Déjà auteur, dans la même collection, d’une dizaine de livrets pour méditer avec les saints et les temps de l’année liturgique, l’abbé Troadec vient de publier aux éditions Via Romana « Prier avec les psaumes ». Présentation.
Monsieur l’abbé, qu’est-ce qui vous a amené à écrire ce livret ?
Les psaumes forment la substance de l’office divin et du bréviaire. Les prêtres, les religieux, les religieuses se nourrissent de cette prière quotidiennement, mais les fidèles ont souvent du mal à saisir la richesse qu’elle renferme. Aussi, il m’a semblé opportun de les aider à la découvrir.
En quoi consiste le psautier ?
Il renferme 150 psaumes, c’est-à-dire 150 poèmes qui chantent la gloire de Dieu.
Qui les a composés ?
David en a été l’auteur principal, mais certains psaumes ont été composés avant lui comme le psaume 89 que l’on doit à Moïse, et d’autres à l’inverse sont plus récents.
Les psaumes sont donc une prière de l’Ancien Testament. En quoi peuvent-ils nous intéresser aujourd’hui pour nous qui vivons après la venue du Christ ?
Les psaumes ont été écrits dans l’Ancien Testament, mais Dieu est au-dessus du temps. Ils ont donc une dimension intemporelle. Par ailleurs, les psaumes renferment comme la quintessence de la Bible. Aussi, vous avez des psaumes historiques, des psaumes prophétiques et des psaumes de sagesse. Les psaumes prophétiques tracent le portrait de Notre-Seigneur et même les autres se réfèrent aussi à lui d’une certaine manière comme le dit saint Augustin.
Par ailleurs, le Christ a récité les psaumes, au Temple, dans la synagogue et jusque sur la croix. L’Eglise prolongeant la prière du Christ dans le temps, elle utilise, elle aussi, à bon droit les psaumes dans sa liturgie.
Comment vous y êtes-vous pris pour commenter les psaumes ?
Plutôt que d’en choisir quelques-uns et de les commenter verset par verset comme je l’ai fait avec mes séminaristes lorsque j’enseignais au séminaire de Flavigny, j’ai préféré les aborder par thème.
Quels thèmes avez-vous choisi ?
Saint Augustin voyant dans les psaumes le portrait de Jésus-Christ, j’ai pensé présenter tout d’abord Jésus dans sa Passion, puis dans sa Résurrection. Jésus a dit aux disciples d’Emmaüs que l’on parlait de lui dans les psaumes, aussi il m’a semblé intéressant de découvrir les passages en question.
Ensuite, j’ai suivi la chronologie de l’année liturgique à partir de Pâques. J’ai donc cherché ce qui dans les psaumes pouvait se rapporter au Ciel, au chemin qui y conduit, puis à la Pentecôte et à l’Eucharistie. J’ai également abordé la question de la transformation opérée dans l’âme du baptisé.
Votre dernier chapitre est intitulé : La loi de Dieu dans les psaumes, puis vous mettez en sous-titre : Dieu de crainte, Dieu d’amour. On entend assez souvent des personnes dire que le Dieu de l’Ancien Testament serait un Dieu de crainte et celui du Nouveau, un Dieu d’amour. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Dans son livre, L’Ermitage, un moine écrit que cette opposition est factice. Dieu par définition ne change pas. Il reste ce qu’il était dans l’Ancien Testament, semper idem.
A la lecture des psaumes, on s’aperçoit que Dieu veut qu’on le craigne, mais surtout qu’on l’aime. Comme le dit le Psalmiste lui-même, « la crainte est le commencement de la sagesse » « Initium sapientiae timor Domini » (Ps 110).
Mais c’est vrai que l’on se rend bien compte que le Psalmiste était profondément imprégné de l’amour de Dieu.
Et aujourd’hui encore, la crainte de Dieu est utile pour susciter en nous un grand respect à son égard et pour résister à certaines tentations parfois très fortes, mais aujourd’hui également, l’amour de Dieu est le moteur le plus puissant pour nous acheminer vers le Ciel.
A quelle source avez-vous puisé pour commenter les psaumes ?
Il n’y a pas de livre de l’Ecriture sainte qui ait été plus commenté que le Psautier. Aussi, ai-je eu l’embarras du choix. L’auteur qui est vraiment le spécialiste des psaumes et qui a fait un travail de synthèse remarquable, c’est saint Robert Bellarmin, un Jésuite du XVIe siècle et du début du XVIIe.
Je l’ai cité abondamment, mais je n’ai pas omis les auteurs que je connais le mieux comme saint Jean Chrysostome, saint Augustin, saint Thomas d’Aquin, Bossuet, Bourdaloue…
Vos livrets sur l’année liturgique sont facilement abordables. En revanche, cette étude des psaumes n’est-elle pas réservée à des intellectuels et à des spécialistes de l’Ecriture sainte ?
D’après les échos des premiers lecteurs, les commentaires que j’ai donnés sont tout à fait compréhensibles pour des personnes non initiées aux saintes Ecritures. Mon but en écrivant ce livret n’était pas de faire un travail d’exégète, mais plutôt de pasteur, désireux de faire connaître la doctrine catholique à nos contemporains qui ont soif de nourrir leur foi.
Ce livre allie la piété et la doctrine selon la célèbre devise du séminaire de France au temps du père le Floch : pietas cum doctrina au début du XXe siècle. « La piété avec la doctrine ».
Je vois que votre livret a la même dimension que vos livrets sur l’année liturgique. Vous avez donc vu le côté pratique pour l’utilisation de ce livret.
Tout à fait. Il est léger, facile à manipuler. Je pense que l’un des usages possibles du livret est de le prendre comme base pour la méditation du temps de la Passion et durant le temps pascal.
Prier avec les psaumes
10×16 cm
216 pages
Prix public : 10 €
Pour commander le livre :
Ou écrire au prieuré Saint-Yves : 26, rue des Sittelles 29490 Guipavas (prix de 12€, port compris).