Éditorial du N° 61 Mars 2021- Aux Sources du Carmel

Quel est donc notre devoir à nous, enfants de Dieu, sinon de glo­ri­fier Dieu ?

Cher frère, Chère sœur,

Chaque jour, lors de la réci­ta­tion du petit office ou de notre cha­pe­let, nous deman­dons que la Trinité sainte soit glo­ri­fiée. Afin de vous aider à mieux sai­sir ce qu’est cette gloire divine, les pages qui suivent vous en entretiendront.

Que votre prière et toute votre vie soient une louange de gloire à la très sainte Trinité : « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux ! » [Lc, 2, 14.]. Dans son ouvrage Le Saint Rosaire, le R.P. Poupon com­mente ces paroles angé­liques en ces termes : « La gloire est le pri­vi­lège des êtres qui, par leurs qua­li­tés splen­dides, attirent l’attention, la louange des autres et offrent en par­tage le rayon­ne­ment de leur per­son­na­li­té. Elle est par excel­lence l’apanage de Dieu : sa Gloire coïn­cide avec sa propre Vie Trinitaire et, en ver­tu de sa bon­té toute gra­tuite, irra­die dans ses créa­tures angé­liques et humaines. Le soleil rayonne clar­té et cha­leur sur notre pla­nète, ain­si Dieu, « Soleil des esprits », rayonne-​t-​il sa clar­té et son amour, et ce rayon­ne­ment consti­tue un don divin qui ne pro­fite pas à Dieu, mais à ses créa­tures. Dès lors, en fai­sant ses actions, comme il se doit, pour une plus grande gloire de Dieu, on ne sau­rait pré­tendre appor­ter un pro­fit à Dieu, ni ajou­ter un brillant à la clar­té de son être ou une joie sur­éro­ga­toire à sa béa­ti­tude.
Jésus lui-​même, par sa Nativité, n’enrichit pas la gloire intime de Dieu, dont il est la Splendeur per­son­nelle. Mais il vient en réta­blir le rayon­ne­ment et, à cette fin, dis­si­per le brouillard épais de l’égoïsme et détruire les para­sites nom­breux qui s’y opposent. Il le fera d’autant mieux qu’il est lui-​même par­fai­te­ment dépouillé de tout éclat, de toute puis­sance ter­restre ; et s’il ne peut, de suite, par sa sainte Humanité, rayon­ner la gloire de Dieu, il en pro­voque une mani­fes­ta­tion exté­rieure par le minis­tère des anges et se choi­sit une média­trice de glo­ri­fi­ca­tion divine, Marie, qui par son émi­nente pau­vre­té, assure libre pas­sage au rayon­ne­ment lumi­neux et ardent du mys­tère. 
»[R.P. Poupon, Le Saint Rosaire, Lyon-​Paris, 1951, p.117–118.)

Rappelons la notion de la gloire : la gloire est une connais­sance qui rend illustre en pro­vo­quant la louange.

Or il est impos­sible de se rendre compte de la nature de la gloire divine, pro­cu­rée à Dieu par l’âme juste, sans avoir d’abord com­pris la nature de la gloire de Dieu, en Dieu Lui-même.

Dieu trouve en Lui-​même sa gloire essen­tielle et intrin­sèque. Dieu qui est l’Être par essence, est infi­ni, et pré­ci­sé­ment parce qu’Il est infi­ni, la gloire qu’Il ne peut pas ne pas se pro­cu­rer, est infi­nie à son tour. Mais en plus de cette gloire, Dieu jouit d’une gloire extrin­sèque qui est acci­den­telle à son Être. Cette gloire ne lui est aucu­ne­ment néces­saire. Toutefois, elle doit se réa­li­ser en Lui, dès qu’Il a posé l’acte de créa­tion. Mais cette gloire pro­cu­rée à Dieu par une réa­li­té créée est com­prise, d’une façon émi­nente et trans­cen­dante, dans l’infinité de la gloire qui Lui est intrin­sèque. La gloire essen­tielle de Dieu est par­faite. Plus la gloire acci­den­telle se rap­proche de la gloire essen­tielle, plus elle est par­faite et intime à Dieu. Or, c’est cette per­fec­tion et cette inti­mi­té que Dieu veut réa­li­ser par Lui-​même dans l’âme juste, ici-​bas, dans les obs­cu­ri­tés de la foi, là-​haut, dans la lumière de la gloire. « Moi, dont le nom est Yahvé, je ne céde­rai pas ma gloire à un autre. » [Is., 48,11.).

Quel est donc notre devoir à nous, enfants de Dieu et qui plus est, ter­tiaires, sinon de glo­ri­fier Dieu ? Mais com­ment Le glo­ri­fier ? Par nos louanges, par notre vie toute entière : « Faites tout pour la gloire de Dieu. » [1 Cor.,10,31.]. « Que celui qui se glo­ri­fie, se glo­ri­fie dans le Seigneur. » [2 Cor. 10, 17.]. Cela sup­pose que nous pra­ti­quions ces ver­tus si agréables à Dieu que sont l’humilité, la cha­ri­té. Faisons ain­si rayon­ner la gloire de Dieu, par une vie toute don­née à Lui, qui mani­fes­te­ra les per­fec­tions divines dont nos ver­tus ne sont qu’un reflet : la bon­té, la misé­ri­corde, la jus­tice, la sagesse… Ayons ce zèle de la gloire de Dieu chan­tée par les anges et les saints, et par la Reine du Carmel dans son Magnificat. « Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à votre nom don­nez gloire. » [Ps. 113.].

† Je vous bénis.

Retraites carmélitaines

Retraites mixtes (hommes et dames), ouvertes prin­ci­pa­le­ment aux ter­tiaires du Carmel mais aus­si aux per­sonnes inté­res­sées par la spi­ri­tua­li­té du Carmel.

Inscriptions et ren­sei­gne­ments auprès de M. l’ab­bé Dubroeucq,
direc­teur du Tiers-​Ordre du Carmel.

M. l’ab­bé Dubroeucq
Séminaire Saint-​Curé-​d’Ars
rue Saint Dominique
21150 Flavigny-​sur-​Ozerain
tél : 03 80 96 20 74