Éditorial du N° 68 Décembre 2023- Aux Sources du Carmel

Combien rares sont les per­sonnes qui ont l’habitude de vivre en union avec leur Ange gar­dien !

Cher frère, Chère sœur,

« Je suis convain­cu que main­te­nant c’est l’heure des Anges », décla­rait Padre Pio à l’auteur d’un ouvrage qui trai­tait de ce sujet [Giovanni Siena, Padre Pio, La Colombe, 1957]. Les évé­ne­ments que nous tra­ver­sons depuis ces der­niers siècles où l’ennemi du genre humain œuvre sans répit pour détruire la chré­tien­té, nous font un devoir de nous tour­ner plus que jamais vers les esprits célestes qui sous la direc­tion de leur Prince, saint Michel, est pré­po­sé par Dieu à la défense de l’Église.

Dans l’introduction d’un livre de Dom Meunier, cha­pe­lain de l’Abbaye du Mont Saint-​Michel, livre inti­tu­lé « Sous la garde des Anges » [Téqui, 1929], l’auteur résume ain­si le rôle des anges dans le gou­ver­ne­ment divin :

« Il est de foi que les Anges existent. Leur mul­ti­tude sur­passe tous les cal­culs de notre esprit. Les uns forment, pour ain­si dire, la Cour de Dieu ; les autres sont employés par Lui au gou­ver­ne­ment de la créa­tion. C’est par­mi ces der­niers que sont pris nos Anges gar­diens. La théo­lo­gie nous enseigne, en effet, que toute créa­ture humaine sor­tant des mains de Dieu est confiée à un Ange et que cet Ange a pour mis­sion de veiller sur elle pen­dant son séjour ici-bas.

Dès le pre­mier ins­tant de son exis­tence, il prend soin d’elle avec un amour plus tendre que celui d’un frère, d’un père ou d’une mère. Jamais il ne l’abandonne, alors même qu’elle s’écarte de lui ou que, rem­plie d’ingratitude à son égard, elle méprise ses lumières, ne fasse aucun cas de ses ins­pi­ra­tions et demeure dans l’habitude de pécher. Se montre-​t-​elle seule­ment indif­fé­rente, il cherche à réchauf­fer son cœur, à puri­fier ses inten­tions, à incli­ner sa volon­té vers le bien, à lui don­ner l’amour de Dieu et du pro­chain. C’est conti­nuel­le­ment qu’il prie pour elle afin de lui obte­nir les grâces dont elle a besoin ; et l’on peut dire qu’il emploie tous les moyens pour la tirer de sa tor­peur. Est-​elle au contraire docile à ses ins­pi­ra­tions, il les mul­ti­plie afin de la faire mon­ter plus haut ; il lui donne plus de lumière, lui sug­gère des pen­sées éle­vées, excite et sou­tient son zèle. La voit-​il sous l’épreuve, il l’encourage à souf­frir patiem­ment, ranime son espé­rance et fait en sorte qu’elle ne perde pas de vue le mérite et la récom­pense. Court-​elle des dan­gers, doit-​elle affron­ter des obs­tacles, il s’efforce de les détour­ner ou de la pré­pa­rer à les fran­chir. Doit-​elle lut­ter direc­te­ment et ouver­te­ment contre le démon, il est sans cesse à côté d’elle et la pro­tège. Tel est en résu­mé, le rôle de l’Ange char­gé par Dieu de nous conduire dans “toutes nos voies”.

On peut encore déduire de l’enseignement des Saintes Écritures, et même de la litur­gie, qu’il y a des Anges pré­po­sés à la garde des nations, des villes, des grou­pe­ments d’individus, des églises, des habi­ta­tions, des voyages. Enfin, il y a des Anges qui se tiennent debout devant Dieu, le ser­vant, l’adorant et chan­tant : “Saint, saint, saint est le Seigneur des armées. Toute la terre est pleine de sa gloire” [Is 6, 3]. Daniel les compte par mil­liers de mil­liers et par myriades de myriades[Dn 7, 10].

Combien peu de chré­tiens pensent à tout cela, même par­mi les meilleurs ! Combien rares sont les per­sonnes qui ont l’habitude de vivre en union avec leur Ange gar­dien et de lui témoi­gner – je ne dirai pas, la recon­nais­sance – mais la simple confiance à laquelle il a droit ! Le culte des Anges, pour­tant si conso­lant et si conforme à la doc­trine catho­lique, est, en géné­ral, peu com­pris ou négli­gé. Saint Michel lui-​même – si puis­sant contre le démon et si secou­rable aux mou­rants – n’a pas tou­jours, dans la dévo­tion publique ou pri­vée, la place qu’il devrait avoir et qu’on lui don­nait aux âges de foi.

Nous appre­nons dans la vie de bien des saints comme sainte Jeanne d’Arc, sainte Françoise Romaine, saint Martin de Tours, saint Aubert, saint François d’Assise, sainte Thérèse d’Avila, sainte Gemma Galgani, sr Marie de Jésus cru­ci­fié (1) et de tant d’autres, ce que les Anges savent faire en faveur de ceux qui les invoquent et les honorent comme il convient. »

Nous nous apprê­tons à célé­brer la Nativité de Notre-​Seigneur. Un Archange, saint Gabriel, vient annon­cer à la très sainte Vierge imma­cu­lée qu’elle serait la Mère du Sauveur ; c’est encore l’ange du Seigneur qui appa­rut aux ber­gers et leur dit : « je vous annonce une grande joie qui sera pour tout le peuple : c’est qu’il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur… » Puis une troupe de l’armée céleste se joi­gnit à l’ange, louant Dieu et disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volon­té ! ». Soyons, nous aus­si des mes­sa­gers de Dieu, Le fai­sant connaitre et aimer et Le louant jour et nuit par une vie en sa sainte pré­sence. Imitons ces esprits bien­heu­reux dans leur ser­vice humble et fidèle à accom­plir sans cesse la volon­té de Dieu, dans leur cha­ri­té par­faite à l’égard de Dieu et des hommes. Comme ces Anges furent pré­sents à la grotte de Bethléem, ils sont en grand nombre en ado­ra­tion devant le Tabernacle, et à chaque Messe, autour de l’autel, rap­pe­lant la sain­te­té du Mystère qui s’y accom­plit : « Sanctus, sanc­tus, sanc­tus, Dominus Deus Sabaoth. »

† Je vous bénis.

Retraites carmélitaines

Retraites mixtes (hommes et dames), ouvertes prin­ci­pa­le­ment aux ter­tiaires du Carmel mais aus­si aux per­sonnes inté­res­sées par la spi­ri­tua­li­té du Carmel.

Inscriptions et ren­sei­gne­ments auprès de M. l’ab­bé Dubroeucq,
direc­teur du Tiers-​Ordre du Carmel.

M. l’ab­bé Dubroeucq
Séminaire Saint-​Curé-​d’Ars
rue Saint Dominique
21150 Flavigny-​sur-​Ozerain
tél : 03 80 96 20 74