Éditorial du N° 60 Décembre 2020- Aux Sources du Carmel

« Mais priez mes enfants, Dieu vous exau­ce­ra en peu de temps. Mon Fils se laisse tou­cher. »

Cher frère, Chère sœur,

Alors que nous allons com­mé­mo­rer le 150ème anni­ver­saire de l’apparition de la Très Sainte Vierge à Pontmain, le 17 jan­vier 1871, il nous a paru bon de consa­crer un numé­ro spé­cial sur ce sujet. Monsieur l’abbé Pagliarani nous a invi­tés à entrer, dès le 21 novembre 2020, dans une croi­sade de cha­pe­lets qui se ter­mi­ne­ra le Jeudi Saint, 1er avril 2021. L’intention est double : la sainte Messe et les voca­tions. Pour vous encou­ra­ger, l’apparition de Pontmain sera une aide puis­sante. Efforçons-​nous de tirer de cet évé­ne­ment pas­sé une leçon, afin de nour­rir notre pié­té mariale.

Les pre­miers témoins de la vision d’Eugène et de Joseph Barbedette (12 et 10 ans) sont d’abord leur père et leur mère, puis Sœur Vitaline, accom­pa­gnée de Sœur Marie-​Édouard, qui va cher­cher Monsieur le curé. Remarquez cette filière si natu­relle, si conforme à ce que nous pou­vons pen­ser du rôle de la famille, de l’éducation, de l’Église. Notons sur­tout le rôle impor­tant du bon curé de Pontmain. A peine est-​il arri­vé que « voi­là quelque chose qui se fait », comme si la Vierge n’avait atten­du que cela pour com­men­cer son ensei­gne­ment ! C’est bien aux enfants exclu­si­ve­ment que Marie se révèle, mais rien de ce que ceux-​ci contemplent ou pensent n’échappe à leurs parents, à leurs édu­ca­trices, à leur pas­teur. C’est la pré­sence du curé qui semble déter­mi­ner l’Apparition à agir : c’est aus­si le curé pré­sent qui va dic­ter à ses ouailles la seule atti­tude conve­nable. On le presse de par­ler ou de faire adres­ser la parole à la Belle Dame : « Prions », répondit-​il. Et c’est, en effet, ce qui se pro­duit durant tout le temps que Marie se mani­feste. L’Apparition qui sem­blait attendre que tout le monde fût là, et dans une atti­tude recueillie, s’anime dès que les parois­siens de Pontmain récitent le cha­pe­let. Elle devient deux fois plus grande, donc, deux fois plus sen­sible au cœur, deux fois plus acces­sible. « A peine le cha­pe­let fut-​il com­men­cé, que la Belle Dame se mit à grandir…A la fin du cha­pe­let, elle était deux fois plus grande comme Sœur Vitaline. » Vient ensuite le dérou­le­ment du pieux réper­toire de la paroisse : le Magnificat, les Litanies de la sainte Vierge, l’Inviolata, le Salve Regina. En même temps, la Vierge répond en ins­cri­vant len­te­ment dans le ciel, en lettres d’or épe­lées par les enfants, son admi­rable mes­sage : « Mais priez mes enfants, Dieu vous exau­ce­ra en peu de temps. Mon Fils se laisse tou­cher. » C’est Monsieur le curé enfin qui, en fai­sant réci­ter la prière du soir, contri­bue dis­crè­te­ment à mar­quer la fin de l’apparition et à invi­ter ses parois­siens à ren­trer chez eux. « Voyez-​vous encore, mes enfants ? » « Non, Monsieur le curé, tout a dis­pa­ru. C’est tout fini. »

Nous n’avons point vu cela à La Salette, ni à Lourdes. Certes les auto­ri­tés légi­times y sont res­pec­tées et y jouent leur rôle, mais n’y sont pas pré­sentes comme à Pontmain, où tout se passe sous leurs yeux et où elles vibrent à l’unisson.

Autre remarque : les croix de Notre-​Dame. Au début, l’Apparition porte sur la poi­trine une petite croix rouge, « grande comme le doigt ». Plus tard, l’assistance chante le can­tique « Mon doux Jésus, enfin voi­ci le temps de par­don­ner à nos cœurs péni­tents. Nous n’offenserons jamais plus votre bon­té suprême, ô doux Jésus ! » A ce moment appa­raît le cru­ci­fix san­glant que la Dame sai­sit des deux mains, l’inclinant vers les enfants. A la fin une croix blanche est plan­tée sur cha­cune des épaules de la Vierge dans le temps que s’exécute le chant de l’Ave Maris Stella. La Vierge est insé­pa­rable de la Croix de son Fils, et dési­reuse qu’il en soit ain­si pour ses fidèles. La croix a pesé sur les épaules de notre Mère tout au long de sa vie. Elle nous donne l’exemple, à nous aus­si, ter­tiaires, de souf­frir avec Elle et son Fils, d’avoir la croix dans notre cœur, dans les mains et sur les épaules : « Celui qui veut venir après moi, … qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » A la loi de la prière, s’ajoute celle de la péni­tence.

Toutefois, tel n’est pas le seul récon­fort que Notre-​Dame entend offrir à Pontmain à ses fidèles éprou­vés. La Vierge au voile noir réap­prend aux siens à sou­rire. La joie, quel anti­dote au poi­son du décou­ra­ge­ment, de la détresse morale. Notre-​Dame de Pontmain fut d’abord invo­quée sous le vocable de Notre-​Dame de l’Espérance. En 1897, Léon XIII chan­gea ce titre en celui de Notre-​Dame de la prière.

Qu’Elle daigne répondre aux prières faites en ces temps trou­blés pour la liber­té de célé­brer la messe et pour obte­nir de nom­breuses vocations.

† Je vous bénis.

Retraites carmélitaines

Retraites mixtes (hommes et dames), ouvertes prin­ci­pa­le­ment aux ter­tiaires du Carmel mais aus­si aux per­sonnes inté­res­sées par la spi­ri­tua­li­té du Carmel.

Inscriptions et ren­sei­gne­ments auprès de M. l’ab­bé Dubroeucq,
direc­teur du Tiers-​Ordre du Carmel.

M. l’ab­bé Dubroeucq
Séminaire Saint-​Curé-​d’Ars
rue Saint Dominique
21150 Flavigny-​sur-​Ozerain
tél : 03 80 96 20 74