Celle de l’Enfant Jésus, âgé de 40 jours, avec le vieillard Siméon présent au Temple de Jérusalem, est sans doute la seule rencontre qui, dans l’Évangile, réunisse deux âges aussi extrêmes.
La liturgie du 2 février, qui commémore cet évènement, le médite ainsi : « Le vieillard portait l’Enfant, mais l’Enfant conduisait le vieillard ». Le vieillard concentre et résume en lui seul la Loi et les Prophètes : il est un homme juste, fidèle aux commandements de Dieu ; il vit dans l’attente du Sauveur d’Israël et sous l’inspiration de l’Esprit annonce le Sauveur promis. Quand Siméon porte l’Enfant en ses bras, il accueille le Messie, tant attendu et espéré, des milliers d’années durant, par tout un peuple. Et si l’Enfant, de son côté, conduit le vieillard, c’est par la Vie de Dieu, telle une source jaillissante, que l’Enfant Jésus apporte avec lui.
S’il y a surtout dans cette rencontre au Temple de Jérusalem, le passage de l’Ancienne Alliance à la Nouvelle, il y a aussi le passage d’une génération à l’autre. L’ancien accueille le nouveau-né et le porte, dans ses bras comme dans son cœur, en vue de l’avenir ; l’enfant, par la fraîcheur et l’espoir d’une nouvelle vie qu’il porte en lui, redonne une deuxième jeunesse à ses aînés.
Comment ne pas voir en cette rencontre d’un jour, l’application d’une belle et sage maxime – « Vénérer les anciens ; aimer les jeunes » – tirée de La Règle de saint Benoît, invitant à fixer les rapports des plus jeunes et des plus anciens au sein de la communauté des moines. En deux mots choisis sont définies les attitudes des uns vis-à-vis des autres.
Il y a dans la vénération « un mélange d’amour, d’admiration, de respect, plein de considération pour celui qui est parvenu à la maturité à travers une longue expérience de vie. Et comme les jeunes sont encore au début du chemin d’expérience que les anciens ont déjà parcouru, ces derniers doivent les aider en les accompagnant d’un amour plein de compréhension, en appréciant même leurs plus petits efforts, en leur faisant confiance. En les choisissant avec sympathie dans leur propre cœur, en vue des plus belles espérances à réaliser dans l’avenir » (Anna Maria Cànopi, Lecture de la Règle). À méditer…
Source : Apostol n°192 – janvier 2025