L’Ascension de Notre-​Seigneur Jésus-Christ

« Quel bon­heur de pen­ser que l’Ascension, c’est Jésus qui monte au Ciel pour nous y pré­pa­rer une place ! »

Nous fêtons jeu­di 26 mai l’Ascension de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, sa mon­tée au Ciel qua­rante jours après sa Résurrection. L’évangile choi­si par l’Église pour cette fête est très ins­truc­tif. Il com­mence par men­tion­ner l’une des der­nières appa­ri­tions de notre Sauveur à ses Apôtres : Tandis que les onze étaient à table, Jésus leur appa­rut (Mc 16, 14). Et que fit-​il ? Il blâ­ma leur incré­du­li­té, parce qu’ils n’a­vaient pas cru ceux qui l’a­vaient vu après sa Résurrection (Ibid.).

Nous com­pre­nons avec cet épi­sode que Notre-​Seigneur nous demande la foi. Il demande de croire le petit nombre de témoins qui l’a vu res­sus­ci­té. Le Fils de Dieu n’a pas vou­lu appa­raître à tous les hommes après sa Résurrection. Dieu a per­mis qu’Il se mani­fes­tât non à tout le peuple, mais aux témoins choi­sis d’avance par Dieu (Ac 10, 40–41). Il agit ain­si car II veut nous lais­ser le mérite de la foi. Et nous croyons notam­ment le témoi­gnage des Apôtres qui sont tous morts mar­tyrs pour prou­ver la Résurrection de Jésus-​Christ. Nous savons com­bien cela est impor­tant par l’Apôtre Saint Paul : Et si le Christ n’est pas res­sus­ci­té, notre pré­di­ca­tion est donc vaine, vaine aus­si est notre foi (1 Co 15, 14).

Puis, tou­jours dans l’évangile de la fête de l’Ascension, notre Sauveur dit aux apôtres : Allez par le monde entier, prê­chez l’Évangile à toute la Création (Mc 16, 15). L’Église qu’a fon­dée Notre-​Seigneur est catho­lique, c’est-à-dire uni­ver­selle, pour tous les hommes, de tous les pays, de tous les temps. C’est pour cela que l’Église catho­lique a tou­jours été mis­sion­naire. C’est pour cela que la Fraternité Saint-​Pie X, qui appar­tient à l’Église catho­lique, est mis­sion­naire. C’est pour cela qu’elle a ouvert, l’an der­nier, un nou­veau Prieuré, dans un nou­veau pays : le Japon. Ce nou­veau centre d’apostolat est situé à Saitama, à qua­rante kilo­mètres de Tokyo. Saint François-​Xavier (1506–1552) a débar­qué au Japon, à Kagoshima, le 15 août 1549. Plus de cinq cents ans plus tard, les catho­liques japo­nais ne repré­sentent que 0, 36% de la popu­la­tion. Que faire pour que ce pour­cen­tage aug­mente ? Il faut des mis­sion­naires ; qui prêchent notam­ment cette parole du Christ, juste avant son Ascension : Qui croi­ra et sera bap­ti­sé, sera sau­vé ; qui ne croi­ra pas, sera condam­né (Mc 16, 16). Quelle parole ! Qu’en pensent les moder­nistes qui prêchent le salut uni­ver­sel ? Pour eux, tout le monde est sau­vé, tout le monde va au Ciel, sans avoir besoin du bap­tême catho­lique. Notre-​Seigneur dit le contraire : pour aller au Ciel où Il est mon­té, il faut la foi catho­lique et, nor­ma­le­ment, le sacre­ment de baptême.

Fillion, en son com­men­taire sa bible, écrit : la foi et le bap­tême « sont les deux condi­tions aux­quelles on pour­ra obte­nir le salut appor­té au monde par Jésus-​Christ. Sans elles, régu­liè­re­ment par­lant, pas de rédemp­tion pos­sible. » Saint Thomas d’Aquin, dans la Chaîne d’or, cite un cer­tain Théophyle, qui affirme : « En effet, la foi ne suf­fit pas, car celui qui croit sans être bap­ti­sé et qui n’est encore que caté­chu­mène, n’est dans la voie du salut que d’une manière incom­plète. » Saint Grégoire com­mente aus­si cette sen­tence de Notre-​Seigneur : « Chacun se dira peut-​être en lui-​même : J’ai cru, donc je serai sau­vé. Il dit vrai, si sa foi se tra­duit dans ses œuvres, car la foi véri­table est celle où les actions sont en par­faite confor­mi­té avec les paroles. » La foi doit être tout sim­ple­ment vivante ; il faut vivre en fonc­tion de notre foi.

Dans l’évangile de la fête de l’Ascension, Notre-​Seigneur adresse encore quelques paroles aux Apôtres, puis il est dit : Et le Seigneur Jésus, après leur avoir ain­si par­lé, fut enle­vé au Ciel, et II s’as­sit à la droite de Dieu (Mc 16, 19). Il est pro­bable que l’Ascension se fit dou­ce­ment, car le texte sacré dit que les témoins tenaient tou­jours leurs yeux fixés sur Notre-​Seigneur, jusqu’au moment où une nuée le déro­ba à leurs regards et qu’ils enten­dirent la voix de deux anges leur disant : Hommes de Galilée, pour­quoi vous arrêtez-​vous à regar­der au Ciel ? Ce Jésus qui, du milieu de vous, a été enle­vé au Ciel, en revien­dra de la même manière que vous l’a­vez vu mon­ter (Ac 1, 11). A ces mots, les dis­ciples se pros­ter­nèrent et ado­rèrent Jésus-​Christ, et revinrent à Jérusalem avec une grande joie, se pré­pa­rant dans la prière à rece­voir l’Esprit-​Saint que le Sauveur avait pro­mis de leur envoyer.

On peut faire quelques remarques au sujet de cette Ascension :

  • Quand on dit que Jésus-​Christ est mon­té au Ciel, cela s’entend de sa nature humaine, puisque, en tant que Dieu, il y a tou­jours été.
  • Jésus monte donc au Ciel comme homme, c’est-à-dire en corps et en âme, à la dif­fé­rence des saints, dont le corps reste dans le tom­beau jusqu’à la résur­rec­tion glorieuse.
  • Jésus-​Christ mon­té au Ciel escor­té de toutes les âmes des Bienheureux qu’il avait fait sor­tir des Limbes, vou­lant ain­si nous indi­quer que la porte du Ciel était désor­mais ouverte et qu’il ne tient qu’à nous de la franchir.

Depuis son Ascension, le Christ n’est plus des­cen­du cor­po­rel­le­ment et visi­ble­ment sur la terre. Il ne revien­dra de manière visible, et même écla­tante, que pour le juge­ment géné­ral. Il ne faut pas oublier tou­te­fois que le corps de Notre-​Seigneur réside réel­le­ment dans le sacre­ment de l’Eucharistie, quoi qu’à la manière des sub­stances spirituelles.

Pour essayer d’être un peu com­plet sur l’Ascension, expli­quons encore cette expres­sion : « est assis à la droite de Dieu le Père tout-​puissant ». Dans le lan­gage cou­rant, être assis à la droite de quelqu’un, c’est avoir la place d’honneur. Le Christ, dans son huma­ni­té, a donc la place d’honneur auprès de Dieu ; Il est au-​dessus de tout nom qui se peut nom­mer. De plus, Jésus-​Christ est assis ; cela veut dire qu’il est comme un roi sur son trône, comme un juge à son tri­bu­nal. Toute puis­sance m’a été don­née au Ciel et sur la terre (Mt 28, 18), a‑t-​Il décla­ré Lui-​même. Cette puis­sance, Il entend sur­tout l’exercer en étant notre média­teur et notre avo­cat auprès du Père. Il inter­cède pour nous et veut nous frayer le che­min du Ciel. Saint Jean l’affirme : Mes petits-​enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point ; mais quand même quel­qu’un aurait péché, nous avons un avo­cat auprès du Père, Jésus Christ le juste (1 Jn 2, 1).

Le caté­chisme a encore des paroles encou­ra­geantes. « Quel bon­heur de pen­ser que l’Ascension, c’est Jésus qui monte au Ciel pour nous y pré­pa­rer une place ! Quelle confiance ne devons-​nous pas avoir dans un média­teur si bon et si puis­sant ! » Il nous res­te­rait à dire, dans un autre article, en quoi consiste le Ciel. En atten­dant, fai­sons nôtre la col­lecte de cette fête : « Accordez-​nous, Dieu tout-​puissant, à nous qui croyons qu’en ce jour votre Fils unique, notre Rédempteur, est mon­té aux Cieux, de vivre, nous aus­si, en esprit dans les choses du Ciel. Par le même Jésus Christ votre Fils Notre Seigneur, ain­si soit-il. »

Source : Lou Pescadou n° 221