Au cœur de la « question d’Ecône » : le libéralisme

Bildnummer: 52309356 Datum: 25.10.1976 Copyright: imago/Rolf Hayo Erzbischof Marcel Lefebvre während einer Messe in Friedrichshafen, Personen; 1976, Friedrichshafen, sw, Geistliche, Geistlicher, Erzbischof, Bischof, Messe, Messen, Gottesdienst, Gestik; , quer, Kbneg, Gruppenbild, close, Katholische Kirche, Religion, Aktion, People

Dans une Lettre aux amis et bien­fai­teurs publiée en 1975, Mgr Lefebvre expli­quait ce qui est au cœur de l’op­po­si­tion qui se mani­fes­tait contre le sémi­naire d’Ecône : le libé­ra­lisme, par nature oppo­sé à la Tradition de l’Église. Remarques tou­jours éclai­rantes pour com­prendre l’a­char­ne­ment contre la Tradition qui hélas est encore en cours dans l’Église.

Comment expli­quer cette oppo­si­tion à la Tradition au nom d’un concile et de son appli­ca­tion ? Peut-​on rai­son­na­ble­ment et doit-​on réel­le­ment s’opposer à un concile et à ses réformes ? Peut-​on, au sur­plus, et doit-​on s’opposer aux ordres de la hié­rar­chie som­mant de suivre le Concile et toutes les orien­ta­tions postcon­ciliaires offi­cielles ? Voilà le grave pro­blème qui, aujourd’hui, après dix années post­con­ci­liaires, se pose à notre conscience à l’occasion de la condam­na­tion d’Ecône. Il est impos­sible de répondre pru­dem­ment à ces ques­tions sans faire un rapide expo­sé de l’histoire du libé­ra­lisme et du catho­li­cisme libé­ral au cours des der­niers siècles. On ne peut expli­quer le pré­sent que par le passé.

Principes du libéralisme

Définissons d’abord en quelques mots le libé­ra­lisme dont l’exemple his­to­rique le plus typique est le pro­tes­tan­tisme. Le libé­ra­lisme pré­tend libé­rer l’homme de toute contrainte non vou­lue ou accep­tée par lui-même.

Première libé­ra­tion : celle qui libère l’intelligence de toute véri­té objec­tive impo­sée. La Vérité doit être accep­tée dif­fé­rente selon les indi­vi­dus ou les groupes d’individus, elle est donc néces­sai­re­ment par­ta­gée. La Vérité se fait et se recherche sans fin. Personne ne peut pré­tendre l’avoir exclu­si­ve­ment et dans son inté­gra­li­té. On devine com­bien cela est contraire à Notre- Seigneur Jésus-​Christ et à son Église.

Deuxième libé­ra­tion : celle de la foi qui nous impose des dogmes, for­mu­lés de façon défi­ni­tive et aux­quels l’intelligence et la volon­té doivent se sou­mettre. Les dogmes, selon le libé­ral, doivent être sou­mis au crible de la rai­son et de la science et cela d’une manière constante, étant don­nés les pro­grès scien­ti­fiques. Il est donc impos­sible d’admettre une véri­té révé­lée défi­nie pour tou­jours. On remar­que­ra l’opposition de ce prin­cipe à la Révélation de Notre-​Seigneur et à son auto­ri­té divine.

Enfin, troi­sième libé­ra­tion, celle de la loi. La loi, selon le libé­ral, limite la liber­té et lui impose une contrainte d’abord morale et enfin phy­sique. La loi et ses contraintes vont à l’encontre de la digni­té humaine et de la conscience. La conscience est la loi suprême. Le libé­ral confond liber­té et licence. Notre-​Seigneur Jésus-​Christ est la Loi vivante, étant le Verbe de Dieu ; on mesu­re­ra encore com­bien est pro­fonde l’opposition du libé­ral à Notre-Seigneur.

Conséquences du libéralisme

Les prin­cipes libé­raux ont pour consé­quence de détruire la phi­lo­so­phie de l’être et de refu­ser toute défi­ni­tion des êtres pour s’enfermer dans le nomi­na­lisme ou l’exis­tentialisme et l’évolutionnisme. Tout est sujet à la muta­tion, au changement.

Une deuxième consé­quence aus­si grave, sinon plus, est la néga­tion du surnatu­rel, donc du péché ori­gi­nel, de la jus­ti­fi­ca­tion par la grâce, du véri­table motif de l’Incarnation, du sacri­fice de la Croix, de l’Église, du sacer­doce. Tout est faus­sé dans l’œuvre accom­plie par Notre-​Seigneur ; et cela se tra­duit par une vision pro­tes­tante de la litur­gie, du Sacrifice de la Messe et des Sacrements qui n’ont plus pour objet l’application de la Rédemption aux âmes, à chaque âme, afin de lui com­mu­ni­quer la grâce de la vie divine et la pré­pa­rer à la vie éter­nelle, par l’appartenance au corps mys­tique de Notre-​Seigneur, mais qui ont désor­mais pour centre et motif l’appartenance à une com­mu­nau­té humaine de carac­tère reli­gieux. Toute la réforme litur­gique se res­sent de cette orientation.

Autre consé­quence : la néga­tion de toute auto­ri­té per­son­nelle, par­ti­ci­pa­tion à l’autorité de Dieu. La digni­té humaine demande que l’homme ne soit sou­mis qu’à ce qu’il consent. Puisqu’une auto­ri­té est indis­pen­sable pour la vie de la socié­té, il n’acceptera que l’autorité agréée par une majo­ri­té, parce qu’elle repré­sente la délé­ga­tion de l’autorité des indi­vi­dus les plus nom­breux à une per­sonne ou un groupe dési­gné, cette auto­ri­té n’étant tou­jours que déléguée.

Or ces prin­cipes et leurs consé­quences, qui exigent la liber­té de pen­sée, la liber­té d’enseignement, la liber­té de conscience, la liber­té de choi­sir sa reli­gion, ces fausses liber­tés qui sup­posent la laï­ci­té de l’État, la sépa­ra­tion de l’Église et de l’État, ont été, depuis le Concile de Trente, sans cesse condam­nés par les suc­ces­seurs de Pierre, et d’abord par le Concile de Trente lui-même.

Condamnation du libéralisme par le Magistère de l’Église

C’est l’opposition de l’Église au libé­ra­lisme pro­tes­tant qui a pro­vo­qué le Concile de Trente, d’où l’importance consi­dé­rable de ce concile dog­ma­tique pour la lutte contre les erreurs libé­rales, pour la défense de la Vérité, de la Foi, en par­ti­cu­lier par la codi­fi­ca­tion de la litur­gie du Sacrifice de la Messe et des Sacrements, par les défi­ni­tions concer­nant la jus­ti­fi­ca­tion par la grâce.

Énumérons quelques docu­ments par­mi les plus impor­tants qui ont com­plé­té cette doc­trine du Concile de Trente et qui l’ont confirmée :

  • La Bulle Auctorem fidei de Pie VI contre le Concile de Pistoie.
  • L’encyclique Mirari vos de Grégoire XVI contre Lamennais.
  • L’encyclique Quanta Cura et le Syllabus de Pie IX.
  • L’encyclique Immortale Dei de Léon XIII condam­nant le droit nouveau.
  • Les actes de saint Pie X contre le Sillon et le moder­nisme et spé­cia­le­ment le décret Lamentabili et le ser­ment antimoderniste.
  • L’encyclique Divini Redemptoris du pape Pie XI contre le communisme.
  • L’encyclique Humani gene­ris du pape Pie XII.

Ainsi le libé­ra­lisme et le catho­li­cisme libé­ral ont tou­jours été condam­nés par les suc­ces­seurs de Pierre au nom de l’Évangile et de la Tradition apostolique.

Cette conclu­sion évi­dente est d’importance pri­mor­diale pour déter­mi­ner notre atti­tude et mani­fes­ter notre union indé­fec­tible au magis­tère de l’Église et aux suc­ces­seurs de Pierre. Personne plus que nous n’est atta­ché au suc­ces­seur de Pierre aujourd’hui régnant lorsqu’il se fait écho des tra­di­tions apos­to­liques et des ensei­gne­ments de tous ses pré­dé­ces­seurs, car c’est la défi­ni­tion même du suc­ces­seur de Pierre de gar­der le dépôt et de le trans­mettre fidè­le­ment. Voici ce que pro­clame le pape Pie IX à ce sujet dans son ency­clique Pastor aeter­nus :

Le Saint-​Esprit n ’a pas en effet été pro­mis aux suc­ces­seurs de Pierre pour leur per­mettre de publier, d’a­près ses révé­la­tions, une doc­trine nou­velle, mais de gar­der stric­te­ment et d’ex­po­ser fidè­le­ment avec son assis­tance les révéla­tions trans­mises par les apôtres, c ’est-​à-​dire le dépôt de la foi.

Influence du libéralisme dans le Concile Vatican II

Nous en arri­vons main­te­nant à la ques­tion qui nous pré­oc­cupe : Comment expli­quer que l’on puisse, au nom du concile Vatican II, s’opposer à des tra­di­tions sécu­laires et apos­to­liques, met­tant ain­si en cause le sacer­doce catho­lique lui-​même et son acte essen­tiel, le Saint Sacrifice de la Messe ?

Une grave et tra­gique équi­voque pèse sur le Concile Vatican II pré­sen­té par les papes eux-​mêmes dans des termes qui l’ont favo­ri­sée : Concile de l”« aggior­na­men­to », de la « mise à jour » de l’Église, Concile pas­to­ral, non dog­ma­tique, comme vient de le nom­mer à nou­veau le pape, il y a un mois.

Cette pré­sen­ta­tion, dans la situa­tion de l’Église et du monde en 1962, pré­sen­tait d’immenses dan­gers aux­quels le Concile n’a pas réus­si à échap­per. Il était aisé de tra­duire ces mots de telle manière que les erreurs libé­rales s’introduisent lar­ge­ment dans le Concile. Une mino­ri­té libé­rale par­mi les pères du Concile et sur­tout par­mi les car­di­naux fut très active, très orga­ni­sée, très appuyée par une pléiade de théo­lo­giens moder­nistes et de nom­breux secré­ta­riats. Qu’on songe à la pro­duc­tion énorme des impri­més de l’IDOC sub­ven­tion­née par les Conférences épis­co­pales alle­mande et hollandaise.

Ils eurent beau jeu de deman­der ins­tam­ment l’adaptation de l’Église à l’homme moderne, c’est-à-dire à l’homme qui veut se libé­rer de tout, de pré­sen­ter l’Église comme inadap­tée, impuis­sante, de battre la coulpe sur la poi­trine des prédéces­seurs, l’Église est pré­sen­tée comme aus­si cou­pable que les pro­tes­tants et les ortho­doxes des divi­sions d’antan. Elle doit deman­der par­don aux pro­tes­tants présents.

L’Église de la Tradition est cou­pable dans ses richesses, dans son triompha­lisme, les Pères du Concile se sentent cou­pables d’être hors du monde, de n’être pas du monde ; ils rou­gissent déjà de leurs insignes épis­co­paux, bien­tôt de leurs soutanes.

Cette ambiance de libé­ra­tion gagne­ra bien­tôt tous les domaines et se reflé­te­ra dans l’esprit col­lé­gial où sera voi­lée la honte que l’on éprouve d’exercer une auto­ri­té per­son­nelle si contraire à l’esprit de l’homme moderne, disons de l’homme libé­ral. Le pape et les évêques exer­ce­ront leur auto­ri­té col­lé­gia­le­ment dans les synodes, les confé­rences épis­co­pales, les conseils pres­by­té­raux. Enfin, l’Église s’ouvre aux prin­cipes du monde moderne.

La litur­gie sera elle aus­si libé­ra­li­sée, adap­tée, sou­mise aux expé­ri­men­ta­tions des confé­rences épiscopales.

La liber­té reli­gieuse, l’œcuménisme, la recherche théo­lo­gique, la révi­sion du droit canon atté­nue­ront le triom­pha­lisme d’une Église qui se pro­cla­mait seule arche du salut ! La Vérité se trouve en par­tage dans toutes les reli­gions, une recherche com­mune fera avan­cer la com­mu­nau­té reli­gieuse uni­ver­selle autour de l’Église.

Les pro­tes­tants à Genève – Marsaudon dans son livre L’œcuménisme vu par un franc-​maçon – les libé­raux comme Fesquet, triomphent. Enfin dis­pa­raî­tra l’ère des États catho­liques. Le droit com­mun pour toutes les reli­gions ! « L’Église libre dans l’État libre », la for­mule de Lamennais ! Voilà l’Église adap­tée au monde moderne ! Le droit public de l’Église et tous les docu­ments cités plus haut deviennent des pièces de musée des­ti­nées à des temps révo­lus ! Lisez au début du sché­ma sur l’Église dans le monde la des­crip­tion des temps modernes en muta­tion ; lisez les conclu­sions, elles sont du plus pur libé­ra­lisme. Lisez le sché­ma sur la Liberté reli­gieuse et com­pa­rez avec l’encyclique Mirari vos de Grégoire XVI, avec Quanta cura de Pie IX, et vous pour­rez consta­ter la contra­diction presque mot pour mot.

Dire que les idées libé­rales n’ont pas influen­cé le Concile Vatican II est nier l’évidence. La cri­tique interne et la cri­tique externe le prouvent abondamment.

Influence du libéralisme dans les réformes et orientations postconciliaires

Et si nous pas­sons du Concile aux réformes et aux orien­ta­tions, la preuve est aveu­glante. Or, remar­quons bien que dans les lettres de Rome qui nous demande un acte public de sou­mis­sion, les trois choses sont pré­sen­tées tou­jours comme indis­so­lu­ble­ment unies. Se trompent donc lour­de­ment ceux qui parlent d’une mau­vaise inter­pré­ta­tion du Concile, comme si le Concile en lui-​même était par­fait et ne pou­vait être inter­pré­té d’après les réformes et orientations.

Les réformes et orien­ta­tions offi­cielles post­con­ci­liaires mani­festent avec plus d’évidence que n’importe quel écrit l’interprétation offi­cielle et vou­lue du Concile.

Or, ici, nous n’avons pas besoin de nous étendre : les faits parlent d’eux-mêmes et sont élo­quents, hélas bien tristement.

Que reste-​t-​il d’intact de l’Église pré-​conciliaire ? Où n’est pas pas­sée l’auto­démolition ? Catéchèse, sémi­naires, congré­ga­tions reli­gieuses, litur­gie de la Messe et des sacre­ments, consti­tu­tion de l’Église, concep­tion du sacer­doce. Les concep­tions libé­rales ont tout rava­gé et emmènent l’Église au-​delà des concep­tions du pro­tes­tan­tisme, à la stu­pé­fac­tion des pro­tes­tants et à la répro­ba­tion des orthodoxes.

Une des consta­ta­tions les plus effroyables de l’application de ces prin­cipes libé­raux est l’ouverture à toutes les erreurs et par­ti­cu­liè­re­ment à la plus mons­trueuse jamais sor­tie de l’esprit de Satan : le com­mu­nisme a ses entrées offi­cielles au Vatican et sa révo­lu­tion mon­diale est sin­gu­liè­re­ment faci­li­tée par la non-​résistance offi­cielle de l’Église, bien plus, par des sou­tiens fré­quents à la révo­lu­tion, mal­gré les aver­tis­se­ments déses­pé­rés des car­di­naux qui ont subi les geôles communistes.

Le refus de ce Concile pas­to­ral de condam­ner offi­ciel­le­ment le com­mu­nisme est à lui seul suf­fi­sant pour le cou­vrir de honte devant toute l’histoire, quand on songe aux dizaines de mil­lions de mar­tyrs, aux gens déper­son­na­li­sés scien­ti­fi­que­ment dans les hôpi­taux psy­chia­triques, ser­vant de cobayes à toutes les expé­riences. Et le Concile pas­to­ral réunis­sant 2350 évêques s’est tu, mal­gré les 450 signa­tures des pères deman­dant cette condam­na­tion, que j’ai por­tées moi-​même à Mgr Felici, secré­taire du Concile, en com­pa­gnie de Mgr Sigaud, arche­vêque de Diamantina. Faut-​il pous­ser plus loin l’analyse pour arri­ver à la conclu­sion ? Il me semble que ces lignes suf­fisent pour que l’on puisse refu­ser de suivre ce Concile, ces réformes, ces orien­ta­tions en tout ce qu’ils ont de libé­ral et de néo-​moderniste. Nous vou­lons répondre à l’objection qu’on ne man­que­ra pas de nous faire au sujet de l’obéissance, au sujet de la juri­dic­tion de ceux qui veulent nous impo­ser cette orien­ta­tion libé­rale. Nous répon­dons : dans l’Église, le droit, la juri­dic­tion sont au ser­vice de la Foi, fina­li­té pre­mière de l’Église. Il n’y a aucun droit, aucune juri­dic­tion qui puisse nous impo­ser une dimi­nu­tion de notre Foi.

Nous accep­tons cette juri­dic­tion et ce droit quand ils sont au ser­vice de la Foi. Mais qui peut juger de cela ? la Tradition, la Foi ensei­gnée depuis 2000 ans. Tout fidèle peut et doit s’opposer à qui­conque dans l’Église touche à sa foi, la foi de l’Église de tou­jours, appuyé sur le caté­chisme de son enfance.

Défendre sa foi est le pre­mier devoir de tout chré­tien, à plus forte rai­son de tout prêtre et de tout évêque. Dans le cas de tout ordre com­por­tant un dan­ger de cor­rup­tion de la foi et des mœurs, la déso­béis­sance est un devoir grave.

C’est parce que nous esti­mons que toute notre foi est en dan­ger par les réformes et les orien­ta­tions post­con­ci­liaires que nous avons le devoir de déso­béir et de gar­der les Traditions. C’est le plus grand ser­vice que nous pou­vons rendre à l’Église catho­lique, au suc­ces­seur de Pierre, au salut des âmes et de notre âme, que de refu­ser l’église réfor­mée et libé­rale, car nous croyons en Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, fils de Dieu fait homme, qui n’est ni libé­ral, ni réformable.

Autre der­nière objec­tion : le Concile est un concile comme les autres. Par son œcu­mé­ni­ci­té et sa convo­ca­tion, oui ; par son objet, et c’est là l’essentiel, non. Un concile non dog­ma­tique peut ne pas être infaillible ; il ne l’est que dans la reprise de véri­tés dog­ma­tiques traditionnelles.

Comment justifiez-​vous votre atti­tude vis-​à-​vis du pape ?

Nous sommes les plus ardents défen­seurs de son auto­ri­té comme suc­ces­seur de Pierre, mais nous réglons notre atti­tude sur la parole de Pie IX citée plus haut. Nous applau­dis­sons au pape écho de la Tradition et fidèle à la trans­mis­sion du dépôt de la Foi. Nous accep­tons les nou­veau­tés inti­me­ment conformes à la Tradition et à la Foi. Nous ne nous sen­tons pas liés par l’obéissance à des nou­veau­tés qui vont contre la Tradition et menacent notre Foi. Dans ce cas, nous nous ran­geons der­rière les docu­ments pon­ti­fi­caux cités plus haut.

Nous ne voyons pas, en conscience, com­ment un catho­lique fidèle, prêtre ou évêque, peut avoir une autre atti­tude vis-​à-​vis de la crise dou­lou­reuse que tra­verse l’Église. « Nihil inno­ve­tur nisi quod tra­di­tum est » – qu’on n’innove rien mais qu’on trans­mette la Tradition.

Que Jésus et Marie nous aident à demeu­rer fidèle à nos enga­ge­ments épisco­paux ! « Ne dites pas vrai ce qui est faux, ne dites pas bon ce qui est mau­vais. » Voilà ce que l’on nous a dit à notre sacre. 

En la fête de saint Pie X 1975,

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.