Mgr Lefebvre explique l’extrême-onction

Le sens pas­to­ral de Mgr Lefebvre met à la por­tée de tous les fidèles la doc­trine de l’Eglise sur ce sacrement.

Il arrive sou­vent que les gens soient effrayés par l’extrême-onction. Beaucoup de per­sonnes pensent tout de suite à la mort dès qu’on leur parle d’extrême-onction. Et sou­vent l’entourage du malade est plus effrayé que le malade lui-même.

Qui sont ceux à qui l’extrême-onction doit être admi­nis­trée ? C’est une chose impor­tante à rap­pe­ler parce que des erreurs sont fré­quentes main­te­nant à ce sujet. L’extrême-onction doit se don­ner à un malade et pour une mala­die qui, éven­tuel­le­ment, peut le mener à la mort. Le concile de Trente sti­pule : « Il convient d’apprendre aux fidèles qu’il y a un cer­tain nombre de per­sonnes aux­quelles il n’est pas per­mis d’administrer ce sacre­ment, bien qu’il ait été ins­ti­tué pour tous les chré­tiens sans excep­tion. Et d’abord, on ne peut le don­ner à ceux qui sont en bonne san­té. Les paroles de l’Apôtre saint Jacques sont for­melles : “Si quelqu’un est malade par­mi vous.” (Jc 5, 14) Mais d’un autre côté la rai­son elle-​même nous le montre, puisque ce sacre­ment a été ins­ti­tué pour ser­vir de remède non seule­ment à l’âme mais aus­si au corps((Catéchisme du concile de Trente, Dominique Martin Morin, 1991, ch. 25, § 2, p. 297.)). »

Un des effets du sacre­ment de l’extrême-onction est donc non seule­ment de rendre la san­té à l’âme, d’effacer les péchés, mais aus­si de don­ner la san­té au corps. C’est écrit tex­tuel­le­ment dans le dis­cours de saint Jacques : « Si quelqu’un est malade par­mi vous, qu’il fasse venir les prêtres de l’Église. Qu’ils prient sur lui en l’oignant d’huile au nom du Seigneur, et la prière de la foi sau­ve­ra le malade et le Seigneur le sou­la­ge­ra » (Jc 5, 14–15), le Seigneur le sou­la­ge­ra même dans son corps.

De fait, il est cou­rant que des malades éprouvent vrai­ment un renou­veau de san­té après le sacre­ment de l’extrême-onction. Il y en a beau­coup qui sont en très bonne san­té main­te­nant par­mi ceux qui l’ont reçu, mais, même quand cet état ne dure pas, le bon Dieu per­met ain­si au mou­rant de faire vrai­ment l’offrande de sa vie, consciem­ment et courageusement.

En tout cas, l’un des pre­miers effets, c’est de remettre les péchés. Un autre effet, c’est de don­ner la paix de l’âme. « Rien n’est plus propre à faire ren­trer l’âme dans la tran­quilli­té à l’heure de la mort, que d’éloigner d’elle toute tris­tesse, de lui faire attendre avec un cœur plein de joie la venue du Seigneur, et de la dis­po­ser à lui rendre volon­tiers le dépôt qui lui était confié, dès qu’il le rede­man­de­ra. Et pré­ci­sé­ment l’extrême-onction pos­sède la ver­tu de déli­vrer les fidèles de cette anxié­té, et de rem­plir leurs cœurs d’une pieuse et sainte joie((Ibid., p. 301.)). »

Cette paix de l’âme lui vient de ce que le sacre­ment chasse les idées, les ima­gi­na­tions, les craintes, les anxié­tés que le démon cherche à don­ner à l’âme. Avant la mort, le démon cherche à faire croire à l’âme qu’elle va être dam­née. Il fait tout pour sus­ci­ter en elle des sen­ti­ments qui peuvent la faire pécher et la mettre de nou­veau sous son emprise, mais, « avec l’extrême-onction, (…) l’espérance (…) relève le cou­rage du malade, qui se sent ras­su­ré, et qui sup­porte dès lors avec plus de patience et de force les dou­leurs qu’il endure, de même qu’il évite plus aisé­ment les pièges et les arti­fices du démon qui cherche à le perdre((Ibid., p. 301.)). »

Alors, vu tous les effets mer­veilleux de ce sacre­ment, nous ne devons pas attendre que le malade soit dans le coma, pour le lui donner.

Quand je pense à tous ces mou­rants qui ont reçu un prêtre qui est venu leur appor­ter la conso­la­tion du sacre­ment de l’extrême-onction, la conso­la­tion de la com­mu­nion, du via­tique. Ces âmes ont été conso­lées et pré­pa­rées à rece­voir la grâce de la per­sé­vé­rance finale. 

Source : Le Phare bre­ton n°14

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.