Vierge et martyre à Rome (+ 54 ou vers 270)
Fête le 18 janvier.
Il est naturel – car le surnaturel possède une inexprimable force attractive à laquelle n’échappent point totalement même les sceptiques qui le combattent, – que la touchante et rayonnante personne de la jeune sainte Prisque, comme aussi les actes dramatiques de son supplice, prélude merveilleux d’une auréole immortelle, aient captivé et retenu un très grand nombre d’historiens. Sur elle ils ont écrit avec une admirative complaisance, et leurs louanges s’unissent à la glorifier.
Incertitudes chronologiques.
Ils se départagent lorsqu’il s’agit de l’époque de son bref mais héroïque passage ici-bas. S’ils conviennent qu’elle a souffert le martyre sous l’empereur Claude, l’accord ne se fait point sur l’identité de cet empereur. Est-ce Claude 1er, qui gouverna en l’an 41 de Jésus-Christ ? Est-ce Claude II qui succéda à Gallien en l’an 268 ? Plusieurs penchent pour ce dernier. Cependant, la question fort à fond discutée, le cardinal Baronius ne juge pas hors d’apparence de tenir pour le premier, pourvu qu’au lieu de parler de la troisième année de son empire, on le fasse de la treizième. De leur côté, Baillet et Godescart se prononcent pour le règne de Claude II.
Mais là ne se bornent pas les divergences ou, tout au moins, les légitimes hésitations. L’âge de Prisque devient, lui aussi, un sujet controversé. Les uns ne lui donnent que 10 ans, les autres 11, la plupart, avec le Bréviaire romain, 13. C’est dire qu’un certain mystère demeure autour d’elle, comme si tant de merveilles de la puissance divine se voulaient ceindre d’un nimbe inaccessible à la curiosité des hommes. Qu’il suffise donc, quoi qu’il en puisse être des circonstances, de retenir la réalité de la substance de l’histoire. Loin de mériter le nom de légende, elle enrichit, dans sa surnaturelle splendeur, les annales des premiers temps, des temps peut-être les plus douloureusement sublimes de l’Eglise.
Le « pontifex maximus ».
Le pontifex maximus, celui, du moins, qui, à l’époque de ce récit, se donne pour le pontife suprême et veut en assumer la prestigieuse autorité morale, exemplaire, quant à la prétention et à l’apparence, n’est autre que l’empereur en personne. Il est le juge sans appel. Il s’appelle Claude. Les chrétiens, pour lui, car ainsi le dit la loi, incarnent l’image effroyable des ennemis politiques les plus dangereux. Ne la pratiquant d’aucune sorte en dépit de toutes les menaces, ils ne redoutent pas de s’élever contre la religion d’Etat, la religion aux dieux multiples, aux dieux que l’on habille de toutes les faiblesses, de tous les penchants de l’humanité, que l’on figure en or, marbre ou airain, et que l’on apaise ou remercie avec le sang des victimes. Les chrétiens renversent l’ordre établi.
Ce n’est pas qu’ils ne se montrent point respectueux de l’autorité. Tout empereur et tout-puissant qu’il soit, Claude aurait mauvaise grâce à méconnaître, au fond de soi-même, leur scrupuleuse attention pour rendre à César ce qui lui appartient. Bien au contraire. Ils ont seulement à ses yeux un tort impardonnable : ils refusent d’adopter d’autre croyance que la leur en un seul Dieu, dont Je Fils, Dieu et homme, a été, affirment-ils, crucifié pour la rédemption du monde. Par là, ils dressent une barrière entre l’Etat, vivant et agissant dans la personne et parlant par la bouche de l’empereur, c’est-à-dire de Claude, gardien de la sauvegarde de l’Etat, de ses prérogatives absolues, de son intromission tyrannique dans tous les domaines.
Claude fera donc ce qu’il estime de son devoir de faire. Il se donne, d’ailleurs, des attitudes recherchées, habilement étudiées, de consciencieux modèle. Champion des traditions et des coutumes, le voici, lui-même, sacrifiant aux idoles, dans le temple d’Apollon. Appliqué à s’ériger en exemple, il entend bien que tons l’imitent et le suivent. Les vaines immolations achevées, Claude, dans la litière qui le ramène au palais, tourne et retourne ses pensées et ses desseins impérieux. La clémence effleura-t-elle ou maîtrisa-t-elle les mouvements de son cœur autoritaire ? Est-ce par un édit lancé en permanence ou par une mesure d’exception qu’il ordonna aussitôt de poursuivre et de frapper les chrétiens qui s’opposeraient à faire hommage, comme lui et après lui, à Apollon ? Nul. à cause de l’époque incertaine dont il est parlé, ne le saurait dire. Quoi qu’il en soit, la soldatesque fouille les coins et les quartiers de Rome aussi bien que la campagne et s’empare des chrétiens.
La rencontre de Claude avec sainte Prisque. – Convoitise et premières cruautés.
Dans une église où elle fait oraison, on trouve et on arrête Prisque, dont le père, par trois fois déjà, avait été honoré de la charge de consul. Rayonnante, sans pareille, est sa beauté parfaite, image candide et sublime de son âme. Sur l’heure, elle est conduite au palais sous bonne escorte. Lorsqu’elle paraît devant lui, Claude est ému, émerveillé. Son émotion, son étonnement admiratif ne naissent que d’humaines convoitises. Tout de suite, en son esprit comme en son cœur, il songe à donner à la prévenue le rang d’impératrice. Il entend bien ne l’épouser que lorsqu’au préalable elle aura immolé aux divinités. Prisque, avec une angélique et ferme mansuétude, lui répond :
– J’immolerai sans verser le sang à mon Dieu et Seigneur Jésus.
Très joyeux, car il ne comprend pas encore, il ordonne que la vierge soit menée au temple d’Apollon afin d’adorer cette idole. L’héroïque enfant, d’une façon plus que jamais ardente, ne cesse d’affirmer qu’elle ne fléchira le genou que devant le seul et vrai Dieu qui a fait le ciel et la terre, et devant son Fils unique, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ce disant, elle élève vers le ciel ses yeux fervents de prière et d’amour, cl au moment où elle cesse de parler la terre tremble, l’idole est mise en pièces, un quart du temple s’écroule, ensevelissant sous ses décombres un grand nombre de païens et de prêtres. Le démon qui habitait l’idole se lamente et s’enfuit dans les airs, répandant la terreur au milieu d’un horrible fracas. Claude, fou de colère et de peur, s’enfuit, puis il commande que Prisque soit jetée en prison et rudement souffletée, mais ce sont ses bourreaux qui éprouvent des tourments de damnés.
Nouvelles et vaines persuasions. – Nouveaux prodiges.
Dès le lendemain, l’empereur siégeait et faisait comparaître une seconde fois devant lui la servante du Seigneur. Irrité de plus en plus, parce qu’il la retrouvait, tel un roc, toujours inébranlable dans sa foi, il décrétait qu’elle fût dépouillée de ses vêtements et battue de verges. Il avait compté, pauvre païen aveuglé, sans Celui qui revêt les prairies de fleurs éclatantes. Prisque fut pourvue d’une parure merveilleuse, parure de clarté sans égale qui la fit briller comme le soleil. A mesure que les hommes chargés de son supplice multipliaient leurs coups de lanières, sa chair d’autant s’épanouissait d’une céleste blancheur. Les yeux des gens, venus pour un atroce et sanglant spectacle, étaient, du coup, offusqués par tant d’ineffable lumière.
L’empereur, lui, redoublait de courroux. Sa proie lui échappait, mais il espérait en être finalement maître. Une femme, une enfant encore, ne point céder, en définitive, aux invites et injonctions de son absolu souverain ! Audace, gageure, absurde témérité. La raison du plus fort serait, devait être la meilleure. La rigueur de châtiments plus barbares, c’est-à-dire plus efficaces, ne s’imposait-elle pas ? Claude, ruminant sa vengeance, écoula, l’oreille charmée, les conseils d’un certain Liménius, un de ses parents, flatteur vil et courtisan. Sur l’avis de cet homme, il fit enduire le corps de Prisque avec de la graisse fondue, afin qu’elle perdît ce lustre et cette beauté qui suscitaient l’admiration des yeux qui la regardaient. L’effet eut un succès contraire à la pensée et à l’espoir du misérable. Au lieu d’une odeur fétide, ce liniment exhala un parfum très doux dont les païens eux-mêmes perçurent l’exquise senteur inconnue. On juge de la cou fusion de Claude. Perdant tout courage et tout contrôle de soi, il se retira d’un pas de fuyard. Puis, sa colère exaspérée le rejoignant bientôt, il commit à son préfet le soin de faire déchirer le corps de la jeune fille avec des ongles de fer. Cela accompli, Prisque, toujours environnée de la même clarté, fut reconduite en sa prison dans l’injurieux état de nudité où elle se trouvait.
Dernières épreuves. – Mort de sainte Prisque.
Alors le préfet s’en va rendre compte à l’empereur de la mission qu’il avait reçue de lui. Les ongles de fer, non seulement n’ont pu arracher à la patiente un demi-mot du consentement espéré, mais encore ils l’ont laissée pleinement indemne et vivante. De même les coups d’épée ajoutés de surcroît.
– Saine et sauve, dit en conclusion le préfet, je viens de la voir assise sur un trône parmi une étincelante auréole de lumière.
– Donnez-la aux bêtes, répondit l’empereur.
Au matin suivant, après des exhortations et des menaces toujours vaines, on la retira de son cachot pour l’exposer dans l’amphithéâtre aux fureurs monstrueuses d’un lion affamé. Chaque jour, selon la coutume, on jetait à cet animal – et cela, comme ce qui va suivre, rappelle le récit biblique de Daniel dans la fosse aux lions – six brebis en pâture. Depuis trois jours, le fauve en avait été sevré, au cas échéant de quelque représaille contre les chrétiens. Il fit son entrée écumant et féroce, mais, dès qu’il aperçut sa proie, il oublia sa cruauté naturelle et se coucha à ses pieds avec la tendre docilité d’un agneau. C’en était trop. Sur un signe follement courroucé de l’empereur, l’on se saisit de Prisque pour l’étendre sur un chevalet, on lui tortura bras et jambes, et on la jeta dans un brasier. Sur elle, le feu n’eut pas plus de prise que les autres tourments. Elle fut alors ramenée dans sa geôle, dont Claude, en personne, scella la porte de son sceau.
Pour lui infliger un surcroît d’ignominie, peut-être aussi pour lui ôter un voile naturel qui protégeait sa pudeur, on lui avait rasé les cheveux.
La fin du calvaire était proche. Chacun put entendre les chants de pieuse allégresse que, du fond de sa réclusion, l’héroïne du Christ faisait monter vers les cieux. Au troisième jour, l’empereur ordonna un grand sacrifice de taureaux dans un temple où Prisque fut, au préalable, enfermée. Tous la trouvèrent assise au milieu des anges, dans l’éclat d’une beauté surhumaine et transfigurée. L’idole qu’ils allaient adorer tomba en poussière
Devant l’inefficacité de son pouvoir inhumain et barbare, Claude, pour achever cette longue page écrite en caractères de sang, fit trancher la tête virginale hors de la porte d’Ostie, le 19 janvier de l’an de Notre-Seigneur 54, selon que l’affirment certains auteurs autorisés.
L’origine de l’église Sainte-Prisque.
A Rome, sur l’Aventin, s’élève l’église Sainte-Prisque. Sinon confuse, son origine est, en quelque manière, demeurée un sujet de recherches et de discussions profitables Là, dit-on, il y avait, dans les premiers temps de l’histoire romaine, un autel consacré par Evandre – personnage légendaire qui passait pour avoir civilisé le Latium – à Hercule, et que remplaça, dans la suite, un temple de Diane que le P. Berthier et d’autres archéologues ont voulu situer à l’église Sainte-Sabine. D’autres auteurs, tels que Borsari, Nardini, Canino, se montrent sans hésitation de l’opinion opposée. Quoi qu’il en soit, l’Aventin ne tire point tout son renom et sa plus grande gloire de ce dont l’imagination et la religion païenne l’ont peuplé. Hormis les descriptions ingénieuses ou même parfois géniales que leur existence mythologique a pu inspirer ou suggérer, on se soucie peu ou point de Diane, d’Hercule, des satyres et des faunes, quand bien même Numa Pompilius, désireux de connaître le secret du tonnerre, eût réussi, comme le disait la fable, à capter ces derniers pour les enivrer de nectar. D’autres et combien plus émouvants souvenirs, d’autres traditions, d’autres croyances historiques où règne le plus souvent une réelle véracité, se rencontrent, se retrouvent, revivent sur cette colline que saint Pierre habita, où il prêcha, où il baptisa tant de néophytes et peut-être aussi la toute jeune Prisque, la future martyre.
Le « titre » de Sainte-Prisque.
Il est fait mention, vraisemblablement pour la première fois, du « titre » ou église de Prisque (titulus Priscae), à la fin du ve siècle, dans les signatures du synode romain de 499, et, à la même époque, dans l’épitaphe d’un prêtre de cette église, du nom d’Adéodat. C’est pourquoi certains critiques ont prétendu que l’origine du titulus semblait due, d’après ces textes, à quelque dame illustre nommée Prisca ; celle-ci aurait, selon la coutume, donné son nom à sa fondation, et aurait été honorée par la suite avec l’appellation de sainte, ce qui expliquerait que l’église fût devenue le titulus sanctae Priscae dans les inscriptions de synode de 595.
Il est question de l’église de l’Aventin au Liber Pontificalis, dans la Vie du Pape Hadrien qui refit la toiture, et dans celle du Pape Léon III, où le titre de Sainte-Prisque reçoit le nom de deux titres, « Aquilée et Prisque », ou « Priscille ». Il s’agit là de deux époux chrétiens, Grecs de nationalité et amis de saint Paul, dont l’Apôtre parle dans l’Epître aux Romains et dans la seconde Epître à Timothée. Ce serait une erreur de croire que cette dernière dénomination soit l’effet d’une simple confusion de noms commise par tel ou tel scribe distrait. Il importe, plutôt, d’en chercher la raison dans ce que, comme on le redira, la maison de sainte Prisque sur l’Aventin fut habitée au viiie siècle par des Grecs, qui introduisirent en cette église le culte de leurs compatriotes.
On ne saurait donc assez insister sur le fait que la demeure de sainte Prisque ou, à tout le moins, celle d’Aquilée et Prisque, qui avait reçu le premier évêque de Rome et le premier Pape, avait servi de lieu d’assemblée privée (ecclesia domestica), au temps des persécutions. La paix revenue, elle avait été transformée en basilique. Ainsi l’enseigne la plus ancienne tradition. Dans le catalogue de Pietro Natale, il est rapporté que le Pape saint Eutychien, qui gouverna l’Eglise de 275 à 283, connut par révélation l’endroit où la jeune Prisque avait été ensevelie. Avec des fidèles, il gagna la route d’Ostie et ramena la précieuse dépouille sur l’Aventin. Prisque fut, dès lors, honorée comme la protomartyre de l’Occident.
Transformations et embellissements. – Profanation.
En 772, le Pape Hadrien, ainsi qu’il a été dit, restaura l’église Sainte-Prisque, et, en l’an 1003, ce monument fut embelli par Jean XVII ou XVIII. Ce Pontife y plaça le corps de sainte Prisque, précédemment déposé par Eutychien dans l’oratoire.
A l’aube du moyen âge, elle fut environnée d’une abbaye célèbre, puisqu’elle comptait parmi les vingt-deux abbayes privilégiées. Des moines Basiliens grecs en furent les hôtes et les desservants jusqu’à l’époque où Alexandre II, en 1063, leur donna pour successeurs les Bénédictins de l’abbaye de Vendôme. Après nombre de vicissitudes et de changements d’occupants, église et monastère tombaient en ruines, étaient déserts en 1414. Ce fut Calixte III qui, en 1455, les restaura et refit le marbre de l’abside. Le temps, hélas ! n’était plus où la basilique possédait deux entrées, était partagée en trois nefs aux quatorze colonnes antiques qui, aujourd’hui, se trouvent enserrées dans le mur des pilastres.
Le cardinal Benoît Giustiniani, Génois de naissance, la répara en 1600, sur les dessins de Charles Lombard d’Arezzo, y ajouta la façade, renouvela la Confession et l’autel souterrain, qui était consacré, pense-t-on, à saint Pierre.
En outre, le même cardinal érigea d’abord une collégiale avec six chanoines et un archiprêtre, mais ce ne fut point de longue durée ; peu de temps après, il y appela les Augustins de Sainte-Marie du Peuple, auxquels il fit don de l’église, du monastère et de son jardin. Aux Augustins succédèrent les Sœurs Augustines de Sainte-Marie. Clément XII, en 1734, réduisit l’église au rang de la stature actuelle.
En 1709, dans le petit jardin avoisinant, on trouva une plaque de basalte parsemée d’hiéroglyphes. Non loin de là, sous Pie VI, fut découverte, en 1776, une ancienne maison romaine ornée de peintures et d’autres ornements chrétiens.
Parmi les cardinaux titulaires de Sainte-Prisque, deux furent élevés au Souverain Pontificat : Jacques Fournier, qui devint Benoît XII, et régna de 1334 à 1342, et Jean de Médicis, le futur Pie IV, qui fut Pape de 1559 à 1565.
En même temps que toutes les églises et palais de Rome, à commencer par Saint-Pierre et le Vatican, Sainte-Prisque fut profanée en 1798, par les soldats du Directoire, lors de la fameuse expédition commandée par le général Berthier. Comme au temps des Barbares ou plus récemment en 1527, par les troupes du traître connétable de Bourbon que flétrit Bayard mourant, la ville fut livrée à un abominable pillage ; les vases sacrés et les objets de valeur furent enlevés, les ornements sacerdotaux brûlés pour en extraire l’or et l’argent.
Le culte.
Après ce qui vient d’être dit, il paraît bien superflu de vouloir démontrer la dévotion millénaire envers sainte Prisque. Quelques-unes de ses reliques ont été rapportées en France par Galon, soixante-troisième évêque de Paris, en l’an 1108 ; Jean, comte de Soissons et seigneur de Chimay, en Hainaut, apporte encore d’autres ossements en 1281 : ces derniers périrent dans l’incendie de la ville de Chimay, lorsque les Français la saccagèrent, en 1552, au début de la dernière campagne contre Charles-Quint.
Les Actes de sainte Prisque ont une ressemblance étonnante avec ceux de sainte Martine, en sorte qu’on lui donne aussi pour attribut l’aigle qui défend son corps, le lion qui se couche à ses pieds, l’épée avec laquelle on lui trancha la tête.
Le nom de sainte Prisque ne se trouve ni dans le martyrologe hiéronymien ni dans le texte authentique du martyrologe de Bède, mais on le rencontre dans la série des martyrologes de Florus, d’Adon, et dans le martyrologe romain.
Erection en paroisse de Sainte-Prisque sur l’Aventin.
En vertu d’une nulle du 18 janvier 1934, Pie XI supprima les deux paroisses de Sainte-Marie in Cosmedin et de Saint-Nicolas in Carcere et érigea en église paroissiale le vieux sanctuaire de Sainte-Prisque, alors remis en état depuis peu de temps. Le territoire de la nouvelle paroisse représentait une partie de celui des deux supprimées, le reste étant distribué entre les paroisses Sainte-Marie in Campitelli, Saint-Marc et les Saint-Côme-et-Damien. Les religieux Augustins qui occupaient déjà l’église et le couvent voisin étaient chargés d’assurer le ministère paroissial.
La paroisse Sainte-Prisque fut inaugurée le 4 février. Ce fut l’occasion de rappeler les souvenirs religieux de l’Aventin, riche en églises, dont chacune pouvait prétendre au titre de centre paroissial.
La désignation de Sainte-Prisque reconnaît pour ainsi dire la priorité de la vieille tradition qui situe en cet endroit la demeure de saint Pierre.
Dominique Roland-Gosselin.
Sources consultées. – Acta Sanctorum, t. Il de janvier (Paris et Rome, 1863). – Mgr Paul Guérin, Les Petits Bollandistes, t. I (Paris, 1897). – Sainte-Prisque sur l’Aventin (dans l’Osservatore Romano des 18 et 31 janvier 1934.)