Mes bien chers frères,
Nous voici réunis, certains venant de loin, venant de diverses régions, de divers pays même, pour conduire vos enfants, afin qu’ils reçoivent le sacrement de confirmation.
Que vous ayez le désir que le sacrement de confirmation soit donné à vos enfants d’une manière authentique, est bien légitime.
Je n’irai pas jusqu’à dire que le sacrement de confirmation donné aujourd’hui ne serait pas valide. Il pourrait se faire que le sacrement ne soit pas valide, en tout cas, il peut se faire que le sacrement soit douteusement valide. C’est-à-dire qu’il soit douteux car le Saint Chrême est la matière du sacrement de confirmation. Et aujourd’hui, malheureusement, on entend dire que le Saint Chrême est fait parfois avec des huiles dont l’origine est douteuse. D’après ce que nous ont appris les auteurs de théologie – ce ne sont pas des sentiments personnels – ces matières seraient douteuses. On nous a toujours dit cela, que l’on ne pouvait pas employer n’importe quelle huile pour faire le Saint Chrême. C’est pourquoi, dans les circonstances vraiment tragiques que traverse l’Église, nous comprenons bien votre désir d’être certains que vos enfants reçoivent un sacrement valide et par conséquent qui, si les enfants sont bien préparés, donne le Saint-Esprit aux âmes de vos enfants et leur donne ces dons qui sont essentiels à la vie chrétienne.
Les dons du Saint-Esprit ne sont pas des suppléments licites ou surérogatoires, pas du tout, ces dons sont vraiment les vertus que nous avons en nous et qui permettent les inspirations du Saint-Esprit, facilitent l’action du Saint-Esprit dans nos âmes. Et nous avons besoin de cette action du Saint-Esprit.
Et vous, mes chers enfants, qui allez recevoir dans quelques instants, le sacrement de confirmation, vous devez savoir que vous avez besoin du Saint-Esprit.
Et c’est précisément parce que vous arrivez à un âge où vous prenez conscience de votre vie chrétienne, de ce qu’est la vie chrétienne et vous prenez conscience, je crois, que la vie chrétienne est un combat. Le chrétien est un soldat, le chrétien est un militant. Nous sommes dans l’Église militante. Et par conséquent, lorsque vous arrivez à l’âge de dix ans, onze ans, vous avez à combattre.
À combattre qui ? et quoi ? À combattre le mal, le péché qui est dans le monde ; le péché qui s’exprime partout dans le monde. Les scandales – car c’est cela le scandale – le scandale est l’acte qui conduit au péché.
Eh bien, les scandales sont partout : dans les lectures ; dans ce que l’on peut voir ; dans ce que l’on peut entendre. Hélas, tout incite les âmes à s’éloigner du Bon Dieu, au lieu de les porter vers le Bon Dieu.
Alors, vous aurez à prendre des décisions désormais pour vous-même et à dire : ceci est bien, ceci est mal, je ne puis pas le faire. Des choix, nous avons à en faire durant toute notre vie. Et vous avez à en faire maintenant et des choix importants.
C’est précisément pour faire ces choix que vous avez besoin de l’inspiration du Saint-Esprit. Vous avez besoin de cette aide ; cette aide toute particulière, toute paternelle, je pourrais dire maternelle, de la part du Saint-Esprit, qui veille sur vos âmes.
Voyez comme le Saint-Esprit est descendu dans la Vierge Marie et a transformé sa vie, sa vie de Mère de Jésus. Le Saint-Esprit est descendu sur les premiers chrétiens d’une manière visible, transformant leur vie. Il est descendu sur les apôtres le jour de la Pentecôte. C’est pourquoi les apôtres qui étaient des hommes craintifs, peureux, qui craignaient la persécution, qui s’enfermaient, qui se cachaient devant la persécution des chefs d’alors, des scribes et des pharisiens.
Eh bien, les apôtres sont devenus des soldats valeureux, des héros, des témoins, des martyrs. Ils ont osé affronter n’importe qui. À ceux qui leur ont dit : Vous n’avez pas le droit de parler, saint Pierre a répondu : Non possumus, non loqui : « Nous ne pouvons pas ne pas parler. Nous devons parler. Vous nous mettrez en prison, mais nous parlerons. »
Et saint Pierre a été enchaîné. Et saint Pierre a été délivré par l’ange. Et c’est ainsi que les saints ont fait, tous les apôtres et les successeurs des apôtres et tous ceux qui ont voulu suivre les apôtres, dans ce témoignage qu’ils ont donné de leur foi.
Beaucoup ont donné leur sang ensuite, pour témoigner de leur foi en Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est cela l’action du Saint-Esprit. Sans l’Esprit Saint, ils n’auraient jamais pu faire cela. C’est l’Esprit Saint qui a pénétré en eux et qui leur a donné cette force, ce courage qui vient de Dieu.
Alors, je suis persuadé que, recevant les dons du Saint-Esprit, vous pourrez tout à l’heure vous rendre compte que l’évêque vous impose les mains et énumère tous ces dons du Saint-Esprit qui vont descendre en vous.
Comme vous avez sept vertus : les trois vertus théologales – vous les connaissez – on vous les a apprises : la foi, l’espérance et la charité ; vous avez les quatre vertus morales : la prudence, la justice, la force et la tempérance.
Vous avez sept vertus et il y a également sept dons. Et ces sept dons perfectionnent, complètent les sept vertus que vous avez en vous.
Le don de sagesse, le don d’intelligence, le don de science qui perfectionnent les vertus théologales et puis : le conseil, la piété, la force et la crainte de Dieu, qui perfectionnent les vertus morales que vous avez.
J’espère que vous savez tout cela, que l’on vous l’a appris. Car c’est très important de savoir que le Bon Dieu nous a donné de si belles choses. C’est si beau de penser que l’Esprit Saint nous aide, nous aide à connaître le Bon Dieu.
Il y en a qui peuvent regarder ces belles choses, ces belles montagnes que nous avons tout autour de nous, cette vallée magnifique et tout ce que nous avons pu voir aujourd’hui en traversant la belle nature que le Bon Dieu nous a donnée : des créatures magnifiques, des choses splendides… Il y en a qui regardent toutes ces choses-là et qui ne pensent même jamais au Bon Dieu qui les a créées. Jamais. Bien plus, ils s’imaginent que ce sont les hommes qui ont fait cela. Que l’homme est le maître de la nature et ils ne pensent qu’à ce que l’homme peut faire avec la nature.
Mais ils ne pensent jamais à chanter la gloire du Bon Dieu en disant que c’est beau, tous ces glaciers, toute cette neige, tous ces fleuves, ces nuages, ces arbres, ces forêts, ces fleurs, ces lumières, tout cela qui nous est donné par le Bon Dieu. Et tout cela n’est rien en comparaison de ce que le Bon Dieu a mis dans nos cœurs et dans nos âmes.
C’est si beau une âme. C’est si beau une âme qui est vertueuse, une âme qui a reçu le Saint-Esprit, une âme qui pense à Dieu, qui est unie au Bon Dieu, qui prie Dieu, qui est une âme de prière. Qui, lorsqu’elle vient dans une chapelle, dans une église, s’élève vers le Bon Dieu, remercie le Bon Dieu, chante les louanges du Bon Dieu, même dans la souffrance, même dans les croix, même dans les épreuves.
Il y en a combien qui ont été dans des camps de concentration, combien qui ont été emprisonnés, qui ont retrouvé la foi dans les camps de concentration, dans les prisons. Le Bon Dieu sait ce qu’il fait lorsqu’il nous envoie des épreuves. Si nous savons les recevoir, si nous savons les recueillir, si nous savons porter les croix, être de vrais combattants, le Bon Dieu nous donne la grâce. Il nous donne la lumière.
Vola ce que fait le Saint-Esprit ; voilà ce que le Bon Dieu fait pour nous.
Dans quelques instants vous allez recevoir ce sacrement qui confirme les grâces que vous avez reçues au baptême. Lorsque le prêtre a dit : Exit immunde spiritus : « Sors esprit immonde, sors de cet enfant » et donne la place, laisse la place au Saint-Esprit : « et date locum Spiritui Sancto ».
Le prêtre a dit cela lorsqu’il a prononcé les paroles du sacrement de baptême sur vos âmes : Exit immunde spiritus. Donc déjà le Saint-Esprit avait pris possession de vos cœurs et de vos âmes au moment du baptême.
Mais maintenant, grandissant, Notre Seigneur a voulu que nous ayons la confirmation, une plénitude du Saint-Esprit pour pouvoir faire face à toutes les difficultés que nous pouvons rencontrer dans l’exercice de notre vie chrétienne et arriver enfin au but pour lequel nous sommes créés, arriver au Ciel, arriver au Paradis, arriver à la vie éternelle. Voilà pourquoi nous sommes créés ; voilà pourquoi nous recevons les dons du Saint-Esprit.
Et les dons du Saint-Esprit, nous les garderons et bien plus, ils s’épanouiront de telle sorte que nous serons dans l’émerveillement de ce que le Bon Dieu a fait pour nous
Alors nous connaîtrons Dieu face à face. Ici-bas, nous ne Le connaissons que par nos livres, par nos prières, par ce que nous pouvons voir autour de nous. Nous pensons au Bon Dieu, mais au Ciel nous Le verrons comme Il est et ce sera pour nous une joie éternelle.
Alors, remerciez le Bon Dieu de recevoir aujourd’hui le sacrement de confirmation. Vous connaissez déjà les cérémonies qui vont avoir lieu tout de suite : l’imposition des mains pour donner les dons du Saint-Esprit. Puis l’évêque va signer votre front du Saint Chrême, le Saint Chrême qui signifie justement la force et le signe de Croix qui doit montrer le témoignage que nous n’avons pas peur de porter devant le monde, le signe de la Croix, qui est le signe de notre foi. Nous croyons en Jésus-Christ et en Jésus-Christ crucifié. C’est ce qu’a dit saint Paul : « Je prêche Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié ».
Et c’est cela qui se continue sur nos autels, pendant le Saint Sacrifice de la messe : Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié.
Eh bien nous n’avons pas peur de porter la croix sur notre front devant le monde entier. C’est cela que l’évêque va vous donner. Et puis ensuite, l’évêque va vous donner un soufflet qui signifie aussi que vous êtes capable de résister aux difficultés et dans les épreuves et dans la tentation.
Et enfin, vous prononcerez vous-même votre foi ; vous proclamerez votre foi en récitant le Credo, le Notre Père et le Je vous salue Marie. Et vous serez ainsi armés et prêts à demeurer fidèles, fidèles à vos engagements. Soyez fidèles, toujours fidèles à Dieu, fidèles à Notre Seigneur Jésus-Christ, fidèles à la très Sainte Vierge Marie, fidèles aussi à vos chers parents. Car eux n’ont qu’un désir certainement en vous conduisant ici, c’est de vous voir continuer à garder la même vie chrétienne qu’eux toute votre vie. Ce sera la plus grande récompense que vous pourrez leur faire. De suivre leur enseignement, de suivre leur exemple, de faire en sorte que eux, aient cette joie, cette consolation, au milieu de ce monde qui est en train de perdre la foi, qui est en train de s’écrouler dans tous les sens du mot, dans tous les domaines.
Eh bien que vous, mes chers enfants, grâce à la foi de vos parents, vous vous maintiendrez aussi et vous continuerez la Sainte Église, dont vous êtes membres et à laquelle vous êtes attachés et à laquelle vos parents sont fermement attachés aussi.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.