Pourquoi moi, ne suivrais-​je pas Notre-​Seigneur plus complètement ?

Premier article de la série sur les voca­tions sacerdotales

La vie des saints, la vie de ceux qui ont vrai­ment don­né toute leur vie est inex­pli­cable humai­ne­ment par­lant, cela ne peut s’expliquer que par la grâce, même votre voca­tion, votre venue ici, la voca­tion du prêtre ne peut pas s’expliquer sans une grâce particulière !

Pourquoi êtes-​vous venus ici ?

Parce que vous avez sen­ti en vous un appel du bon Dieu : « Aime-​moi un peu plus, aime-​moi un peu plus que les autres, donne-​toi à moi com­plè­te­ment, pas un peu seule­ment mais tota­le­ment, toute ta vie, toute ton acti­vi­té tu me la don­ne­ras « .

Cet appel a reten­ti dans vos cœurs, vous l’avez enten­du, vous vous êtes dit : « Pourquoi moi, je ne sui­vrais pas Notre-​Seigneur davan­tage, plus com­plè­te­ment ? « .

C’est cela la voca­tion sacer­do­tale n’est-ce pas : mon­ter à l’autel, offrir notre sacri­fice et nous offrir aus­si en vic­time avec le Sacrifice, avec la Victime qui s’offre sur l’autel, c’est cela la voca­tion du prêtre ! Vous avez donc enten­du cet appel et vous n’avez pu l’entendre qu’à cause de la grâce sur­na­tu­relle ; c’est pour­quoi le monde ne peut pas vous com­prendre, c’est pour­quoi le monde quand il vous regarde dit : je ne vois pas ce qui leur a pas­sé par la tête pour revê­tir une sou­tane, pour aller s’enfermer dans un sémi­naire, qu’est-ce qu’ils peuvent aller faire, qu’est-ce qu’ils ont pu ima­gi­ner, qu’est-ce qu’ils croient, n’est-ce pas ?

Les gens ne peuvent pas com­prendre les voca­tions, ce n’est pas possible.

Refuser les plai­sirs des sens, refu­ser la richesse, vou­loir vivre dans la pau­vre­té, vou­loir vivre dans la pri­va­tion, vou­loir vivre uni­que­ment pour les autres et non pas pour soi, c’est invrai­sem­blable, invrai­sem­blable, ils ont per­du la tête !

Les gens ne peuvent pas com­prendre la voca­tion, c’est un mys­tère pour eux, un grand mys­tère et pour­tant c’est sur­tout par cet exemple que nous pour­rons peut-​être des­siller les yeux de ces gens qui vivent d’une manière égoïste et qui vivent en eux : tout de même, s’il y a des gens qui, à ce point-​là, aiment le bon Dieu, au point de tout quit­ter pour se don­ner à Notre Seigneur, il faut croire qu’il y a quelque chose qui existe, un amour qui, là, enfin qui repré­sente une réa­li­té, qui repré­sente une véri­té, cela peut peut-​être leur des­siller les yeux !

[Mgr Lefebvre, Conférence spi­ri­tuelle, juin 1974]

Source : fsspx​.ch

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.