Année 2013
Lettre aux mamans sur l’éducation n° 33 d’août 2013 : l’obéissance
Lettre aux mamans sur l’éducation n° 32 de mars 2013 : la vertu de patience patience
Lettre aux mamans sur l’éducation n° 31 de février 2013 : patience et humilité
Année 2011
Lettre aux mamans sur l’éducation n° 30 d’octobre 2011 : Ce dépôt, c’est l’innocence de votre enfant
Lettre aux mamans n° 29 : Aimer, c’est « vouloir du bien »
Lettre aux mamans n° 28 : Mais, qu’est-ce que l’amour ?
Année 2010
Lettre aux mamans n° 26 : pour transmettre la Parole de Dieu, il faut une voix silencieuse
Lettre aux mamans n° 27 de novembre 2010 – Les enfants et le besoin du bruit…
Année 2009
Lettre aux mamans n° 21
Lettre aux mamans n° 22
Lettre aux mamans n° 23
Lettre aux mamans n° 24
Lettre aux mamans n° 25
Année 2008
Lettre aux mamans n° 15
Lettre aux mamans n° 16
Lettre aux mamans n° 17
Lettre aux mamans n° 18
Lettre aux mamans n° 19
Lettre aux mamans n° 20
Année 2007
Lettre aux mamans n° 10
Lettre aux mamans n° 11
Lettre aux mamans n° 12
Lettre aux mamans n° 13
Lettre aux mamans n° 14
Année 2006
Lettre aux mamans n° 4
Lettre aux mamans n° 5
Lettre aux mamans n° 6
Lettre aux mamans n° 7
Lettre aux mamans n° 8
Lettre aux mamans n° 9
Année 2005
Lettre aux mamans n° 2
Lettre aux mamans n° 3
N° 1 – Septembre 2005
hère Madame,
C’est à la demande répétée de plusieurs d’entre vous que je me suis décidée à écrire ces lettres sur l’éducation pour vous aider, autant qu’il m’est possible, dans cette tâche si belle qui consiste à former Notre Seigneur Jésus-Christ dans l’âme de vos enfants. Vous ne trouverez pas ici un traité sur l’éducation, d’autres personnes plus qualifiées l’ont déjà fait. Cependant, je vous donnerai quelques titres de bons livres sur le sujet. Mon propos sera simple et aura pour but de vous donner surtout quelques conseils pratiques sortis de l’expérience.
J’ai remarqué combien de mamans, et surtout de jeunes mamans, par manque d’expérience, certes, mais aussi par manque d’information, ou mieux, de formation, et donc par ignorance, commettent des erreurs dès le plus jeune âge des enfants : cet âge si tendre, si vulnérable, et que nous avons peine à récupérer ensuite quand ils entrent dans nos écoles. Il est plus facile de « former » que de « réformer ». C’est à vous que revient cette première éducation. Nul ne peut vous remplacer dans cet âge si jeune. C’est votre privilège : ne le manquez pas. C’est donc pour vous aider que je me permets de vous écrire et vous donner ces quelques conseils. C’est près de Notre Seigneur et de Notre-Dame que j’ai puisé bien souvent la lumière qui ne vient que d’En Haut. N’est-ce pas la Très Sainte Vierge Marie que, dans sa sagesse, Dieu nous a donnée comme modèle, qui est la première éducatrice ; et quelle éducatrice ! Elle a élevé son Fils Jésus, le Fils de Dieu. Dieu ne pouvait pas nous donner un plus beau modèle.
Sachons la regarder dans la prière, dans ce tête-à-tête qu’est l’oraison. Près d’Elle vous trouverez tout ce dont vous avez besoin pour former l’âme de votre enfant. Marie est aussi la Mère de votre enfant depuis le jour de son baptême : Elle désire, peut-être plus que vous, voir l’image de son Fils dans l’âme de votre enfant. C’est donc à la lumière divine que ces mots, d’ores et déjà soumis à l’approbation de prêtres expérimentés, vous sont transmis.
L’éducation.
On définit généralement l’éducation comme l’art d’élever les enfants. L’éducation (ex = hors, ducere = conduire) élève l’homme tout entier. Elle s’adresse à tout son être, pas seulement physique ou naturel, mais aussi, à son âme, à sa vie surnaturelle reçue au baptême, et qui doit grandir harmonieusement. L’éducation n’est pas un but mais un moyen, celui de faire atteindre plus facilement le but pour lequel l’homme a été mis au monde : aimer et servir Dieu ici-bas et le posséder en l’autre. Grâce à elle, l’enfant traversera plus facilement les épreuves et les difficultés de la vie et fera plus sûrement le salut de son âme.
Quand commence cette éducation ?
Un grand homme répondit à cette question.
« L’éducation d’un enfant commence 20 ans avant sa naissance, par l’éducation de sa mère. »
N’est-ce pas un peu vrai ? On ne peut donner soi-même que ce que l’on a reçu. En effet, une mère marque profondément son enfant de ce qu’elle est elle-même. La formation de l’enfant commence donc par l’éducation de sa maman, et par une préparation sérieuse au sacrement du mariage. Vous devez être convaincue qu’en vous mariant vous avez décidé, non seulement « d’avoir des enfants », de donner des enfants à l’Eglise par le saint baptême, et de peupler le ciel des Elus en faisant d’eux des saints, (c’est la fin du mariage), mais aussi qu’il vous appartient d’être l’instrument de cette éducation : vous devez être une éducatrice, c’est-à-dire que vous vous devez de les conduire par ce chemin voulu par Dieu.
Combien de mamans découvrent cette « vocation d’éducatrice » trop tard, une fois que leur 1er enfant a atteint l’âge de 4 ou 5 ans ou plus tard. Il faut le savoir avant de s’engager dans le mariage,.avant les difficultés, afin de les prévenir et d’y faire face. Il y aurait certes moins de ces « problèmes » rencontrés trop souvent aujourd’hui et qui sont, en fait, la faute des parents.
Que dit le catéchisme sur notre destinée ?
A ce propos, une parenthèse : n’hésitez pas à reprendre votre livre de catéchisme, à le relire plusieurs fois pour vous en pénétrer, le connaître par cour et le mettre en pratique. Le catéchisme est le complément de ce petit livre qui doit nous être cher : les Saints Evangiles. Il faut que la maman « possède » son catéchisme dans son esprit et dans son cour, qu’elle en soit imprégnée pour le transmettre à son enfant à chaque âge, d’une manière progressive et complémentaire. Et pour cela n’hésitez pas à commencer dès le berceau. Ce n’est pas trop tôt. Le baptême rend l’enfant apte à développer la grâce sanctifiante dans son âme. Toutefois, nous devons coopérer à l’ouvre de Dieu qui commence déjà dans l’âme de l’enfant.
Le catéchisme nous dit que Dieu nous a créés pour Le connaître, L’aimer, Le servir et par-là aller au ciel. Vous devez en être convaincue vous-même et votre mari. Vous ne faites qu’un par le mariage. Cela suppose : unité de vue dans l’éducation. Ceci est important pour sauvegarder l’autorité parentale qui vient de Dieu. Il faut pouvoir transmettre ce but de l’existence à votre enfant le plus tôt possible. Ce but de la vie, le petit devra le connaître d’une façon intuitive, adaptée à son âge, même s’il n’en a pas une conscience exacte. Il doit le boire avec le lait de la maman car il faut nourrir son âme le plus tôt possible. Ne cherchez pas à lui donner une connaissance à votre niveau d’adulte ! Cette connaissance du tout-petit est faite d’intuition, mais cela suffit. Le tout-petit imite, le bien comme le mal : aussi faites attention. Offrez-lui de bonnes choses, que de bonnes choses à voir, à entendre, le bon exemple, etc., non ce qui est mal ou pire, le mauvais exemple.
Cela exige de votre part la pratique des vertus. Mais, si l’on n’a pas commencé cette œuvre avant le mariage comment la continuer ? Quelles sont ces vertus qui sont nécessaires à tout éducateur et donc à la maman ? Je pense tout d’abord à la charité, au véritable amour qui voit l’enfant d’une manière objective, et donc, dans la vérité, aussi bien les qualités que les défauts de l’enfant : les unes pour les cultiver, les autres pour les détruire.
Il faut que vous aimiez l’enfant que Dieu vous a donné pour Lui. Il faut aimer l’enfant à cause de Dieu et pour Dieu, et non pas d’abord pour soi, c’est-à-dire pour son plaisir. Cela exige un esprit surnaturel.
Comme vous le constaterez progressivement, l’éducation exige une ascèse de la part de la maman. On dit que l’éducation est le mode de sanctification des parents, et je crois vraiment que cela est véridique. Regardez la maman de Saint Jean Bosco, « Maman Marguerite », les parents de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, la maman de Saint Pie X et tant d’autres,.. Ne disons pas trop facilement, peut-être, « oui, mais ils étaient déjà des saints ! » Je crois plus justement qu’ils le sont devenus en faisant bien leur devoir d’état manifesté par la volonté divine en éduquant chrétiennement leurs enfants.
(à suivre.)
Une Religieuse.
Conseil de lecture :
Lettres à une mère sur la foi. Catéchisme des plus petits enfants,par le Père Emmanuel.(édités par Dominique Martin Morin).