Le Courrier de Rome est une revue fondée en 1967 pour unir les catholiques autour de la doctrine de l’Église. Depuis plus d’un demi-siècle, elle offre à ses lecteurs les réfutations des principales erreurs actuelles, et leur montre le chemin de la vérité. En 1982, le Général Lecomte et le Colonel Pasteau, responsables de la revue, se rendirent à Écône pour demander à Mgr Lefebvre d’en assurer la continuité. Celui-ci en confia alors la responsabilité à Monsieur l’abbé Emmanuel du Chalard, qui en est demeuré le directeur jusqu’à ce jour. Monsieur l’abbé Bernard de Lacoste est nommé par le Supérieur Général pour lui succéder.
La Porte Latine
Nous publions ici la lettre adressée, en février dernier, par Monsieur l’abbé Emmanuel du Chalard, aux collaborateurs laïcs du Courrier de Rome. Fondé dans le contexte que l’on sait[1], le « Courrier de Rome » a fini par s’imposer comme l’une des principales publications doctrinales au sein de la Tradition, apportant l’éclairage du Magistère et de la théologie pérenne sur les événements liés à la crise de l’Eglise. Durant toutes ces années, aussi bien à travers les interventions faites lors des Congrès que par les articles publiés dans le journal, le « Courrier de Rome » n’a cessé de préserver la foi des prêtres et des fidèles, en attaquant « ce colosse aux pieds d’argile, soi-disant, intouchable, qu’est le Concile »[2]. Sur tous les points névralgiques, tout particulièrement : l’ecclésiologie, la collégialité et la conception de l’Eglise, le rôle et la définition du Magistère et de la Tradition, la liturgie et la conception de la messe, la liberté religieuse et l’œcuménisme, sur tous ces points, le « Courrier de Rome » a donné aux catholiques perplexes le moyen de ne pas se laisser désorienter au sein de cet obscurcissement généralisé et croissant des esprits. « Seule la fermeté dans la vérité sera payante, si elle est accompagnée de la sainteté », rappelait en ce sens l’abbé du Chalard lors du dernier Congrès[3]. Et d’ajouter : « Le temps travaille pour la Tradition. Non praevalebunt… ».
Le temps de ces 35 ans, consacré avec un zèle sans relâche à l’organisation des Congrès et à la parution du journal, fut le temps de ce travail indispensable, qui aura apporté pour sa modeste mesure sa contribution au maintien de l’unité de la foi dans la sainte Eglise. Mesure modeste au regard de l’ampleur de l’action de la Providence divine, mais mesure d’un travail indispensable, sans lequel notre persévérance n’eût pas été la même. Le mérite en revient pour sa juste part à Monsieur l’abbé du Chalard. Durant toutes ces années, celui-ci s’est dépensé pour cette œuvre avec une disponibilité et un enthousiasme qui appellent notre reconnaissance. Comme tous ceux qui ont été appelés à écrire dans les colonnes du journal, l’auteur de ces lignes a pu bénéficier de ses conseils, de ses encouragements et de sa confiance. Avec tous ceux qui continueront désormais à « travailler pour la Tradition », sous la direction de Monsieur l’abbé de Lacoste, le « Courrier de Rome » se doit de rendre ce juste hommage à l’auteur de la lettre que nous publions ci-après. Comme lui, nous non plus nous n’avons pas « de parole »…
Abbé Jean-Michel Gleize
Source : Courrier de Rome n° 640
Image : Mgr Lefebvre avec M. l’abbé du Chalard à Albano (Italie) en 1976.