Analyse du Décret Christus Dominus du 28 octobre 1965

Historique du décret Christus Dominus

Préparation

Lors des tra­vaux de pré­pa­ra­tion du Concile, une com­mis­sion pré­pa­ra­toire appe­lée « Des évêques et du gou­ver­ne­ment des dio­cèses » avait été créée, diri­gée par le car­di­nal Paolo Marella. En effet, plu­sieurs pro­blèmes pas­to­raux avaient été sou­le­vés et cette com­mis­sion était char­gée de les étu­dier. Parmi les sujets, citons la répar­ti­tion ter­ri­to­riale des dio­cèses, le rap­port des évêques avec la Curie Romaine, la place des reli­gieux dans les dio­cèses, le cas des émi­grants, des voyageurs…

En fonc­tion des demandes, cette com­mis­sion pré­pa­ra­toire éla­bo­ra sept sché­mas pour être dis­cu­tés au concile.

Avant toute discussion

Cependant, lors de la pre­mière ses­sion conci­liaire, en 1962, et avant même que les sché­mas ne fussent mis à l’ordre du jour, la com­mis­sion pour les évêques reçut la mis­sion de ras­sem­bler toute la matière en deux docu­ments, l’un plus cano­nique ou admi­nis­tra­tif, l’autre plus pas­to­ral. Ce tra­vail prit quelques mois et au prin­temps 1963 deux textes virent le jour : l’un de 38 pages (Des évêques et du gou­ver­ne­ment des dio­cèses) et l’autre de 123 pages (Du sou­ci des âmes).

Les débats

Lors de la deuxième ses­sion (1963), le car­di­nal Marella pré­sen­ta aux Pères conci­liaires le sché­ma sur les évêques et mani­fes­ta clai­re­ment qu’il le vou­lait en par­faite har­mo­nie avec les dis­cus­sions sur le De Ecclesia.[1] Les dis­cus­sions durèrent du 5 au 18 sep­tembre. Dès le pre­mier jour, les cri­tiques allèrent bon train. Les défen­seurs de la Curie furent vive­ment atta­qués et le Saint-​Office ne fut pas épar­gné. Les car­di­naux Garrone et Marty en par­ti­cu­lier accu­sèrent le sché­ma de ne pas assez mani­fes­ter l’aspect collégial.

Bien conscient du dan­ger de la col­lé­gia­li­té pour la papau­té et la consti­tu­tion de l’Eglise, Monseigneur Lefebvre inter­vint lors de ces dis­cus­sions.[2] Congar, qui résume l’intervention de l’archevêque, lui donne rai­son quant à sa luci­di­té sur ce qui se passe, mais prend ensuit le contre pied, puisque pour lui, c’est la papau­té qui a usur­pé la place de l’Ecclesia et des évêques.

Nouvelle refonte

Suite aux dis­cus­sions, de nom­breuses modi­fi­ca­tions durent être appor­tées. Durant l’intersession, les deux textes furent fon­dus en un seul et en avril 1964, le sché­ma ne comp­tait plus que 45 pages. Il fut dis­cu­té dès le début de la troi­sième ses­sion, du 18 au 22 sep­tembre 1964, mais le sché­ma Lumen Gentium occu­pait davan­tage les esprits. Il y eut cepen­dant quelques contes­ta­tions qui repor­tèrent l’examen défi­ni­tif du décret à la ses­sion sui­vante. Entre temps, Paul VI publiait son ency­clique sur le synode des évêques, faci­li­tant ain­si le vote d’ensemble du sché­ma : le pape a parlé…

Le vote d’ensemble eut lieu le 6 octobre 1965 et obtint 2167 voix favo­rables sur les 2181votants. Quant au vote de pro­mul­ga­tion du 28 octobre, il n’eut que deux oppo­sants sur les 2322 Pères.

Ce qu’il faut savoir

Quelques rap­pels de la doc­trine catho­lique sur la consti­tu­tion de l’Eglise ne seront cer­tai­ne­ment pas superflus.

L’Eglise et sa constitution

Il est de foi que l’Eglise a été fon­dée direc­te­ment par Notre Seigneur durant sa vie ter­restre. Elle n’est pas la résul­tante d’hommes qui vou­draient mettre en com­mun leur expé­rience. C’est très cer­tai­ne­ment au lac de Tibériade, avec le triple « pasce » que Jésus-​Christ a ins­ti­tué l’Eglise.

L’Eglise vou­lu par Notre Seigneur est hié­rar­chique. Plus pré­ci­sé­ment, c’est une monar­chie dont le pou­voir suprême a été remis à une seule per­sonne : saint Pierre. C’est un dogme de foi défi­ni depuis le concile de Vatican I.[3]

Le pape, les apôtres, les évêques

Le pou­voir de saint Pierre est trans­mis­sible à ses suc­ces­seurs que sont les papes. Il est de foi que l’évêque de Rome est le suc­ces­seur de Pierre.[4] Il pos­sède le pri­mat sur toute l’Eglise (véri­té de foi). Autrement dit son pou­voir est plé­nier (il pos­sède le légis­la­tif, le judi­ciaire et l’exécutif) et uni­ver­sel (il s’étend direc­te­ment sur tous les membres de l’Eglise).

En ce qui concerne les apôtres, il faut appor­ter une dis­tinc­tion. On peut dire que les apôtres ont un double titre. Ils sont tout d’abord évêques et à ce titre, ils sont sou­mis à saint Pierre. Mais ce ne sont pas des évêques ordi­naires… Car Notre Seigneur les a appe­lés per­son­nel­le­ment à être apôtres, c’est à dire à ache­ver la révé­la­tion et à fon­der l’Eglise. De ce fait, il avaient, de façon extra­or­di­naire un pou­voir universel.

Ainsi les évêques sont les véri­tables suc­ces­seurs des apôtres en tant que ceux-​ci sont des évêques mais non en tant qu’ils sont des apôtres. Les évêques ont donc un vrai pou­voir que l’ont dit ordi­naire : ce ne sont pas de simples délé­gués. Ce pou­voir est plé­nier (ils pos­sèdent les trois actes de légi­fé­rer, exé­cu­ter et juger). Mais il est subor­don­né à celui du Souverain Pontife, autre­ment dit, c’est le pape qui donne à l’évêque sa mis­sion canonique.

Ordre et juridiction

Le pape et les évêques (ceux que l’on appelle l’Eglise ensei­gnante) ont trois fonc­tions dis­tinctes : ils doivent ensei­gner, sanc­ti­fier et gouverner.

Pour ce faire, deux pou­voirs leur ont été remis. Tout d’abord le pou­voir d’ordre qui leur est don­né par consé­cra­tion et est inamis­sible : une fois consa­crés, ils res­tent évêques à vie ! Quant à savoir si l’épiscopat est un sacre­ment, la réponse est dis­pu­tée par­mi les théo­lo­giens catholiques.

Par ce pou­voir, ils ont la charge de sanc­ti­fier. A côté de ce pou­voir, ils reçoivent une juri­dic­tion qui leur donne mis­sion de gou­ver­ner (et d’enseigner). Cette juri­dic­tion est don­née aux évêques par inves­ti­ture et est de ce fait amis­sible. L’opinion tra­di­tion­nelle (saint Thomas d’Aquin en par­ti­cu­lier) dit que l’évêque reçoit sa juri­dic­tion direc­te­ment du pape et non de par le sacre.

Différents évêques ?

Enfin, pour pré­ci­ser quelques termes ecclé­sias­tiques et faci­li­ter la lec­ture des textes, il est bon de rap­pe­ler que l’évêque qui se trouve en charge à la tête d’un dio­cèse s’appelle un évêque rési­den­tiel. Car il existe a contra­rio des évêques qui ne dirigent pas ou plus de dio­cèse. On leur donne cepen­dant le titre d’un dio­cèse qui n’existe plus et on parle alors d’évêque titu­laire. Pour exemple, Mgr Lefebvre, lorsqu’il quit­ta la charge du dio­cèse de Tulle, fut nom­mé évêque titu­laire de Synnada en Phrygie.

Enfin, au sein d’un dio­cèse, l’évêque rési­den­tiel est par­fois secon­dé par d’autres évêques (qui sont alors titu­laires). Ce sont des évêques auxi­liaires. L’un d’entre eux peut avoir le titre de coad­ju­teur : c’est qu’il a droit de suc­ces­sion à la tête du diocèse.

Analyse

Il n’est pas ano­din de consta­ter que les dis­cus­sions dans l’aula conci­liaire du texte que nous com­men­tons se sont dérou­lées dans le même temps que celles de la consti­tu­tion dog­ma­tique Lumen Gentium. En 1963 Lumen Gentium est dis­cu­té jusqu’au 31 octobre ; Christus Dominus débute le 5 novembre. L’année sui­vante, la dis­cus­sion sur Lumen Gentium est ache­vée le 18 novembre ; le même jour et dans la fou­lée, Christus Dominus est à l’ordre du jour.

Lumen Gentium a « redé­fi­ni » l’Eglise. Peut-​on dire que Christus Dominus va « redé­fi­nir » l’évêque ?

Le complexe des évêques

On trouve, à pro­pos de ce texte, et sous la plume de cer­tains auteurs, l’expression « épis­co­pat renou­ve­lé ». Ce n’est sans doute pas un abus : le Concile (et les évêques en par­ti­cu­lier) a vou­lu déve­lop­per une théo­lo­gie nou­velle de l’épiscopat.

Peut-​être est-​ce là aus­si une réponse à un com­plexe dans l’air du temps. Les deux conciles pré­cé­dents n’ont pas déve­lop­pés cette ques­tion. Ils l’ont « enfer­mée ». Car si le concile de Trente insiste sur le sacre­ment de l’ordre (ses­sion 23), il ne dirime pas la ques­tion de savoir si l’épiscopat est un sacre­ment dis­tinct de l’ordre. Certes, il donne une place hié­rar­chique à l’évêque. Mais il ne déve­loppe pas les rap­ports entre sacre­ment et gou­ver­ne­ment, entre ordre et juridiction.

D’un autre côté, le concile Vatican I défi­nit l’infaillibilité du Pontife Romain, pla­çant de ce fait et sans conteste le pape au-​dessus des évêques.

Ni pape, ni simple prêtre, quelle est donc la place de l’épiscopat dans la théologie ?

De bons pasteurs

Le titre don­né aux évêques (tout comme au pape) à Vatican II est celui de pas­teur.[5] Le titre du docu­ment est déjà lui-​même révé­la­teur : La charge pas­to­rale des évêques dans l’Eglise. Certes, il y a dans l’adjectif une réfé­rence au Concile lui-​même que Jean XXIII qua­li­fia de pas­to­ral. Mais l’emploi du mot veut aus­si recou­vrir les trois fonc­tions de l’évêque : ensei­gner, sanc­ti­fier, gou­ver­ner. Là se trouve toute l’ambiguïté car pas­teur convient davan­tage à l’acte de gou­ver­ner. Pour l’enseignement, on parle de doc­teur[6], et pour sanc­ti­fier, on parle de pon­tife.[7] Mais désor­mais, tout doit être pastoral.

Qu’il s’agisse de la charge d’enseignement, il est écrit que les évêques « ensei­gne­ront, selon la doc­trine de l’Eglise, com­bien il faut esti­mer la per­sonne humaine, sa liber­té, sa vie cor­po­relle elle-​même… »[8] et que la doc­trine chré­tienne doit être pro­po­sée « d’une façon adap­tée aux néces­si­tés du moment c’est à dire en répon­dant aux dif­fi­cul­tés et ques­tions qui angoissent le plus les hommes ».[9] Du reste, l’Eglise n’enseigne plus, elle « dia­logue ».[10] Pastoral s’oppose ici à… dog­ma­tique. Pas éton­nant que le Concile n’ait rien vou­lu définir.

Quant à la fonc­tion de sanc­ti­fier, il est curieux que ce texte[11] insiste sur l’esprit de « Corps » entre fidèles et évêques, tan­dis que la confec­tion et la récep­tion des sacre­ments est presque occul­tée. D’autre part, la réfé­rence en matière litur­gique est la consti­tu­tion de ce même concile[12] dont le culte est ordon­né… à l’homme. Pastoral ? Oui, vraiment !

Redéfinir l’évêque

Les quelques remarques qui pré­cèdent, même si elles semblent de peu d’importance, cachent une nou­velle théo­lo­gie de l’épiscopat. Le décret Christus Dominus n’est que l’application concrète du cha­pitre III de Lumen Gentium.[13]

Le plan même de ce petit décret place d’abord l’évêque dans son rap­port à l’Eglise uni­ver­selle et non comme le chef d’un dio­cèse. Et pour cause : depuis ce concile, l’évêque ordon­né appar­tient d’abord et avant tout au « corps » des évêques et forme avec eux un col­lège. Désormais, la consé­cra­tion épis­co­pale rend l’élu membre du col­lège.[14] La consé­quence est facile. L’évêque, de par son appar­te­nance à ce corps épis­co­pal « a la sol­li­ci­tude de toutes les Eglises et exerce sa charge à l’égard de l’Eglise uni­ver­selle ».[15] C’est son pre­mier rôle. Le dio­cèse passe en second plan.[16]

S’appuyant sur Lumen Gentium, le décret affirme que ce col­lège d’évêque est sujet d’un pou­voir plé­nier et suprême sur toute l’Eglise.[17] C’est l’affirmation d’une juri­dic­tion uni­ver­selle pos­sé­dée en propre par le col­lège des évêques. Et ce décret, par ses réfé­rences expli­cites, entre­tient l’ambiguïté d’un deuxième pou­voir dans l’Eglise autre que le pape. « La leçon prin­ci­pale… concerne l’image théo­lo­gique de la hié­rar­chie apos­to­lique. Parler de col­lège, c’est aban­don­ner l’image de la pyra­mide avec un pape au som­met et des évêques en des­sous… Parler de col­lège épis­co­pal, c’est au contraire pri­vi­lé­gier l’image de la cou­ronne d’évêques, à condi­tion de pla­cer l’évêque de Rome à l’intérieur de la cou­ronne… »[18]

D’autre part, le Concile fait du sacre un sacre­ment dont la consé­cra­tion donne le pou­voir non seule­ment de sanc­ti­fier, mais aus­si, et c’est une nou­veau­té abso­lu­ment pas tra­di­tion­nelle, d’enseigner et de gou­ver­ner.[19] Dans la conti­nui­té de cette nou­veau­té, le dio­cèse n’est plus appe­lé une église locale, mais une église par­ti­cu­lière. Le chan­ge­ment de terme n’est pas anodin.

Le concile appliqué avant la lettre : tout un esprit !

Donner un tel pou­voir aux évêques ne pou­vait se faire sans réac­tion. Outre la nou­veau­té d’une telle doc­trine, c’est la Curie qui la pre­mière devait en faire les frais. Plusieurs Pères conci­liaires avaient deman­dé que les évêques soient dis­pen­sés de pas­ser par elle et même qu’on y intro­dui­sît des laïcs.

Afin donc de pou­voir faire pas­ser le décret sans trop de dif­fi­cul­tés, le pape Paul VI publia le 15 sep­tembre 1965 le Motu pro­prio Apostolica sol­li­ci­tu­do ins­ti­tuant le synode des évêques. C’est une assem­blée char­gée d’informer et de conseiller le pape. En publiant ce texte avant le vote du décret, le pape inci­tait clai­re­ment les pères conci­liaires à se pro­non­cer favo­ra­ble­ment pour Christus Dominus.

Quels évêques pour l’Eglise ?

Où sont donc pas­sés les Augustin, les Athanase, les François de Salles et tous ces glo­rieux évêques que l’Eglise a ran­gé au nombre de ses saints pon­tifes et doc­teurs ? Collégialité, confé­rences épis­co­pales, synode des évêques. On l’aura com­pris. L’évêque n’est plus le gar­dien fidèle du dépôt révé­lé, doc­teur et garant de la doc­trine chré­tienne en même temps que pon­tife[20])… Vatican II en a fait ce pas­teur ouvert à toutes les ques­tions angois­santes de l’homme, pas­teur qui s’assimile davan­tage au mer­ce­naire inca­pable de défendre les bre­bis des dan­gers qui menacent leur vie éternelle.

Abbé Gabriel Billecocq, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

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Notes de bas de page
  1. C’est à dire à ce qui don­ne­ra nais­sance à la consti­tu­tion Lumen Gentium. En effet, le sché­ma sur l’Eglise était en cours de dis­cus­sion, lui aus­si. []
  2. AS II/​IV, 643–644, cité par Congar dans son Journal, Tome I, page 526, édi­tions du cerf.[]
  3. Mt XVI 18–19 ; Lc XXII, 32 ; Jn XXI, 15–17 ; Vatican I Pastor æter­nus, ch. I, Dz 3055. []
  4. Vatican I, Dz 3058.[]
  5. Christus Dominus, n°1, 2, 9, 11, 16. On note­ra d’ailleurs que le terme de pon­tife n’est uti­li­sé qu’une seule fois à pro­pos des évêques (n°2), et ne désigne sinon que le pape. []
  6. Rassurons-​nous, le mot doc­teur n’apparaît… pas une seule fois ![]
  7. Par exemple, on parle de messe pon­ti­fi­cale et non pas­to­rale. Car le pon­tife est le pont, le média­teur entre Dieu et les hommes. Pourtant, l’évêque n’est appe­lé qu’une fois pon­tife dans ce décret conci­liaire.[]
  8. n° 12[]
  9. n° 13[]
  10. idem[]
  11. n° 15.[]
  12. Sacrosanctum conci­lium[]
  13. Pour s’en convaincre, et en plus des com­men­taires expli­cites de cer­tains pères et théo­lo­giens conci­liaires, il suf­fi­ra de consul­ter les notes du décret. Sur 38 notes, 10 ren­voient à la consti­tu­tion sur l’Eglise, sans comp­ter celles qui ren­voient à un autre texte du même concile. C’est dire l’orientation… []
  14. n°3[]
  15. Du reste, Mgr Carli avait bien vu l’erreur et lors d’une inter­ven­tion dans l’aula avait deman­dé l’inversion des cha­pitres. Demande… reje­tée ![]
  16. n°4 et Lumen Gentium, n°22[]
  17. Henri Bourgeois, Henri Denis, Maurice Jourjon, Les Evêques et l’Eglise, cha­pitre 2, Cerf, 1989.[]
  18. n°3 et sa réfé­rence à Lumen Gentium, n°21[]
  19. cf Laurent Villemin, Le dio­cèse est-​il une église locale ou une église par­ti­cu­lière dans Le Ministère des évêques au concile Vatican II et depuis, Cerf, 2001.[]
  20. cf messe et office des confes­seurs pon­tifes (et non des confes­seurs pas­teurs…[]