Ce poème est le cri du coeur d’un prêtre cathoÂlique en pleine crise de l’Eglise.
Et le merle chanÂtait près de la berÂgeÂrie
Joie au soleil d’un jour, d’un jour sans lenÂdeÂmain
Exaltant son bonÂheur, loin de l’homme inhuÂmain…
Et chaque fleur s’ouÂvrait, belle, et sans crânerie…
Vallon du souÂveÂnir… émouÂvante caresse
Silence lumiÂneux… que l’anÂgoisse étreiÂgnait,
Où l’on a vu somÂbrer l’astre qui s’éÂteiÂgnait,
Sentant monÂter en soi l’imÂplaÂcable détresse…
Sans pouÂvoir arrêÂter cette marche accaÂblante,
Cette course du mal, régnant sur l’uÂniÂvers,
Ne laisÂsant nul répit au seuil de nos hivers,
Je désiÂrais le Ciel, ô terre délirante…
Dès l’éÂveil du prinÂtemps se déroÂbait l’auÂrore
Près des bourÂgeons hâtifs s’éÂriÂgeait un linÂceul
L’oiseau n’a plus chanÂté : neige et nature en deuil,
La gelée a romÂpu des fleurs prêtes d’éclore…
Présage d’aÂveÂnir, cher moiÂneau qui tremÂblote !
Ayant froid, ayant faim… ton nid reste un tomÂbeau !
Nous cherÂchons, comme toi, l’éÂté d’hier trop beau !
Mais l’ange noir perÂsiste… et mon âme sanglote !
YAWHE, rendez-​nous la vibrante alléÂgresse !
Donnez à vos enfants cette foi de jadis
Procurant un reflet d’éÂterÂnel paraÂdis,
L’Eglise veut revivre… et banÂnir la tristesse.
Abbé Louis Coache
Flavigny, Maison Lacordaire, 19 mars 1975.
Source : La Blanche Hermine n°123