Fête de Saint Joseph artisan

Voici quelques textes remar­quables qui nour­ri­ront notre dévo­tion envers saint Joseph, arti­san, ain­si qu’une belle prière de saint Pie X qui nous encou­ra­ge­ra à sanc­ti­fier notre devoir d’état.

En ce temps-​là, Jésus étant venu dans son pays, il les ins­trui­sait dans leurs syna­gogues, de sorte qu’ils étaient dans l’admiration et disaient : D’où viennent à celui-​ci cette sagesse et ces miracles ? N’est-ce pas là le fils du char­pen­tier [1] ?

Homélie de saint Albert le Grand, Évêque

« Le jour du sab­bat, il entra dans la syna­gogue où tous se réunissent afin d’écouter. Et tous, dans la syna­gogue, fixaient les yeux sur lui. Mais les uns le fai­saient par dévo­tion, d’autres par curio­si­té, et d’autres l’observaient pour prendre en défaut ses paroles. Et les scribes et les pha­ri­siens disaient au peuple qui avait déjà conçu pour lui de la foi et de la dévo­tion : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » Ils marquent leur mépris et le dési­gnent sans dai­gner le nom­mer : Le Fils de Joseph ; l’évangéliste est moins com­plet ici que dans le texte qu’il avait connu chez Matthieu aus­si bien que chez Marc : « N’est-ce pas là le fils du char­pen­tier ? N’est-ce pas là le char­pen­tier, le fils de Marie ? » Tout cela est dit avec mépris. Joseph fut char­pen­tier, gagnant sa vie par son métier et le tra­vail de ses mains, au lieu de man­ger son pain dans le loi­sir et les délices, comme fai­saient les scribes et les pha­ri­siens. Marie aus­si gagnait sa vie par sa que­nouille et par l’habileté de ses mains. Le sens est donc celui-​ci : Cet homme de mépri­sable et très pauvre extrac­tion, ce ne peut être le Christ Seigneur, qui a reçu l’onction divine. Et par consé­quent on ne doit pas ajou­ter foi à un homme aus­si gros­sier et aus­si bas. Cependant le Seigneur était char­pen­tier. Car le pro­phète a dit de lui : « C’est toi qui agen­ças l’aurore et le soleil. »

Grandeur de saint Joseph, par saint Bernard de Clairvaux

« Il est de la mai­son de David, pré­cise l’évangéliste (Lc 1, 27). Oui, notre Joseph des­cen­dait vrai­ment de David, de race royale, de noble sang, de cœur plus noble encore. Vraiment un fils de David (Mt 1, 20) qui ne dégé­né­rait pas de son père David. Je le répète, un fils de David, pas seule­ment par la chair, mais par la foi, la sain­te­té, le don de soi. Tel un autre David, le Seigneur le trou­va un homme selon son cœur (Act. 13, 22), à qui il put confier en toute sécu­ri­té le secret le plus caché et le plus sacré de son cœur. Comme à un autre David, il lui décou­vrit les pen­sées cachées et incon­nues de sa sagesse (Ps 50, 8), et il lui accor­da de ne point igno­rer le mys­tère qu’aucun prince de ce monde n’a connu (1 Co 2, 7–8). Pour finir, ce que beau­coup de rois et de pro­phètes ont vou­lu voir et n’ont pas vu, entendre et n’ont pas enten­du (Lc 10, 24), Dieu lui don­na non seule­ment de le voir et de l’entendre, mais même de le por­ter, de le conduire, de le prendre dans ses bras, de le cou­vrir de bai­sers, de le nour­rir et de le garder ».

Pie XII, à l’occasion de l’institution de la fête de saint Joseph artisan, le 1er mai 1955

« A son exemple, en effet, ceux qui exercent les pro­fes­sions labo­rieuses doivent apprendre selon quel plan et quel esprit ils doivent accom­plir leur charge afin qu’en obéis­sant tout d’abord à l’ordre de Dieu, ils sou­mettent la terre et contri­buent à la pros­pé­ri­té éco­no­mique, tout en gagnant en même temps les récom­penses de la vie éter­nelle. Et le gar­dien pré­voyant de la Famille de Nazareth n’abandonnera pas ceux qui sont ses com­pa­gnons de métier et de tra­vail : il les cou­vri­ra de sa pro­tec­tion et il enri­chi­ra leurs mai­sons par les richesses célestes ».

Très à pro­pos, le Souverain Pontife a ordon­né de célé­brer cette fête le 1er mai, jour qu’ont adop­té les asso­cia­tions de tra­vailleurs. On peut donc en espé­rer que ce jour, consa­cré à saint Joseph tra­vailleur, n’exaspérera plus les haines ni n’excitera les conflits désor­mais, mais que, reve­nant chaque année, il invi­te­ra tous les hommes à accom­plir de plus en plus ce qui manque à la paix civile, et même qu’il sti­mu­le­ra les gou­ver­nants à réa­li­ser acti­ve­ment ce que réclame le bon ordre de la com­mu­nau­té humaine.

Prière de saint Pie X

Glorieux saint Joseph, modèle de tous ceux qui sont voués au tra­vail,
obtenez-​moi la grâce de tra­vailler en esprit de péni­tence
pour l’ex­pia­tion de mes nom­breux péchés
tra­vailler en conscience,
met­tant le sens du devoir au-​dessus de mes incli­na­tions
tra­vailler avec recon­nais­sance et joie,
regar­dant comme un hon­neur d’employer et de déve­lop­per par le tra­vail
les dons reçus de Dieu
tra­vailler avec ordre, paix modé­ra­tion et patience,
sans jamais recu­ler devant la las­si­tude et les dif­fi­cul­tés
tra­vailler sur­tout avec pure­té d’in­ten­tion et avec déta­che­ment de moi-​même,
ayant sans cesse devant les yeux la mort et le compte que je devrai rendre
du temps per­du, des talents inuti­li­sés, du bien omis
et des vaines com­plai­sances dans le suc­cès, si oppo­sées à l’œuvre de Dieu.
Tout pour Jésus, tout pour Marie, telle est ma devis. Amen.

Notes de bas de page
  1. Mat. 13, 54–58.[]