Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
L’Église en cette belle fête de la Pentecôte manifeste l’action de l’Esprit Saint sur les apôtres et, dans l’Écriture déjà, il était dit dans les psaumes :
Emittes Spiritum tuum et creabuntur et renovabis faciem terræ (Ps 103,10).
Et c’est bien ce qui est arrivé, par l’effusion du Saint-Esprit sur les apôtres, marquée par ces langues de feu qui signifiaient à la fois la Lumière de la foi et le feu de la charité, le monde a été recréé ; le monde a été transformé.
Les apôtres eux-mêmes ont été transformés les premiers. Peu de temps encore, avant la Pentecôte, se trouvant avec Notre Seigneur, avant son Ascension, ils étaient préoccupés par des soucis terrestres, souhaitant que Notre Seigneur rétablisse le royaume d’Israël ici-bas.
En définitive, ils n’avaient pas compris ; ils étaient encore aveugles ; ils étaient encore dominés par les suites du péché originel. L’Esprit Saint ne les avait pas encore éclairés. Mais, dès qu’ils ont reçu l’Esprit Saint, alors ils ont compris et il suffit d’entendre les discours de saint Pierre après la Pentecôte pour comprendre que désormais, pour eux, il n’y a plus qu’un nom qui subsiste dans leur esprit, dans leur cœur, dans le passé, dans l’avenir : Jésus. Ils prêchent Jésus-Christ ; ils sont attachés à Jésus-Christ désormais, à la vie, à la mort. Quoiqu’il arrive désormais, on ne les empêchera plus de prêcher Notre Seigneur. Emprisonnés, persécutés immédiatement par les Scribes et les Pharisiens, parce qu’ils prêchent le nom de Jésus. Car s’est bien cela que leur disent les Scribes et les Pharisiens : « Ne prêchez plus au nom de Jésus ».
Et les apôtres répondent : Non possumus non loqui (Ac 4,20) : « Nous ne pouvons pas ne pas parler ». Et dès qu’ils sont libres ils recommencent à parler, à prêcher Notre Seigneur Jésus-Christ.
Oui, car c’est Pierre qui le dit aussi : Il n’y a qu’un nom par lequel le salut peut être donné ici-bas, c’est le nom de Jésus. Et toute leur vie et toute l’Histoire des premiers siècles ne sera que la prédication de Notre Seigneur Jésus-Christ et la persécution. Le monde se révoltera ; Satan suscitera des persécutions horribles contre les chrétiens, parce qu’ils sont chrétiens ; parce qu’ils aiment Notre Seigneur Jésus-Christ ; parce qu’ils professent la foi en Notre Seigneur Jésus-Christ ; parce qu’ils veulent que le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ arrive. Et toute l’Histoire de l’Église depuis les apôtres, est semblable à celle des premiers siècles.
Sans doute, il y a eu des siècles de paix, des siècles où vraiment Notre Seigneur Jésus-Christ a régné au moins sur une grande partie du monde. Les États étaient chrétiens ; les princes étaient chrétiens ; les institutions étaient chrétiennes. Et l’Église, au cours de ces siècles a pu manifester sa foi en Notre Seigneur Jésus-Christ ; a pu poursuivre le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ comme ce règne aurait dû commencer et persévérer pendant toute l’Histoire de l’humanité.
Car Jésus est le Roi ; Jésus est le Créateur de cette humanité ; Jésus est le Créateur du monde ; Jésus est le Sauveur du monde et tous les hommes auraient dû s’incliner devant Notre Seigneur, respecter sa Volonté, Le prier, chanter ses louanges, s’unir à Lui, recevoir son Corps, son Sang, recevoir sa Vie, vivre de la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ. Cette vie a été celle des siècles de chrétienté.
Mais hélas, ces siècles n’ont pas pu continuer au cours de cette Histoire de l’humanité. Et voici que le démon suscitant à nouveau des prophètes d’erreurs, a bouleversé le règne de Notre Seigneur.
Et aujourd’hui on peut bien le dire : Ce sont les principes de Satan qui règnent ; ce sont les principes du monde qui dirigent le monde et non plus les principes de la chrétienté, les principes de Notre Seigneur Jésus-Christ : le Décalogue, le Sermon sur la montagne. Ce n’est plus vraiment l’amour de Dieu qui est dans le cœur des hommes, mais c’est l’amour du monde, l’amour des choses d’ici-bas.
Et alors le monde est de nouveau dans la confusion, dans l’aveuglement, dans l’erreur. Nous devons dans ces circonstances, retrouver la foi des apôtres ; retrouver les principes qui ont dirigé les apôtres, après qu’ils avaient reçu l’Esprit Saint. Car, nous aussi, nous avons reçu l’Esprit Saint. Nous avons eu notre Pentecôte au jour de notre baptême ; nous avons eu notre Pentecôte au jour de notre confirmation ; nous avons eu notre Pentecôte chaque fois que nous recevons Notre Seigneur Jésus-Christ dans nos cœurs.
Et vous, mes chers amis, vous avez eu votre Pentecôte, hier, vous qui avez été faits sous-diacres, diacres, sur le chemin du sacerdoce. Et tous les sacrements nous donnent l’Esprit Saint et sont une effusion de l’Esprit Saint en nous. Par conséquent, nous n’avons pas le droit de dire que les apôtres ont eu, eux, la joie et l’avantage d’avoir cette effusion du Saint-Esprit en eux, mais que nous, nous ne l’avons pas eue. Si nous avons reçu le Saint-Esprit, nous n’avons pas le droit d’échapper à cette influence et nous devons la recevoir telle que les apôtres l’ont reçue et ne pas mettre d’obstacles à cette Pentecôte en nous. Et c’est parce qu’il y a trop d’obstacles en nous que l’Esprit Saint ne peut pas manifester toute son action dans nos âmes. Si nous avions les dispositions des apôtres, unis à la très Sainte Vierge Marie, eh bien les effets des dons du Saint-Esprit seraient plus grands en nous et plus grands autour de nous.
Et quels sont ces effets particuliers ? Le premier effet du Saint-Esprit et des dons les plus élevés du Saint-Esprit : la sagesse, l’intelligence, la science, c’est de chanter Dieu, de chanter Notre Seigneur Jésus-Christ ; de chanter sa gloire, de chanter sa Création, de chanter sa charité, son amour pour nous. Il a donné son Sang ; Il a donné sa vie pour nous. Comment ne chanterions-nous pas des actions de grâces incessantes, comme le dit si bien saint Paul : « Quoique vous fassiez, chantez la gloire du Bon Dieu ; chantez des hymnes et des cantiques ». C’est bien ce que dit saint Paul.
Cela, c’est la vie chrétienne. Et cette vie chrétienne s’est manifestée au cours des siècles. Oui les églises et nos cathédrales ont retenti du chant des psaumes, du chant de tous ces cantiques qui manifestaient la gloire du Bon Dieu, qui manifestaient l’action de grâces qui se trouvait dans les cœurs.
Alors nous devons aussi avoir ces sentiments en nous : chanter la gloire du Bon Dieu, mais il ne suffit pas de chanter la gloire du Bon Dieu, pour pouvoir la chanter réellement et de manière à ce qu’elle soit agréable à Dieu, nous devons aussi faire pénitence. Nous devons précisément chasser de nos cœurs, de nos âmes, tout ce qui est un obstacle à cet amour du Bon Dieu, à cette prière de Dieu, à cette louange de Dieu.
Et il y en a des obstacles en nous, hélas toutes les suites du péché originel. Alors nous devons faire pénitence. C’est la Vierge Marie qui nous l’a dit aussi. Elle l’a dit encore à Lourdes et par conséquent, c’est encore vrai de notre temps : « Priez et faites pénitence ». Oui, c’est le résumé de la vie chrétienne.
Mais encore, il ne suffit pas de prier ; il ne suffit pas de faire pénitence, il faut accomplir la volonté du Bon Dieu. « Si vous m’aimez », dit Dieu, dit Notre Seigneur, « observez mes commandements » : Si diligitis me, mandata, et servate ea (Jn 14,15).
Il faut observer les commandements de Dieu et c’est peut-être la chose la plus difficile. Prier est relativement aisé ; faire pénitence, à l’occasion est encore une chose peut-être relativement facile. Mais faire tous les jours, à tout instant de notre vie, la volonté du Bon Dieu, qu’il n’y ait pas dans notre vie des moments qui ne soient pas à Dieu ; qui ne soient pas accomplis selon la volonté de Dieu, cela est beaucoup plus difficile. Et c’est pourtant (cela) la vie chrétienne.
Si nous voulons vraiment donner notre vie à Notre Seigneur Jésus-Christ ; si nous voulons vraiment que Notre Seigneur Jésus-Christ règne dans nos âmes, dans nos cœurs, dans nos intelligences, il faut le prouver. C’est ce que dit Notre Seigneur : « Si vous m’aimez, prouvez-le, en observant mes commandements ».
Et alors, nous devons donner cette preuve d’amour à Notre Seigneur. Nous pouvons penser réellement qu’au cours des siècles, il y a eu des millions et des millions de bonnes familles chrétiennes. Dans le silence, dans la discrétion, dans l’oubli, dans la méconnaissance de ceux peut-être qui entouraient ces familles, ces familles ont accompli leur devoir, dans la prière, dans l’union à Dieu, dans l’amour, dans la charité, dans la foi. Et c’est de ces familles que sont sorties tant et tant de vocations de prêtres, tant et tant de vocations de religieux et de religieuses, qui ont peuplé les couvents, les monastères, les œuvres de charité, les institutions de charité, qui ont couvert le monde chrétien.
Toutes ces vocations sont sorties de familles profondément chrétiennes, qui ont imité la première famille chrétienne, la famille de la Sainte Vierge et de saint Joseph.
On n’a pas beaucoup entendu parler de la vie de famille de la très Sainte Vierge et de saint Joseph, et cependant elle a duré trente ans. Bien plus que la vie publique de Notre Seigneur. Ils ont accompli la volonté du Bon Dieu. Et ainsi ils ont été choisis pour participer aussi à la gloire de Notre Seigneur. En cette période que nous vivons, où l’esprit du monde domine et tend à dominer toutes les familles et pénètre à l’intérieur de l’Église, pénètre à l’intérieur des séminaires, pénètre à l’intérieur de tous les couvents, de tous les monastères, de toutes les écoles catholiques, de tout le monde chrétien, détruisant ainsi peu à peu la chrétienté, les institutions chrétiennes, tout ce que l’Église a fait, tout ce que le Saint-Esprit avait réalisé par l’Église, tout cela est investi, tout cela est envahi ; tout cela est soumis à des influences mauvaises, du démon. Il faut retrouver les principes de la chrétienté. Il faut revivre ces principes – simples – qui ne sont pas difficiles : prière, pénitence, accomplissement de la volonté du Bon Dieu, dans l’union à Notre Seigneur, dans l’union au Corps mystique de Notre Seigneur, avec toutes les âmes qui se donnent à Notre Seigneur Jésus-Christ et éviter l’influence des faux principes de ce monde qui se répandent partout.
Le démon a inventé des principes ambigus. Et lui aussi, il sait qu’il ne faut pas trop compliquer les principes à donner pour tromper le monde, pour tromper les esprits.
Alors il se sert lui aussi, de formules simples : Liberté – Égalité – Fraternité. Formule ambiguë qui trompe le monde. Ses principes : il a remplacé le Décalogue par les Droits de l’homme. Voilà des formules simples ; mais trompeuses, fallacieuses, qui sont faites pour contrecarrer le Décalogue, pour détruire le Décalogue, pour détruire l’autorité de Dieu, pour détruire les familles. Et puis il a encore inventé ces derniers temps, en plus de ces droits de l’homme : la dignité humaine.
Alors au nom de la dignité humaine, on laisse la responsabilité à la conscience. Chacun fait ce qu’il veut sous prétexte de dignité humaine ; sous prétexte que les hommes sont des adultes. Que maintenant, à notre époque, tout le monde est adulte alors qu’autrefois on était encore dans un état d’enfance.
Or nous devons toujours nous rappeler ces principes : Il n’y a pas de droits de l’homme, il y a le Décalogue, c’est-à-dire les commandements de Dieu, la soumission à l’autorité de Dieu, la soumission à l’autorité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Il n’y a pas de dignité humaine, il y a la dignité chrétienne. Il n’y a pas de dignité humaine, cela n’existe pas. Il n’y a de dignité que chrétienne. Dans la mesure où nous avons une relation avec Notre Seigneur Jésus-Christ, nous sommes dignes. Dans la mesure où nous n’avons pas de relation avec Notre Seigneur Jésus-Christ, nous ne sommes pas dignes. La meilleure preuve c’est que ceux qui ne seront pas attachés à Notre Seigneur Jésus-Christ, dans son Corps mystique, n’iront pas au Ciel. Ils iront en enfer. Seuls iront au Ciel ceux qui seront unis au Corps mystique de Notre Seigneur.
C’est Notre Seigneur Lui-même qui l’a dit : « Je suis la vigne, Je suis le cep et vous êtes les sarments. Celui qui ne sera pas rattaché à moi, sera jeté au feu ».
« Vous ne pouvez rien faire sans moi. Personne ne va à mon Père sans passer par moi ». C’est Notre Seigneur qui l’a dit. Ce n’est pas un pape, ce n’est pas l’Église, ce ne sont pas les évêques, c’est la doctrine même de l’Église.
Alors il n’y a pas de dignité humaine. C’est une dignité inventée par le diable. Il n’y a que la dignité chrétienne.
Et puisque tous les hommes sont encore susceptibles de devenir chrétiens, si le Bon Dieu le permet, par des circonstances particulières, par des missionnaires, par une conversion, par une grâce particulière, alors nous devons respecter ces personnes et prier pour elles afin qu’un jour elles deviennent chrétiennes.
Mais s’il était vrai qu’il y ait une dignité humaine, alors les démons seraient également dignes, parce qu’ils ont encore l’essence angélique ; ils ont l’essence humaine, donc ils seraient encore dignes.
Et puis le troisième principe moderne, c’est celui de la liberté religieuse où l’on met l’erreur et la Vérité sur le même pied. Cela aussi est absolument contraire à l’Esprit Saint.
L’Esprit, est un Esprit de Vérité, que nous recevons et non pas l’esprit de l’erreur. L’erreur est opposée absolument à l’Esprit Saint. C’est pourquoi, personne ne peut se sauver par l’erreur. Personne ne peut se sauver par une fausse religion. La fausse religion, c’est une religion erronée, une religion qui est dans l’erreur, qui est donc opposée à la Vérité de l’Esprit Saint. Comment les âmes pourraient-elles se sauver par l’erreur ? Elles ne peuvent pas se sauver par l’erreur ; elles ne peuvent se sauver que par la Vérité.
Or ce sont des principes maintenant : ces principes des droits de l’homme, ces principes de la dignité humaine, ces principes de la liberté religieuse, où toutes les religions sont mises sur le même pied. Il n’y a plus de fausses religions ; tous ces gens sont des frères, sont des frères séparés, sont des frères… Tout cela est faux ! Ce sont des principes diaboliques, qui ne sont pas conformes à la Vérité de l’Esprit Saint.
Alors nous ne devons pas les accepter. Nous devons les repousser et nous devons prêcher l’Évangile véritable et non pas ce faux évangile de la révolution, ce faux évangile du protestantisme et de ceux qui ont répandu les erreurs afin de tromper les âmes et de les entraîner en enfer.
Voilà ce que nous devons prendre comme résolution : ne pas nous laisser influencer par ces principes qui sont actuellement diffusés, même à l’intérieur de l’Église et dont trop souvent même, les évêques, dans les documents même romains où nous trouvons des allusions constantes à ces divers principes.
Sans doute on les corrige ; on y met une certaine atténuation, mais le seul fait de les utiliser, semble leur donner une certaine authenticité et une valeur véritable. C’est cela qui est dangereux, même si on les corrige. On ne peut pas se servir des principes qui ont été inventés par le diable et qui sont foncièrement faux.
Demandons aujourd’hui à l’Esprit Saint, de nous donner cette Lumière, cette lumière de la Vérité qui doit toujours éclairer nos âmes, demandons-Lui, de nous donner ces dons de sagesse, d’intelligence, de science, afin d’éclairer nos âmes et nos esprits et de n’avoir dans nos cœurs que le désir de servir la Vérité, de servir Notre Seigneur Jésus-Christ.
Demandons aussi à la très Sainte Vierge Marie de nous aider à vivre comme elle a vécu, dans la prière, dans le renoncement, et dans l’accomplissement de la volonté du Bon Dieu.
Alors nous serons vraiment des enfants de Dieu et nous serons remplis comme elle du Saint-Esprit.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.