Notre article du 18 janvier dernier [Paru dans notre rubrique « Les Insolites de LPL » ] avait laissé sceptiques de nombreux lecteurs de la Tradition qui pensaient que « non, jamais le Vatican n’osera émettre un timbre à l’effigie d’un des plus grands démolisseurs de l’Eglise » !
Eh, bien si : ils ont osé ! Nous pourrions parodier Audiard en disant « les fous ça osent tout, c’est à cela qu’on les reconnaît »…
En effet, après la statue de l’hérétique Luther mise à l’honneur au Vatican même[1], pour commémorer le 500ème anniversaire jour pour jour de la promulgation des 95 thèses luthériennes[2], les postes vaticanes ont édité aujourd’hui-même, 31 octobre 2017, un nouveau timbre en l’honneur de la Réforme protestante : au premier plan l’on voit le Christ en croix qui se détache du fond doré sur lequel est représenté la ville de Wittemberg. Agenouillés respectivement à droite et à gauche de la croix, Martin Luther soutient la Bible, source de sa doctrine, tandis que Philippe Melanchthon, théologien et ami de Luther, et un des plus importants protagonistes de la réforme protestante, tient en main la Confession d’Augsbourg, la première exposition officielle des principes du protestantisme.
Luther, l’ennemi de la grâce de Jésus-Christ, l’un des plus grands hérésiarques de tous les temps, responsable, avec Arius, de la perte d’innombrables âmes, est honoré par une « Eglise conciliaire » à la tête de laquelle le Pape François dérive de plus en plus clairement vers une apostasie criante [3].
Il est bien loin le temps où le jeune Bergoglio, alors simple prêtre en 1985, avait prononcé, à Mendoza, en Argentine, une conférence consacrée précisément à la lutte acharnée qui avait opposé, il y a cinq siècles, la Compagnie de Jésus aux protestants [4].
Il semblerait qu’il ne soit plus question pour le successeur de saint Pierre d’envoyer Luther au bûcher, mais de le porter bientôt sur les autels. Pour François le chemin vers la réhabilitation de Luther est toute « bergoglienne » : la primauté est donnée aux gestes, aux accolades, à des actes charitables accomplis en commun. Les oppositions de doctrine, y compris lorsqu’elles sont abyssales, il les laisse aux discussions des théologiens, qu’il confinerait volontiers « sur une île déserte », comme il aime à le dire en ne plaisantant qu’à moitié.
Quant à nous, nous le redisons avec force : les rapports adultérins avec les pires ennemis de l’Eglise Catholique sont de plus en plus odieux et relèvent d’un esprit révolutionnaire qui contribue à entraîner les âmes en enfer sous couvert d’une fausse et mortelle « fraternité » avec le diable.
Cet esprit dévastateur conduit à la pénétration de tous les principes protestants pour transformer l’Église de l’intérieur.
« Contre cela, comme autrefois les prêtres sonnant de la trompette devant Jéricho, c’est le sacerdoce catholique qu’il faut faire parler et remettre en avant, avec le saint Sacrifice de la Messe. C’est alors que Dieu, dans sa Providence, a fait « l’opération survie de la Tradition » par l’œuvre de restauration du sacerdoce qu’il a inspirée à Mgr Lefebvre.[5] »
1988–2018 : 30ème anniversaire des sacres épiscopaux dans la FSSPX pour l’opération survie de la Tradition catholique |
Soyons toujours fidèles au refus du fondateur de la FSSPX « de la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues. » :
« »[6]
Source : La Porte Latine du 1er novembre 2017, fête de tous les saints
- Voir : La statue de Luther mise à l’honneur au Vatican par la volonté de François – 13 octobre 2016[↩]
- Lire à ce sujet : Luther, un réformateur ?, par l’abbé Christian Thouvenot – 31 octobre 2017[↩]
- Lire : À Sao Paulo, au Brésil, l’apostasie n’est plus silencieuse mais criante ! – 31 octobre 2017 [↩]
- Voir : Luther : quand le R.P. Bergoglio de 1985 contredit le pape François de 2016 [↩]
- Lire : Vatican II, opération survie du Protestantisme – 28 octobre 2017 [↩]
- Extrait de la déclaration du 21 novembre 1974 [↩]