des dernières élections, des évêques, des prêtres, des religieux, des religieuses, ont favorisé la venue en France du socialisme. Et qui dit socialisme, dit combat contre Notre Seigneur Jésus-Christ, combat en faveur de l’athéisme.
Ce n’est pas pour rien que le nouveau Président est allé recevoir – comme l’ont dit les journaux – l’onction laïque au Panthéon ! C’est cela qui doit nous inquiéter. Ce ne sont pas les conséquences économiques qui sont peu de chose à côté de ce drame que nous vivons de la lutte contre Notre Seigneur. Il semble que le démon, déchaîné, arrive enfin à son but, par le socialisme qui se généralise dans toutes les nations ; par le communisme qui s’étend aussi dans le monde. Le démon espère ainsi en finir avec la religion catholique et avec Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et malheureusement, encore une fois, nous sommes obligé de constater, qu’aussi bien en Amérique du Sud, que dans les épiscopats d’Amérique du Nord, que dans presque tous les épiscopats – on peut le dire – de l’Europe, ces mouvements de lutte contre Notre Seigneur, sont favorisés volontairement ou involontairement par les épiscopats. C’est là un drame particulier de l’Église de nos jours.
Saint Pie X l’avait déjà annoncé. Désormais les ennemis de l’Église ne sont plus à l’extérieur de l’Église, mais ils sont à l’intérieur. Et il désignait lui-même les séminaires. Et en désignant les séminaires, il désignait nécessairement les professeurs de ces séminaires ; ceux qui par conséquent, formaient le clergé d’alors. Et c’est ainsi que ce clergé formé aux idées modernistes, aux idées libérales en est arrivé au point où nous en sommes aujourd’hui. Nous sommes bien obligé de constater, nous ne pouvons pas nier que cette Passion de l’Église se trouve partout. L’Église souffre partout et elle souffre d’abord – il faut le dire – dans ceux qui dans la Curie romaine, continuent à propager les idées modernistes, en maintenant envers et contre tout ces réformes qui ont été instituées après le concile Vatican II et qui sont en train de détruire l’Église, d’autodétruire l’Église, comme le disait lui-même le pape Paul VI.
Cette autodestruction de l’Église, comment vient-elle, sinon par le clergé lui-même ; sinon par ceux qui sont placés dans les dicastères romains pour protéger la foi de l’Église et qui ne la propagent plus. Est-ce que sont condamnés ces soi-disant philosophes, ces soi-disant théologiens qui corrompent la foi, qui sont de véritables hérétiques, est-ce qu’ils sont poursuivis réellement ? Est-ce que l’on poursuit les évêques qui font un œcuménisme qui n’est ni plus ni moins que la diffusion de l’hérésie, en admettant que les protestants viennent concélébrer avec eux ?
Est-ce que sont condamnés les évêques, qui, lorsqu’ils étaient supérieurs de séminaires, enseignaient la pornographie dans les séminaires ? Et cela, Rome le sait. Et l’on pourrait citer indéfiniment des exemples de ce genre.
Est-ce que sont condamnés les évêques du Mexique, qui dans leur Semaine diocésaine, qui dans les journaux, font des articles en faveur de la révolution, contre le San Salvador, en demandant aux fidèles de donner de l’argent, d’aller eux-mêmes s’ils le peuvent, lutter physiquement contre le gouvernement du San Salvador, pour semer la révolution, pour semer le communisme ?
Mes bien chers frères, nous sommes trahis. Vous, vous êtes trahis, tous les honnêtes gens sont trahis, tous ceux qui ont la foi catholique ; tous ceux qui croient en Notre Seigneur Jésus-Christ ; tous ceux qui veulent défendre la foi en Notre Seigneur ; ceux qui veulent défendre les vérités fondamentales de leur foi dans le véritable catéchisme. Ceux qui veulent défendre la morale ; qui veulent défendre le Décalogue ; ceux qui veulent défendre la véritable Écriture sainte ; tous ceux-là sont trahis.
Trahis par les idées modernistes. Ces idées modernistes remplacent la foi par la recherche, idée purement maçonnique. Nous sommes tous en recherche de la vérité. « Elle n’existe pas. On ne la trouvera jamais ».
Or nous, nous savons qu’elle existe et nous la connaissons et nous voulons maintenir notre foi.
On remplace le Décalogue par les Droits de l’homme. On a maintenant la religion des Droits de l’homme à la place du Décalogue. Or nous savons très bien que les droits de l’homme et la justice dans ce monde n’existeront que par le Décalogue ; lorsque nous accomplissons nos devoirs envers Dieu et envers notre prochain, la justice régnera. Mais non pas dans la lutte contre l’autorité de Dieu et contre toute autorité. Les Droits de l’homme ne sont pas autre chose qu’une lutte contre l’autorité de Dieu et contre toutes les autorités.
On remplace la loi par la conscience. Chacun fait ce qu’il veut ; chacun s’adresse à sa conscience et non plus à la loi. Voilà les idées modernistes que l’on répand dans le monde. Et ainsi, on a voulu nous faire une liturgie dans cet esprit, dans cette esprit de liberté, de pluralisme, en définitive de désacralisation.
(Monseigneur emploie alors un ton véhément et fort).
On ne veut plus adorer Dieu. On ne veut plus reconnaître son autorité souveraine ; on ne veut plus croire en notre Créateur et en notre Sauveur, en notre Rédempteur, en notre juge bientôt.
Et tout cela est favorisé, favorisé par les dicastères romains – peut-être pas tous – mais certainement par ceux du Culte, par ceux des évêques et par ceux des religieux et également par la Secrétairerie d’État.
Car en définitive, qui a promu la liberté de toutes les religions, en Espagne, en Irlande, ici dans l’État du Valais et dans tous les pays où la religion catholique était uniquement retenue comme la seule véritable religion ? On a voulu y établir – encore une fois – ce faux œcuménisme qui est la grande hérésie de notre époque. Et, diffusant cette hérésie, on a détruit ce qui était encore catholique dans les États qui reconnaissaient Notre Seigneur Jésus-Christ comme leur Chef et leur Souverain.
Et tout cela a été favorisé et est encore favorisé par la Secrétairerie d’État. Comment cela se fait, mes bien chers frères, je n’en sais pas plus que vous. Je constate les faits. Je ne cherche même pas les explications ; je constate. Et constatant cela, notre résolution est prise pour toujours !
Qui autem perseveraverit usgue in finem, hic salvus erit (Mt 24,13) : « Mais celui-là sera sauvé qui persévère jusqu’à la fin ».
Celui qui persévère jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Persévérer dans quoi ? Je vous le demande : Persévérer dans la foi catholique ; Persévérer dans ce que Notre Seigneur Jésus-Christ nous a enseigné : qu’il n’y a qu’une seule vraie religion, que les autres religions ont été inventées par le diable pour détourner les âmes de Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est évident ! C’est bien ce que dit encore le pape saint Léon dans la leçon d’aujourd’hui de (la fête) de saint Pierre et saint Paul que : « Rome était avant la venue de Pierre et de Paul l’endroit où l’on reconnaissait tous les dieux et que c’était le diable qui était l’auteur de cette invention pour maintenir les hommes dans l’erreur. Et Rome est devenue la maîtresse de Vérité ». Voilà ce que dit saint Léon.
Alors nous devons maintenir notre foi catholique, persévérer jusqu’au bout. Et pour maintenir notre foi catholique, mes chers amis, c’est à vous que je m’adresse, vous qui allez être ordonnés prêtres dans quelques instants : Quel est le moyen ? Maintenir votre Sainte Messe !
Oh ce n’est pas parce que votre messe est du rite latin ; il y a d’autres messes dans d’autres rites. Mais ces rites contiennent tous les vérités de notre foi catholique et ils les proclament.
Alors qu’aujourd’hui, ce nouveau rite, infesté par l’œcuménisme – par un faux œcuménisme – ne proclame plus notre foi comme la messe de toujours. Et c’est comme cela que nous constatons que les fidèles sont en train de perdre la foi. Plus ou moins rapidement, selon la manière dont les prêtres s’efforcent de garder la Tradition, mais les conséquences viennent ; elles sont claires, évidentes.
Alors que faudra-t-il faire ? Eh bien, il faut maintenir notre Sainte Messe de toujours. C’est elle qui est la pierre fondamentale de l’Église. C’est elle qui est le trésor que Notre Seigneur Jésus-Christ nous a donné :
Hic est enim calix Sanguinis mei, novi et æterni testamenti : Du nouveau et de l’éternel Testament. Voilà le testament de Notre Seigneur Jésus-Christ : son Sang répandu pour nous, pour la rémission de nos péchés.
C’est en cela que vous croirez, mes chers amis. Faisant cela, vous croirez au Sacrifice de la messe, au Sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ renouvelé par vous-même. Pauvres pécheurs ! Nous sommes tous de pauvres pécheurs. Comment le Bon Dieu peut-il nous donner un pouvoir semblable ; de faire venir son Corps, son Sang, sur nos autels, afin qu’ils servent à la rémission de nos péchés, qu’ils contribuent et continuent pour la rémission de nos péchés.
Et puis vous maintiendrez ce sens profond de votre Saint Sacrifice de la messe qui n’est autre que la grande charité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
En prononçant les paroles de la Consécration, vous penserez au dernier soupir de Notre Seigneur Jésus-Christ. Vous penserez à son Cœur transpercé. Peut-on manifester un plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime. Notre Seigneur Jésus-Christ a d’abord donné sa vie pour son Père, pour la gloire de son Père, pour rétablir la gloire de son Père. Jamais le Père n’a reçu une gloire aussi grande que lorsque Notre Seigneur a exhalé son dernier soupir et lorsque son Cœur a été transpercé. C’est pour Lui qu’il a fait cela.
Vous aussi, vous offrirez toutes vos vies à Dieu d’abord, à Dieu. Et par conséquent, dans un esprit de prière, dans un esprit d’adoration, dans un esprit d’humilité, dans un esprit de sainteté.
Et puis ensuite, eh bien vous irez porter la parole de l’Évangile, porter votre foi, si bien exprimée dans le catéchisme du concile de Trente qui sera la base de votre enseignement. Portez la lumière de la foi, pour attirer à la lumière de la charité ; pour attirer au feu de la charité. Ce feu embrasera vos cœurs et vos âmes, et vous irez porter la grâce du Bon Dieu, par le baptême, par les sacrements, par le sacrement de pénitence particulièrement.
On ne confesse plus aujourd’hui. (Il y a) des pays entiers, comme la Hollande où l’on ne confesse plus. Les catholiques sont depuis deux, trois, quatre ans, sans se confesser et ils vont communier quand ils en ont l’occasion. Et cela on peut le dire du monde entier, du monde catholique entier.
Alors vous permettrez aux âmes, de déverser dans votre cœur les secrets de leur conscience et vous laverez ces âmes par le Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, par votre absolution. S’il vous faut rester des journées entières au confessionnal, c’est le plus beau service que vous puissiez rendre aux âmes et à l’Église.
Et puis vous donnerez surtout, par le Saint Sacrifice de la messe la sainte Communion, le Corps même de Notre Seigneur Jésus-Christ avec tout le respect qu’on Lui doit. Lui qui est notre Dieu, qui est notre Sauveur, notre Rédempteur. Et vous apprendrez aux âmes le Sacrifice. On ne parle plus du Sacrifice de la messe ; on parle d’une eucharistie, d’une communion, d’un partage. Ce n’est pas cela dont il s’agit dans la Sainte Messe. Il s’agit du Saint Sacrifice, du Sacrifice de Notre Seigneur. L’esprit du Sacrifice, c’est l’esprit catholique. Là où il n’y a pas de sacrifice, il n’y a plus de catholicisme. Et vous le savez bien, mes bien chers frères, et vous en êtes un exemple, un magnifique exemple.
Partout où je passe, où j’ai l’occasion de passer, je retrouve cette ambiance de personnes qui ont la foi, qui veulent garder la foi. Nous retrouvons ces belles familles chrétiennes, avec de nombreux enfants, d’où sortent les vocations religieuses, d’où sortent les vocations sacerdotales. Comme cela est beau !
Voilà ce que fait l’Église. Voilà ce que produit la grâce de Notre Seigneur, par la Sainte Messe et par la Sainte Communion. Car il ne faut pas oublier, mes bien chers frères, que le sacrement de mariage a son symbole, son image, sa signification dans le Calvaire. Notre Seigneur a donné naissance à son Épouse et s’est uni à son Épouse, au Calvaire en répandant son Sang, par son Cœur transpercé, son Sang et l’eau qui coulaient de son Cœur. Voilà le symbole du mariage, des noces mystiques de Notre Seigneur avec son Épouse (l’Église).
Par conséquent, la grâce du sacrement de mariage se renouvelle au Sacrifice de la messe. Les foyers chrétiens, ne peuvent pas alimenter la grâce du sacrement de mariage sans assister fréquemment à la Sainte Messe. Et c’est ce que vous faites et nous vous en félicitons. Et c’est ce qui fait que ces familles que l’on appelle traditionalistes – qui sont tout simplement catholiques – ont de nombreux enfants et rayonnent la joie, la paix et sont à l’origine de ces nombreuses vocations que nous avons dans nos séminaires, qui sont ici et qui sont dans les monastères ; qui sont dans les congrégations religieuses que nous connaissons, toutes ces religieuses qui sont ici présentes, qui ont de nombreuses vocations.
Vous serez des soutiens, mes chers amis, de ces foyers chrétiens, et en même temps des modèles. Et je voudrais finir sur ces paroles. Vous avez étudié, vous vous êtes penchés sur les Livres saints, sur ces livres qui sont à la base de la doctrine de l’Église, livres de philosophie, de théologie ; vous avez interrogé vos professeurs ; vous avez éclairé votre intelligence ; vous avez augmenté votre foi et vous vous sentez profondément attachés à l’Église, au Souverain Pontife, à tous les évêques – dans la mesure où ils demeurent catholiques – donc à toute l’Église, à Rome ; Rome qui ne peut pas se séparer de l’Église. Vous vous sentez attachés à toutes ces valeurs fondamentales qui ont fait toute l’Histoire de l’Église pendant vingt siècles et que vous voulez transmettre.
C’est pour cela que vous êtes traditionalistes, comme le disait si bien saint Pie X : « Le catholique est traditionaliste, parce que l’Église est une tradition ». Alors vous transmettrez cela à toutes les âmes qui s’adresseront à vous, mais vous ne serez rien, mes chers amis, sans la sainteté.
Vous aurez beau avoir une intelligence très éclairée, une connaissance de la philosophie, de la théologie, de l’Écriture sainte, du Droit canon, extraordinaire, vous ne ferez rien, si vous n’avez pas la sainteté.
Et voyez comme modèle de la sainteté pour le sacerdoce, la très Sainte Vierge Marie. Pourquoi ? Parce que voyez comment Dieu, comment Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même a voulu préparer sa mère pour qu’elle soit digne de Le recevoir. Elle a été immaculée dans sa conception ; elle n’a jamais eu la domination du péché, ni du démon. Son âme est pure, son âme est sainte, son âme est vraiment divine. Le Saint-Esprit l’habite, la Trinité Sainte l’habite avec joie dans cette âme qui n’a jamais connu le péché. Et par son Fiat, préparée dans sa virginité totale, elle prépare la venue du Seigneur, elle a accepté la venue du Seigneur.
Alors, vous aussi, vos lèvres prononçant les paroles de la Consécration, répètent en quelque sorte le Fiat de la Vierge Marie, et fait venir Jésus Lui-même sur l’autel ; Jésus auquel vous pourrez vous unir avant de Le donner et de Le distribuer aux âmes.
Alors si le Bon Dieu a voulu que la Vierge Marie fut d’une sainteté admirable, d’une sainteté qui dépasse la sainteté de toutes les créatures, vous, prêtres, prêtres de Jésus-Christ, vous qui allez faire venir Notre Seigneur Jésus-Christ sur l’autel, vous devez aussi être saints. On ne peut pas concevoir un prêtre qui ne soit pas saint ; qui ne recherche pas la sainteté ; qui ne recherche pas l’humilité, comme celle de la très Sainte Vierge Marie.
Respexit humilitatem ancillæ suæ : Il a regardé. Il a considéré mon humilité, l’humilité de sa servante, dit la Sainte Vierge. Oui, elle peut chanter la gloire de Dieu, parce qu’elle a été humble.
Alors vous aussi, vous serez des cœurs humbles. Parce que ces grâces que vous allez recevoir, vous ne les devez pas à vous-même, vous les devez à Dieu. Vous avez été choisis par Dieu. Et c’est par la Vierge Marie aussi que vous allez les recevoir.
Comme les apôtres au Cénacle, entourant la Vierge Marie, ont reçu les grâces qu’ils ont reçues par la Vierge Marie, vous aussi, dans quelques instants ; par l’imposition des mains de l’évêque et par les paroles du sacrement de l’ordination, vous recevrez l’Esprit Saint et vous Le recevrez par votre très Bonne Mère du Ciel, la Très Sainte Vierge Marie.
Alors, demeurez unis à la Vierge, comme les apôtres autour d’elle dans le Cénacle ; demeurez avec elle pendant toute votre vie et vous ferez ainsi un magnifique apostolat et ainsi, persévérant jusqu’à la fin, vous serez sauvés vous aussi avec toutes les âmes que vous aurez sanctifiées.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.