Combien rares sont les personnes qui ont l’habitude de vivre en union avec leur Ange gardien !

Cher frère, Chère sœur,
« Je suis convaincu que maintenant c’est l’heure des Anges », déclarait Padre Pio à l’auteur d’un ouvrage qui traitait de ce sujet [Giovanni Siena, Padre Pio, La Colombe, 1957]. Les événements que nous traversons depuis ces derniers siècles où l’ennemi du genre humain œuvre sans répit pour détruire la chrétienté, nous font un devoir de nous tourner plus que jamais vers les esprits célestes qui sous la direction de leur Prince, saint Michel, est préposé par Dieu à la défense de l’Église.
Dans l’introduction d’un livre de Dom Meunier, chapelain de l’Abbaye du Mont Saint-Michel, livre intitulé « Sous la garde des Anges » [Téqui, 1929], l’auteur résume ainsi le rôle des anges dans le gouvernement divin :
« Il est de foi que les Anges existent. Leur multitude surpasse tous les calculs de notre esprit. Les uns forment, pour ainsi dire, la Cour de Dieu ; les autres sont employés par Lui au gouvernement de la création. C’est parmi ces derniers que sont pris nos Anges gardiens. La théologie nous enseigne, en effet, que toute créature humaine sortant des mains de Dieu est confiée à un Ange et que cet Ange a pour mission de veiller sur elle pendant son séjour ici-bas.
Dès le premier instant de son existence, il prend soin d’elle avec un amour plus tendre que celui d’un frère, d’un père ou d’une mère. Jamais il ne l’abandonne, alors même qu’elle s’écarte de lui ou que, remplie d’ingratitude à son égard, elle méprise ses lumières, ne fasse aucun cas de ses inspirations et demeure dans l’habitude de pécher. Se montre-t-elle seulement indifférente, il cherche à réchauffer son cœur, à purifier ses intentions, à incliner sa volonté vers le bien, à lui donner l’amour de Dieu et du prochain. C’est continuellement qu’il prie pour elle afin de lui obtenir les grâces dont elle a besoin ; et l’on peut dire qu’il emploie tous les moyens pour la tirer de sa torpeur. Est-elle au contraire docile à ses inspirations, il les multiplie afin de la faire monter plus haut ; il lui donne plus de lumière, lui suggère des pensées élevées, excite et soutient son zèle. La voit-il sous l’épreuve, il l’encourage à souffrir patiemment, ranime son espérance et fait en sorte qu’elle ne perde pas de vue le mérite et la récompense. Court-elle des dangers, doit-elle affronter des obstacles, il s’efforce de les détourner ou de la préparer à les franchir. Doit-elle lutter directement et ouvertement contre le démon, il est sans cesse à côté d’elle et la protège. Tel est en résumé, le rôle de l’Ange chargé par Dieu de nous conduire dans “toutes nos voies”.
On peut encore déduire de l’enseignement des Saintes Écritures, et même de la liturgie, qu’il y a des Anges préposés à la garde des nations, des villes, des groupements d’individus, des églises, des habitations, des voyages. Enfin, il y a des Anges qui se tiennent debout devant Dieu, le servant, l’adorant et chantant : “Saint, saint, saint est le Seigneur des armées. Toute la terre est pleine de sa gloire” [Is 6, 3]. Daniel les compte par milliers de milliers et par myriades de myriades[Dn 7, 10].
Combien peu de chrétiens pensent à tout cela, même parmi les meilleurs ! Combien rares sont les personnes qui ont l’habitude de vivre en union avec leur Ange gardien et de lui témoigner – je ne dirai pas, la reconnaissance – mais la simple confiance à laquelle il a droit ! Le culte des Anges, pourtant si consolant et si conforme à la doctrine catholique, est, en général, peu compris ou négligé. Saint Michel lui-même – si puissant contre le démon et si secourable aux mourants – n’a pas toujours, dans la dévotion publique ou privée, la place qu’il devrait avoir et qu’on lui donnait aux âges de foi.
Nous apprenons dans la vie de bien des saints comme sainte Jeanne d’Arc, sainte Françoise Romaine, saint Martin de Tours, saint Aubert, saint François d’Assise, sainte Thérèse d’Avila, sainte Gemma Galgani, sr Marie de Jésus crucifié (1) et de tant d’autres, ce que les Anges savent faire en faveur de ceux qui les invoquent et les honorent comme il convient. »
Nous nous apprêtons à célébrer la Nativité de Notre-Seigneur. Un Archange, saint Gabriel, vient annoncer à la très sainte Vierge immaculée qu’elle serait la Mère du Sauveur ; c’est encore l’ange du Seigneur qui apparut aux bergers et leur dit : « je vous annonce une grande joie qui sera pour tout le peuple : c’est qu’il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur… » Puis une troupe de l’armée céleste se joignit à l’ange, louant Dieu et disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! ». Soyons, nous aussi des messagers de Dieu, Le faisant connaitre et aimer et Le louant jour et nuit par une vie en sa sainte présence. Imitons ces esprits bienheureux dans leur service humble et fidèle à accomplir sans cesse la volonté de Dieu, dans leur charité parfaite à l’égard de Dieu et des hommes. Comme ces Anges furent présents à la grotte de Bethléem, ils sont en grand nombre en adoration devant le Tabernacle, et à chaque Messe, autour de l’autel, rappelant la sainteté du Mystère qui s’y accomplit : « Sanctus, sanctus, sanctus, Dominus Deus Sabaoth. »
† Je vous bénis.
Retraites carmélitaines
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Retraites mixtes (hommes et dames), ouvertes principalement aux tertiaires du Carmel mais aussi aux personnes intéressées par la spiritualité du Carmel. Inscriptions et renseignements auprès de M. l’abbé Dubroeucq, M. l’abbé Dubroeucq |
