Mes chers enfants,
Vous qui allez être confirmés dans quelques instants, c’est à vous d’abord que j’adresserai quelques mots pour vous rappeler que l’on ne reçoit le sacrement de confirmation qu’une seule fois dans sa vie.
Tandis que l’on reçoit le sacrement de pénitence, le sacrement de l’Eucharistie, souvent. C’est conseillé par l’Église de se confesser fréquemment et de recevoir souvent la Sainte Eucharistie. Mais le sacrement de confirmation n’est reçu qu’une seule fois dans sa vie. Il marque nos âmes d’un caractère pour toujours. Et vous allez voir, au cours de cette cérémonie, ce que signifie ce sacrement qui a été institué par Dieu Lui-même, par Notre Seigneur Jésus-Christ qui est Dieu. C’est donc un sacrement très important.
L’évêque va d’abord étendre ses mains sur vous, en priant, demandant à Dieu de faire descendre dans vos âmes tous les dons du Saint-Esprit. Et l’évêque va les nommer ces dons du Saint-Esprit, ces sept dons du Saint-Esprit. Et vous allez répondre avec la chorale, avec l’assemblée : « Amen, amen, amen », c’est-à-dire : qu’il en soit ainsi. Oui, que le Saint-Esprit vienne dans mon cœur, dans mon âme, qu’il remplisse mon âme, pour que je demeure toujours bon chrétien, bonne chrétienne. Que je garde ma foi, la foi que j’ai reçue de mes parents. Que je garde la grâce du baptême, que mes parents m’ont fait donner quand j’étais petit.
Et puis ensuite, vous allez vous approcher de l’évêque, avec vos parrain et marraine, qui vont mettre leur main droite sur votre épaule droite, en signe de participation aussi, de responsabilité dans le sacrement de confirmation que vous allez recevoir.
Et c’est à ce moment-là, quand l’évêque va signer votre front du signe de la croix, avec le Saint Chrême, consacré par l’évêque le Jeudi Saint, et que l’évêque mettant sa main sur votre tête, en même temps va prononcer les paroles du sacrement de confirmation. À ce moment-là précis, le Saint-Esprit descend en vous. Le Saint-Esprit n’est pas visible. Vous avez bien une âme, elle n’est pas visible non plus, mais vous croyez bien que vous avez une âme.
Eh bien, nous devons croire au Saint-Esprit. Nous ne voyons pas le Saint-Esprit de nos yeux, mais nous en voyons les effets et le Saint-Esprit va descendre dans vos âmes avec tous ses dons, pour faire de vous des soldats de Notre Seigneur Jésus-Christ, des enfants attachés à leur foi.
Vous connaissez votre Credo, vous connaissez suffisamment votre catéchisme pour savoir ce que c’est que la foi chrétienne. Vous voyez comment vos parents pratiquent la foi chrétienne dans votre famille. Eh bien, il faut demeurer chrétien, garder les bonnes traditions chrétiennes de votre famille et de vos cités et de votre pays.
La Suisse, dans les cantons catholiques en particulier, a toujours montré l’exemple d’un pays très attaché à sa foi. Autrefois il y a eu des martyrs, pour garder la foi catholique. Si la Suisse a encore gardé des cantons profondément catholiques, c’est bien parce que vos ancêtres ont lutté et sont morts pour défendre leur foi qui était menacée. Alors vous devez être les fils de ceux qui ont manifesté leur foi, témoins de leur foi et qui ont transmis cette foi catholique à leurs descendants. Nous admirions – hélas aujourd’hui biens des choses sont changées – mais nous admirions autrefois combien il y avait de vocations dans les bonnes familles chrétiennes valaisannes et du canton de Fribourg par exemple, dans ces cantons profondément catholiques, des vocations dans presque toutes les familles. Presque toutes les familles pouvaient s’honorer d’avoir ou un prêtre, ou un religieux, ou une religieuse, un missionnaire, dans la famille. Ce qui prouvait justement la profondeur de la foi dans ces familles chrétiennes.
Et alors voici que la crise de l’Église est venue. Et maintenant c’est à vous, mes bien chers parrains et marraines, mes bien chers parents que je m’adresse surtout. Voici que la crise est venue et que s’est abattu sur la Suisse comme partout dans le monde entier, dans l’Église catholique, une crise insoupçonnée, inimaginable, inconcevable il y a vingt ou trente ans.
Et alors on s’aperçoit que les familles chrétiennes sont en train d’être inoculées par un véritable virus. On ne compte plus les ménages désunis, les enfants abandonnés, une mauvaise éducation, la drogue dans les écoles, la drogue partout, la dissolution de la famille chrétienne, la disparition des vocations, plus de vocations sacerdotales, plus de vocations religieuses. C’est un vent qui souffle sur l’Église tout entière, un vent desséchant, un vent qui désorganise absolument les familles chrétiennes. Et cela c’est partout la même chose.
Je reviens d’un long voyage aux États-Unis et au Canada, eh bien, la situation est la même.
Mais la situation est la même aussi dans nos groupes traditionnels. C’est merveilleux je vous assure. C’est merveilleux, je n’exagère pas, mon terme n’est pas exagéré, de voir l’Église continuer dans les milieux traditionnels, avec les mêmes familles qu’autrefois, familles avec de nombreux enfants, ne se limitant pas à un enfant, deux enfants. Mais l’on voit cinq enfants, six enfants, dix enfants dans les familles. Nos milieux qui regorgent d’enfants, de bébés qui sont dans les bras. C’est l’avenir ! l’avenir de l’Église. Et une foi familiale, un bonheur familial qui se reflète sur les visages des parents, heureux d’avoir de belles familles chrétiennes.
Et en même temps, la fraternité qui se manifeste dans ces familles. Cela fait comme une grande famille chrétienne, où l’on se retrouve dans la même foi, les mêmes habitudes qu’autrefois. Le même respect de Dieu, le même respect de l’Eucharistie, le même attachement au Saint Sacrifice de la messe, à la Sainte Communion, le respect des prêtres. Et les vocations : vocations de prêtres, vocations religieuses partout dans nos milieux traditionnels, partout, partout. C’est là que se trouve l’Église. Vous représentez vraiment l’Église, soyez-en persuadés. Parce que vous avez des familles chrétiennes, parce qu’il y a dans vos familles chrétiennes une source de foi surnaturelle, de grâces, de bénédictions du Bon Dieu qui est manifeste. Alors c’est un grand espoir – je dirai – c’est le seul espoir ; je n’en vois pas d’autre.
S’il n’y a plus de familles chrétiennes dans l’Église catholique, il n’y a plus d’Église catholique et s’il n’y a plus de familles chrétiennes, il n’y a plus de vocations de vrais prêtres, de vraies vocations sacerdotales, de vraies vocations religieuses. C’est la fin de l’Église. C’est donc vous, chers parents chrétiens qui êtes vraiment la source de l’Église et nous vous en félicitons. Continuez ! de grâce continuez ! Ayez à cœur de donner à vos enfants la formation que vous avez reçue vous-mêmes. Cette formation profondément chrétienne, profondément catholique, restez attachés à l’Église, au Souverain Pontife, aux évêques en général. Mais malheureusement, nous sommes bien obligé de constater que ceux qui devraient garder la foi et nous aider à vivre cette vie catholique, cette vie chrétienne, au contraire, ce sont eux malheureusement qui aident à la détruire.
Ces écoles qui étaient catholiques, qui formaient vraiment des enfants catholiques, les voici maintenant qui les détruisent, qui détruisent la foi des enfants. Les enfants perdent la foi dans nos écoles catholiques. Invraisemblable, mais c’est comme cela !
Alors nous devons maintenir, absolument cette belle tradition de l’Église catholique, cette belle tradition chrétienne. C’est vraiment une bénédiction de Dieu de voir tous ces groupes fidèles à la Tradition, fidèles à l’Église. Heureux de représenter vraiment tout ce que l’Église a donné autrefois, de vertus chrétiennes, de foi catholique et de charité chrétienne entre les familles.
Demandons, mes bien chers frères, demandons à la très Sainte Vierge Marie de donner en abondance les dons du Saint-Esprit à ces enfants qui vont recevoir le sacrement de confirmation, car toutes grâces passent par la très Sainte Vierge Marie. Elle est la médiatrice de toutes grâces.
Par conséquent, la grâce du sacrement de confirmation qui va descendre sur vos enfants, viendra par la Vierge Marie. Alors, demandons-lui de se montrer généreuse des dons du Saint-Esprit dont elle a été remplie. C’est par elle que les apôtres qui l’entouraient, ont reçu le Saint-Esprit, par la Vierge Marie.
Alors aujourd’hui aussi, vos enfants vont recevoir par Marie cette grâce. Demandez à la Vierge Marie de vous aider à garder et à faire profiter vos enfants et vos filleuls de cette grâce du sacrement de confirmation, afin qu’ils demeurent eux aussi, pour toute leur vie, des témoins, témoins de la foi catholique, témoins de Notre Seigneur, témoins de l’Église, témoins de notre foi afin que l’Église continue et que la foi chrétienne se propage de génération en génération.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.