Écoutons cette petite histoire. Satan, le Prince des ténèbres, a convoqué une assemblée mondiale où sont réunis tous les démons.
Pour mieux combattre son ennemi, il faut tout d’abord le connaître et étudier sa stratégie. L’ennemi principal de l’homme est le démon qui, comme un lion rugissant tourne autour des hommes, cherchant à les détourner de la voie du ciel. Connaître la stratégie de Satan nous permettra donc de déjouer ses plans et nous garantira un véritable bonheur, une véritable paix. Quelle est donc la stratégie de Satan ? Comment la déjouer ?
Écoutons cette petite histoire. Satan, le Prince des ténèbres, a convoqué une assemblée mondiale où sont réunis tous les démons. Il commence son discours d’ouverture : « Nous ne pouvons pas empêcher les chrétiens d’aller à l’église, nous ne pouvons pas les empêcher de lire la Bible ni de connaître la vérité, nous ne pouvons pas non plus les empêcher d’établir une relation intime avec leur Sauveur et, une fois qu’ils ont établi cette relation intime et réelle avec Jésus, notre pouvoir sur eux est brisé. »
Et de poursuivre : « Laissons les hommes aller à l’église mais volons-leur le temps qu’il leur reste, de telle sorte qu’ils n’aient pas la possibilité d’entretenir leur relation ou union avec Jésus-Christ » Et ici, Satan parle de toutes ces personnes qui viennent à la messe le dimanche parce que c’est un précepte mais après le saint sacrifice n’ont ni le temps de faire leur action de grâce, ni celui de profiter de la présence de Dieu dans leur âme. Ce sont des « contractuels » ou encore des chrétiens du dimanche : chrétien le dimanche et païen le reste de la semaine !
En enfer, la réunion se poursuit « Comment faire pour voler le temps des hommes ? demandent les autres démons à leur maître. »
Imbu de sa propre excellence et débordant de suffisance, Satan reprend la parole. « Voici ce que je veux que vous fassiez : distrayez les hommes de telle sorte qu’ils n’arrivent pas à s’approcher de leur Sauveur pour maintenir cette union à Dieu ou état de grâce au cours de la journée. »
Mais concrètement comment devons-nous nous y prendre ? répliquent les autres démons. De son trône d’iniquité, Satan développe sa pensée : « Occupez l’esprit des chrétiens avec les choses superflues de la vie, c’est-à-dire créez de nombreux concepts, slogans, situations qui occupent leurs pensées. Prônez, par exemple, les droits en passant les devoirs sous silence, prônez la sacro-sainte liberté de sorte que chacun pense qu’il est libre de faire ce qu’il veut comme il l’entend ; prônez le divorce à outrance. Efforcez-vous de développer chez les hommes les vices contre-nature surtout ». Des applaudissements retentissent et Satan poursuit : « Persuadez les épouses de travailler pendant de longues heures hors de chez elles ; persuadez les maris de travailler six ou sept jours par semaine et dix à douze heures par jour dans le but de gagner assez d’argent pour maintenir leur style de vie superficiel ou abject. »
Légèrement essoufflé, Satan reprend haleine. Quelques secondes de silence. Puis avec rage, car il n’y a point de place dans son cœur pour l’amour, Satan s’écrie : « Créez des situations qui empêchent les pères de famille de passer du temps avec leurs enfants et leurs épouses, et vous verrez qu’au fur et à mesure la famille se désagrégera et, en peu de temps, les foyers ne seront plus des lieux de paix où refaire ses forces minées par le travail »
« Ne vous arrêtez pas là, chers démons, allez plus loin : Souillez leurs pensées au moyen d’images impures, de paroles impures. Déversez partout le poison de l’impureté, surtout chez les jeunes et pour cela usez de tous les moyens modernes (télévision, internet, téléphone, tablette, réseaux sociaux, etc.) au point qu’ils n’arrivent plus à écouter, à entendre la voix suave et tranquille qui oriente leurs esprits. Remplissez tous les lieux de revues et journaux impurs, mensongers et révolutionnaires ; bombardez-les de nouvelles vingt-quatre heures sur vingt-quatre ; présentez-leur de beaux « top models » dans les magazines et à la télé, pour que les maris croient que la beauté extérieure est celle qui importe ; ainsi ils deviendront insatisfaits de leurs propres épouses. Faites que les mères de famille soient très fatiguées ou occupées inutilement car si elles ne donnent plus à leur mari l’amour dont il a besoin, il ira le chercher ailleurs, et sans aucun doute cela fera rapidement exploser la famille. Et croyez-moi, chers démons, si la famille explose, la société le fera aussi un peu plus tard. » Ce sont des cris et des applaudissements qui retentissent en enfer.
L’orateur démoniaque poursuit son discours : « Donnez aux enfants des Pères Noël pour les distraire et les laisser dans l’ignorance de la vérité sur Noël ; donnez-leur le lapin de Pâques pour qu’ils ne sachent rien de la résurrection de Jésus ni de son pouvoir sur le péché et sur la mort ; donnez-leur du virtuel pour les déconnecter de la réalité ; suggérez à leurs parents de leur accorder tous les droits pour qu’ils commandent à la maison. Dès le berceau, vous devez attaquer les enfants pour en faire des hommes sans principes semblables à des roseaux ployés par le vent. Ça va fonctionner, c’est un bon plan, croyez-moi. »
Enfin, d’un ton grave et autoritaire, Satan ajoute : « Si vous mettez en pratique cette stratégie, nous triompherons. Au boulot ! Il y a des âmes, des familles, des nations qui vous attendent. Ne me décevez pas car il me reste encore de nombreuses places ici en enfer. Vous le savez, démons, dans nos rangs, il ne peut être question de grève, de chômage ni d’une revendication quelconque. On travaille sans cesse et sans compter à la perte des âmes. Allez dans tous les pays et semez‑y la haine, la discorde, la jalousie, le mensonge, l’impureté, l’irréligion, le vol, etc. Au boulot et gare aux paresseux ! »
Les démons entraînés par leur chef se ruent pour mettre en œuvre la stratégie du maître en criant : « Faisons en sorte que les chrétiens du monde soient de plus en plus pressés, de plus en plus occupés, agités en tous sens, surmenés, pour qu’ils ne pensent plus ni à Dieu ni à leurs familles. Et surtout, faisons que les hommes d’Église n’aient plus de temps ni le désir de prêcher la vraie doctrine de Jésus aux hommes. Occupons-les des affaires du monde, aidons-les à ne rechercher que leurs propres intérêts au détriment de ceux de l’Église. »
Que chacun de nous, conscient des manigances du diable, s’examine donc afin de voir s’il ne serait pas tombé dans ses pièges. Que chacun de nous renouvelle sa volonté de conformer sa vie à la doctrine salvatrice du Christ Jésus, et non aux slogans du monde et du démon. Comme nous dit saint Paul, « ne nous laissons pas vaincre par le mal mais vainquons le mal par le bien » c’est-à-dire, vainquons le vice par la vertu, l’injustice par la justice, le péché par la contrition. Guerroyons et Dieu donnera la victoire !
Abbé Prudent Balou
Source : Le Petit Eudiste n°216