Correctio filialis : contre-​attaque et contre-​feux allumés par Rome

« Cette cor­rec­tion a été menée indé­pen­dam­ment des com­mu­ni­ca­tions en cours au pape François au sujet des dubia », a décla­ré le car­di­nal Burke [Photo ci-dessus].

Plusieurs contre-​feux ont été allu­més par Rome après la publi­ca­tion, le 24 sep­tembre, d’une cor­rec­tion « filiale » adres­sée un mois plus tôt par un groupe de laïcs, de prêtres et de théo­lo­giens, dont le supé­rieur de la Fraternité Saint-​Pie‑X, Mgr Fellay, à pro­pos d’Amoris lae­ti­tia.

Les deux signa­taires encore vivants des dubia (doutes), les car­di­naux Burke et Brandmüller, ont pris leurs dis­tances avec cette ini­tia­tive.

« Cette cor­rec­tion a été menée indé­pen­dam­ment des com­mu­ni­ca­tions en cours au pape François au sujet des dubia », a décla­ré le car­di­nal Burke au maga­zine amé­ri­cain National Catholic Register.

Deux jours après l’envoi de cette cor­rec­tion « filiale », le car­di­nal Marc Ouellet, pré­fet de la Congrégation pour les évêques, a mis en garde contre toute inter­pré­ta­tion alar­miste d’Amoris lae­ti­tia qui affir­me­rait que ce docu­ment serait en rup­ture avec la tra­di­tion. Ce genre d’interprétation serait « infi­dèle au texte et aux inten­tions du Souverain Pontife », a‑t-​il décla­ré. Le pré­lat cana­dien a adres­sé le même aver­tis­se­ment aux tenants d’une « inter­pré­ta­tion per­mis­sive qui célé­bre­rait l’accès aux sacre­ments ».

Le pape François lui-​même a indi­rec­te­ment répon­du aux griefs qui lui sont sou­vent adres­sés. Le 28 sep­tembre, la revue Civiltà Cattolica a ren­du public un entre­tien pri­vé entre le pon­tife et un groupe de soixante-​cinq jésuites lors de son voyage en Colombie, quinze jours plus tôt. « Les com­men­taires sur Amoris lae­ti­tia sont res­pec­tables, affir­mait le pape, mais pour la com­prendre, il faut la lire de A à Z… et réfléchir. »

Ceux qui ne sont pas d’accord avec le pape « sont libres de s’exprimer », a expli­qué le car­di­nal Parolin. « Il est impor­tant de dia­lo­guer », a ajou­té pour sa part le secré­taire d’État du Saint-Siège.

L’Église a besoin « de plus de dia­logue et de confiance réci­proque », a esti­mé le car­di­nal Müller, pré­fet émé­rite de la Congrégation pour la doc­trine de la foi, dans un entre­tien au National Catholic Register le 28 sep­tembre. « Nous devons évi­ter de nou­veaux schismes et sépa­ra­tions de l’unique Église catho­lique. »

Sources : Civiltà Cattolica /​National Catholic Register /​Famille chrétienne